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La Bourse serait-elle ringarde ?
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EDITORIAL

Les temps ont bien changé depuis l'euphorie de la bulle Internet des années 2000. La Bourse est-elle victime d'une réglementation trop contraignante ?

Michel Garibal

Michel Garibal

Michel Garibal , journaliste, a fait une grande partie de sa carrière à la radio, sur France Inter, et dans la presse écrite, aux Échos et au Figaro Magazine.

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On ne fait pas boire un animal qui n’a pas soif. Ce constat vaut aujourd’hui pour les actions qui représentent les actifs les plus délaissés de la planète. Les stratégistes multiplient les efforts pour démontrer que les titres des sociétés ne sont pas chers, personne n’en veut. On se ruait en l’an 2000 sur des sociétés internet estimées à cent fois des résultats purement virtuels alors qu’on fait la fine bouche sur des sociétés capitalisant seulement dix fois les profits attendus.

Le premier semestre touche à sa fin, et pour l’instant, l’indice des 40 valeurs phares du marché parisien est en baisse légère par rapport à la fin de l’an dernier, alors que le consensus des analystes plaide toujours en faveur d’une hausse cette année. Tout se passe comme si le lien subtil qui unissait les épargnants à la Bourse s’était rompu.

Pendant des années, les professionnels ont asséné l’idée que les actions constituaient le meilleur placement à long terme, en battant même l’immobilier. On s’est aperçu ensuite que la date à laquelle on entrait dans le marché était déterminante pour assurer la performance, dès lors que les périodes de stagnation des cours étaient beaucoup plus longues que celle des hausses. Au cours des 60 dernières années, il y a eu trois envolées : 1950-56, 1982-86 et 1995-2000, entrecoupées de longues périodes de stagnation ou de baisse entre 1962 et 1982, puis de 1989 à 1995. Ceux qui ont découvert la Bourse depuis le début du nouveau siècle, ont rarement réalisé des plus-values et les dégâts provoqués par la crise de 2008 n’ont pas été récupérés les a coups de plus en plus fréquents avec des variations de cours qui dépassent fréquemment deux pour cent dans la journée n’ont rien de rassurant.

L’épargnant a de plus en plus le sentiment que la Bourse est devenue le champ clos d’une spéculation au jour le jour réservée à des professionnels aguerris, où il n’a plus sa place. Plus grave, certains investisseurs se détournent aussi d’une gestion devenue trop risquée. Les introductions en bourse se font plus rares et doivent parfois être différées au dernier moment, comme vient d’en faire les frais Saint-Gobain qui a du renoncer à placer sur le marché les actions d’une de ses filiales. Adulée autrefois, la Bourse est de plus en plus ignorée de ses adeptes qui lui préfèrent le livret A et l’assurance-vie, malgré leurs faibles rendements, ou l’immobilier en dépit de ses prix prohibitifs.

Le secteur souffre à la fois d’une réglementation de plus en plus contraignante et paralysante, imposée par Bruxelles, alors que parallèlement, on continue de fabriquer des produits toujours plus sophistiqués, qui accroissent les risques d’une crise systémique. Il faudrait avoir le courage d’interdire purement et simplement certains produits dérivés qui sont de la spéculation pure. L’autorité internationale qui pourrait agir fait toujours défaut, ce qui continuera de donner aux actions des allures de montagnes russes et d’en éloigner la majorité des épargnants.

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