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Petits conseils de savoir-vivre 2.0 sur Facebook et Twitter
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Chère Madame

Les SMS, les mails ainsi que les réseaux sociaux ont envahi notre quotidien, y compris dans les rapports professionnels. Qui ne s'est jamais demandé quelles formules de politesse utiliser lors de l'envoi d'un message privé sur Facebook à une entreprise ou un contact professionnel ?

Atlantico : Twitter, Facebook, les SMS ou encore les mails… Tous ces outils ont envahi notre quotidien et se caractérisent par un langage spécifique. Comment être poli lorsqu'on utilise ces supports pour contacter un interlocuteur ?

Frédéric Rouvillois : On peut encore être poli mais c’est plus difficile qu’avant. La politesse est liée au respect. Ce respect, que l’on va manifester envers quelqu’un, implique de prendre son temps. Il y a donc une contradiction entre une civilisation de l’immédiateté, de la rapidité, qui ne tolère plus l’attente, et la manifestation de la déférence qu’implique la politesse.

La politesse s’inscrit dans un rapport au temps. On s’applique à employer certaines formules, pour s’adresser aux personnes d’une certaine manière … autant d’étapes qui pourraient paraître inutiles aux plus pressés. Les phrases de politesse qui, à une époque, étaient indispensables en signature d’un courrier, tendent de plus en plus à disparaître.

Aujourd’hui, nous sacrifions la politesse à l’efficacité.

Cela veut-il dire que la politesse va disparaître ou qu’elle va évoluer vers de nouveaux codes ?

L’omniprésence de ces outils peut effectivement induire de nouveaux codes. Pour l’instant, ils n’existent pas et leur nature reste tout à fait incertaine.

Prenons un exemple de notre temps : l’automobile. Elle a beau être présente dans notre quotidien depuis un certain temps, elle continue d’impliquer certaines absences dans le domaine de la politesse. Là aussi, il y a un rapport à la rapidité. Combien de conducteurs n’hésitent pas à proférer des insultes au volant alors qu’ils ne se le permettraient pas dans un échange en tête- tête dans un salon ?

Un siècle d’automobile et nous n’avons toujours pas établt un code de politesse en voiture. Certains ont bien essayé de mettre en place une journée de la courtoisie au volant mais la démarche semble vouée à l’échec.

Autre exemple : Internet. Aux débuts d’Internet, des gens ont immédiatement cherché à développer des notions de savoir-vivre en ligne. C’est la fameuse « nétiquette ». Mais ces codes ne prennent pas. Si vous demandez à de jeunes usagés d’Internet s’ils utilisent cette nétiquette, ils riront de son obsolescence.

Là aussi, les choses changent tellement vite sur la toile que les modalités d’utilisation ne sont jamais les mêmes. Pas évident donc de mettre en place des codes ni de les voir s’ancrer dans l’usage commun. Il faudrait du temps et c’est toute la problématique : il n’y en a pas, ces outils étant destinés à réduire le temps.

Il n’est plus rare de voir des offres professionnelles, pour des partenariats ou pour des embauches, sur les réseaux sociaux. Comment dans ce cas être poli lors d’une réponse ?

Si l’on peut donner un conseil : oubliez que vous êtes sur Facebook ou sur un réseau social faisant fi des règles de politesse. Faites comme s’il s’agissait d’un bon vieux courrier.

Tous les observateurs, sociologues et autres font le même constat : la politesse est plus que jamais indispensable dans les rapports sociaux ordinaires et aussi (mais surtout) dans les rapports au sein de l’entreprise.

Entre deux candidats de valeur absolument égale, si l’un respecte les règles de politesse, montrant ainsi qu’il est prêt à se plier à ces usages, et un autre ne les respectera pas, il est clair que le chef d’entreprise n’aura pas une seconde d’hésitation. Dans une telle situation, la politesse devient, y compris via des réseaux sociaux, un véritable avantage concurrentiel.

Propos recueillis par Romain Mielcarek

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