Carrie Fisher était (très) loin d'être seulement une actrice de talent<!-- --> | Atlantico.fr
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Carrie Fisher entourée de ses partenaires de légende : Mark Hamill et Harrison Ford.
Carrie Fisher entourée de ses partenaires de légende : Mark Hamill et Harrison Ford.
©KEVIN WINTER / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP

Que la Force soit avec elle

L'inoubliable interprète de la princesse Leia dans la saga Star Wars, morte ce mardi, avait fait de sa lutte contre l'addiction et la maladie psychiatrique un engagement public. Elle avait également été particulièrement active dans le monde "caché" du cinéma.

L'actrice Carrie Fisher est décédée trop tôt, à 60 ans, le 27 décembre 2016, après une attaque cardiaque quatre jours avant. Pour le grand public, notamment français, elle restera toujours la Princesse Leia de Star Wars, mais c'est loin d'être la seule chose à retenir de la comédienne, à l'écran comme à la ville.

Elle crève l'écran

Elle perce vite : elle obtient son premier rôle à seulement 19 ans, mais c'est en 1977, à peine âgée de 20 ans, qu'elle accède à la renommée internationale avec Star Wars, accrue encore par les épisodes suivants de la trilogie, succès planétaires. Elle y crève l'écran comme la princesse Leia, mélange de beauté, d'élégance aristocratique et de chien, à la fois chef de guerre et vulnérable dulcinée d'Han Solo.

Contrairement à Harrison Ford qui enchaînera avec Indiana Jones et, de là, avec les sommets d'Hollywood, l'actrice n'aura jamais d'autre rôle aussi marquant. Ce qui ne veut pas dire qu'elle n'aura plus de beaux rôles.

Elle sera hilarante en petite amie folle (et sublime) dans Blues Brothers, le classique de la comédie, et joue un beau second rôle dans un autre classique, Quand Harry rencontre Sally…, en 1989.

Une vie émaillée de difficultés (mais jamais sans humour)

Peut-être que comme Mark Hammill, alias Luke Skywalker, Carrie Fisher aura trop été "marquée" par son rôle pour trouver un autre rôle de premier plan. Mais ce sont surtout ses difficultés avec l'addiction et ses troubles mentaux qui feront du mal à sa carrière.

Alcool, cocaïne et tranquillisants seront ses médicaments de choix, pour faire face à ce qui ne sera diagnostiqué que tardivement comme un syndrome bipolaire. Sur le tournage de L'Empire contre-attaque, son utilisation occasionnelle de la cocaïne devient addictif. Peu après elle fait une overdose.

De ces luttes, toutefois, elle sortira du bien. D'abord un roman autobiographique, Postcards From the Edge, bien reçu par la critique et ensuite adapté en film dont elle aura écrit le scénario. Scénariste de talent, elle fut pendant des décennies "script doctor", métier peu connu mais essentiel à Hollywood, de ceux qui remanient les scénarios, le plus souvent sans crédit. Elle en sortira également une autobiographie, Wishful Drinking, qui deviendra ensuite un one-man-show, qu'elle produira dans de nombreuses représentations théâtrales.

Après avoir révélé les zones d'ombres de sa vie, elle deviendra publiquement engagée pour la promotion de la lutte contre l'addiction et la maladie psychiatrique, et la déstigmatisation de cette dernière. En 2016, elle recevra de Harvard un "prix de l'humanisme" car "son activisme et son engagement sur l'addiction, la maladie psychiatrique ont avancé la conversation publique sur ces sujets avec créativité et empathie."

Dans son autobiographie, elle racontait comment elle souhaitait qu'on se souvienne d'elle au moment de sa mort. Et livrait cette étonnante anecdote avec George Lucas, sur le tournage de Star Wars :

George vient me voir au premier jour du tournage et jette un seul œil à ma robe, et dit, "Tu ne peux pas porter de soutien-gorge sous cette robe."

Donc je réponds : "Ben voyons. Pourquoi ?"

Et il répond : "Parce que… Il n'y a pas de sous-vêtements dans l'espace."

Je vous garantis que c'est vrai, et il l'a dit avec une conviction complète. Genre, il est allé dans l'espace et il a regardé autour de lui, et il n'a pas vu de soutiens-gorges ou de culottes ou de caleçons.

Ce qui se passe, explique-t-il, est que lorsqu'on va dans l'espace, on n'a plus de poids. C'est bien, non ? Mais ensuite, le corps s'élargit. Mais le soutien-gorge, non. Donc on est étranglé par son soutien-gorge.

Je pense que ça ferait une super nécro. Donc je dis à mes amis jeunes que, quelles que soient les circonstances de ma mort, je veux qu'on dise que je me suis noyée dans la lumière de la Lune, étranglée par mon soutien-gorge.

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