Christiane Taubira, sauveuse (autoproclamée) de la gauche, naufrageuse de la justice française<!-- --> | Atlantico.fr
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Christiane Taubira a annoncé qu’elle pourrait être candidate à l’élection présidentielle de 2022.
Christiane Taubira a annoncé qu’elle pourrait être candidate à l’élection présidentielle de 2022.
©JOEL SAGET / AFP

Bilan de l'ancienne Garde des Sceaux

Christiane Taubira a annoncé le vendredi 17 décembre qu’elle pourrait être candidate à l’élection présidentielle de 2022. Au-delà de la réforme du mariage pour tous, Christiane Taubira a notamment contribué à la réforme pénale de 2014 et a supprimé les peines planchers durant son mandat en tant que ministre de la Justice.

Xavier Raufer

Xavier Raufer

Xavier Raufer est un criminologue français, directeur des études au Département de recherches sur les menaces criminelles contemporaines à l'Université Paris II, et auteur de nombreux ouvrages sur le sujet. Dernier en date:  La criminalité organisée dans le chaos mondial : mafias, triades, cartels, clans. Il est directeur d'études, pôle sécurité-défense-criminologie du Conservatoire National des Arts et Métiers. 

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Mme Taubira devient Garde des sceaux le 16 mai 2012 (jusqu'à sa démission du 27 janvier 2016). D'emblée, une première bavure marque l'orientation des 44 mois de l'intéressée à la tête de la justice française. Match de basket à Paris-Bercy le 21 mai, entre gardiens et prison­niers ; un détenu, ayant compris sa nouvelle ministre, en profite pour s'évader.

Il faut dire que ce projet est clair : mitonné par la Garde des sceaux et son entourage liber­taire, il veut lutter contre la récidive en ouvrant les prisons, en abolissant le "tout" carcé­ral" et "l'État policier". Léger détail, ce postulat est totalement faux, côté police ou prisons. Cette an­née-là, les 46 pays du Conseil de l'Europe ont en moyenne, 147 détenus pour 100 000 habi­tants, et la France, moins de 92.

Mais il en faudrait plus pour ramener au réel l'entourage de la ministre, hypnotisé par la "cul­ture de l'excuse". L'un (Libé, 9 août 2013) énonce que "À défaut de fermer les prisons dans un avenir proche (ce qui demeure tout de même une utopie raisonnable), initions une politique vigoureuse progressiste où soit privilégié résolument le 'toujours moins carcé­ral". Collègue bobo-gaucho de Mme Taubira, Mme Duflot surenchérit "Ce n'est pas en bour­rant les prisons qu'on améliore la sécurité" (Libé, 21/08/2013). Second détail : c'est tout aussi faux. La Grande-Bretagne sort alors de faire du pré-Taubira : les récidives violentes y ont ex­plosé.

Bref : ce qu'en 2012 prône Mme Taubira, a auparavant échoué partout ailleurs. Que faire pour annihiler ce gênant réel criminel ? Le disqualifier : tous ces homicides, agres­sions, vols vio­lents, cambriolages, etc., sont pour Mme Taubira d'agaçants "faits-di­vers". Les gangs ou bandes, le crime organisé, même ? Des "constructions sociales". Ainsi, Mme Taubira peut pas­ser à l'acte :

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- Justice : plus de rétention de sûreté, ni de peines-plancher ou d'audiences correctionnelles pour mineurs,

- Prisons : plus de fouilles systématiques des détenus qui dès lors, n'en font qu'à leur tête.

Résultat : dans les tribunaux, entre les malfaiteurs trop jeunes... ceux que des magistrats com­plices ou naïfs voient comme victimes... pour qui on n'a pas de place... à qui l'on donne du sur­sis ou une peine alternative... à qui - Kolossalle finesse ! - on inflige une peine "ferme" sans mandat de dépôt, le condamné sortant du tribunal libre comme l'air - les (au­tochtones ou allo­gènes) voyous et bandits - voire futurs terroristes - sont toujours plus dans les rues et moins détenus. Plus de mineurs innocentés, plus d'adultes dangereux hors de prison.

Pour tous ces malfaiteurs, la justice, d'abord Mme Taubira, deviennent une sorte de collec­tif bon génie tutélaire, ni menaçant ni trop dangereux. Pas toujours malins, les voyous pen­sent même avoir une copine à la Chancellerie ; en prédateurs opportunistes qu'ils sont, ils agissent en conséquence.

À Marseille en décembre 2012, Mme Taubira s'exclame en mode lyrique "Je vous annonce le retour de l'État, la fin du sentiment d'abandon, d'impunité". Qu'en est-il cependant, côté sta­tistiques criminelles ?

Au bout d'un an de Taubira : cambriolages en zone police (villes) : +23% ; prises d'otages lors de vols violents : +41% ; attaques de distributeurs de billets par explosifs : + 42%.

Après deux ans de Taubira : vols dans les exploitations agricoles, +21% ; dans 87 départements de métropole sur 96, augmentations des violences contre les personnes (vols avec violence ou avec arme, viols, coups & blessures volontaires, règlements de comptes, etc.).

Cette politique laxiste rend-elle Mme Taubira populaire ? Loin de là : Le Parisien l'étrille même par sondage, la disant "Peu disponible pour les séances de travail, la cuisine technique ne l'intéresse pas". Elle-même ? "orgueilleuse, agressive, sectaire, incon­trô­lable". Sa politique est rejetée par 75% des sondés ; seuls 7% des Français lui accordent leur confiance pour réformer positivement la justice. Même (Ifop) "84% des Français ont le senti­ment que la délinquance a augmenté ou beaucoup augmenté ces derniers mois".

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Bilan des 44 mois Taubira (Pénitentiaire) "Nous payons le coup d'arrêt des programmes de construction par Christiane Taubira" ; (Police, un syndicat) "La politique pénale des années Taubira a accentué le sentiment d'impunité des délinquants".

Après la Justice, comment alors retrouver sa popularité ? Idée : s'afficher avec des jeunes à la mode, "issus de la diversité" bien sûr. En voici un, fort médiatique. Ni une ni deux, voici Mme Chris­tiane Taubira avec Mehdi Meklat à la Une des Inrockuptibles, début 2017. Mais là, le sort s'acharne : peu après, l'icône-jeune-de- banlieues est englouti par un tsunami médiatique, même la presse gauchiste s'indignant de ses (anonymes) tweets "antisémites, sexistes, homophobes, racistes, discriminatoires et stigmatisants" - rien que ça.

Mais jamais le passé n'a présagé du futur ! Souhaitons donc bonne campagne présidentielle à Mme Taubira. Si jamais elle est élue, elle pourra toujours prendre un Mehdi Meklat réinséré comme ministre de la ville.

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