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Attention aux mauvaises rencontres : comment les criminels se sont implantés sur les nouvelles applications comme Tinder, Uber ou AirBnB
©Reuters

Avec des pincettes

Les faits divers se multiplient autour de ces nouvelles habitudes avec, parfois, des conséquences, très graves.

Mai 2015 : une famille canadienne retrouve sa maison saccagée après l'avoir proposée sur AirBnB. Août 2015 : un jeune Américain de 19 ans est agressé sexuellement par son hôtesse, transgenre, dans un appartement AirBnB de Madrid. Novembre 2015 : une Lilloise retrouve son appartement vidée de ses affaires de valeur, après l'avoir mis en location sur le site internet… Ce type de faits divers est devenu récurrent pour le géant américain. Si ces évènements restent rares, en rapport au nombre total de locations opérées sur le site, ils ne sont pas anodins. C'est l'occasion pour de nombreux opportunistes d'abuser de la confiance de leurs hôtes. Mais certains profitent de ce système pour préparer des plans bien plus dangereux. Ainsi, en juillet dernier, un jeune homme de 21 ans, originaire de Clichy-sous-Bois, a été interpelé alors qu'il clamait sur internet vouloir rejoindre l'Etat islamique en Syrie. Conscient de la surveillance policière, il avait décidé de louer un appartement sur AirBnB à Boulogne-Billancourt. Le propriétaire ignorait, bien entendu, les desseins du jeune homme. Ces évènements ont forcé AirBnB a prodigué des conseils pour les hôtes ou les voyageurs. 

"La modification des pratiques sociales entraine souvent l'émergence d'une nouvelle délinquance" explique Cyril Rizk, responsable des statistiques de l'Observatoire national de la délinquance. "Il y a toujours un temps entre l'apparition de cette délinquance et la réaction sociale de prévention. Et ce sont les délinquants qui profitent de ce passage." D'ailleurs, AirBnB n'est pas le seul site ou application dans ce cas-là. L'économie du partage, basé sur la confiance, a ainsi ouvert une vaste faille de sécurité. La délinquance et la criminalité sont devenues dématérialisées et terriblement efficaces.

En 2006, Ilan Halimi était accosté par une jeune femme pour mieux l'entraîner dans un guet-apens. Aujourd'hui, une application comme Tinder simplifie le passage à l'acte. En octobre 2014, une Néo-zélandaise fait la connaissance d'un homme sur cette application de rencontre qui permet de se "draguer" dans un périmètre géographique restreint. Droguée à son insu, elle a été violée par plusieurs hommes dans la nuit. Des faits divers plus communs sont aussi légion : vols, extorsion…

Tout réside dans l'art d'attirer discrètement en toute confiance une proie. Uber est aussi concerné. Après tout, il s'agit de se faire voyager dans un véhicule anonyme. Un chauffeur parisien a ainsi été accusé, avant d'être relaxé par manque de preuve, d'agression sexuelle envers une jeune cliente visiblement éméchée. Aux Etats-Unis, ce type d'affaires défrayent la chronique : près d'une quarantaine de cas ont été répertoriés concernant des chauffeurs Uber et Lyft, son concurrent. Autre risque possible, le détournement d'un véhicule lors du partage de ce dernier. Par exemple, le site Drivy permet de proposer son véhicule personnel à la location avec le risque de ne plus le retrouver. Pour y faire face, Drivy a mis en place une assurance, inclue dans le contrat de location. 

Pour autant difficile de dire si ces pratiques sont en explosion. "Les statistiques liées aux nouvelles technologies sont manquantes car les outils prennent souvent du temps à être développés" fait remarquer Cyril Rizk. "On sait néanmoins que les infractions liées à la dématérialisation sont les seuls en hausse, notamment les paiements frauduleux".

Et cela pourrait durer. "C'est un cycle," fait remarquer le chercheur. "La pratique se poursuit jusqu'à ce que chacun prenne conscience des risques et fasse le nécessaire."Ainsi, les vols de cartes bancaires seront probablement en berne, le jour où toutes les banques proposeront un système de vérification de paiement sur internet et que les clients effaceront eux-mêmes le pictogramme écrit au dos de leur carte. Concernant les applications participatives, la méfiance doit ainsi prévaloir : qui est l'interlocuteur ? Quel est son degré de fiabilité ? Suis-je bien assuré ? Autant de questions qui commencent à se glisser dans la machine huilée de l'ubérisation.

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