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Economie : les atouts de la France
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Optimisme

Vitalité des grands groupes, démographie dynamique, infrastructures et main d'oeuvre de qualité... Malgré la sinistrose ambiante, la France a de nombreuses cartes à jouer pour booster son économie et doper sa croissance. Première partie

Banque Crédit Agricole

Banque Crédit Agricole

Souvent appelé la Banque verte du fait de son activité d'origine au service du monde agricole, la Banque Agricole est un réseau français de banques coopératives et mutualistes qui est devenu depuis 19902 un groupe bancaire généraliste international.

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Il a été beaucoup question dans les débats récents des faiblesses structurelles de l’économie française : taux de prélèvements obligatoires élevé (particulièrement pour les cotisations sociales employeurs) ; lourdeurs administratives (code du travail notamment) ; poids des dépenses publiques dans le PIB ; faible niveau de compétitivité prix et qualité des produits exportés ; fragilité des PME, dont la plupart disposent d’une taille et d’une solidité financière insuffisantes.

Si corriger ces
points faibles ne peut qu’aider à renforcer la compétitivité du pays et à rehausser son potentiel de croissance, la France peut aussi chercher à s’appuyer sur ses points forts et à valoriser ces nombreux atouts des grandes entreprises performantes au savoir-faire reconnu internationalement ; des infrastructures de grande qualité et une main-d’œuvre qualifiée ; un soutien renforcé à la Recherche Développement ; une croissance démographique relativement dynamique.

De grandes entreprises performantes dans leurs domaines d’activité

Si les fragilités du tissu entrepreneurial français sont souvent pointées du doigt (taille des PME insuffisante et faible nombre d’ETI), la France peut s’enorgueillir d’avoir de grands groupes performants, de dimension mondiale. Dans l’ensemble, ces grandes entreprises ont fait preuve d’une bonne résistance face à la crise de 2008 – 2009. Elles ont su se redresser et continuent à rivaliser avec leurs concurrents internationaux. Dans les classements mondiaux, de grandes entreprises françaises détiennent une position de premier plan (cf. graphique). Le classement Forbes 2000, effectué sur des critères de revenu, de résultats d’exploitation, d’actif comptable et de capitalisation, répertorie 29 groupes français parmi les 500 premiers mondiaux, en 2011. Le classement Fortune 500, réalisé sur la seule base du chiffre d’affaires, comptabilise 35 groupes français parmi les 500 premiers. En comparaison, l’Allemagne ne recense que 22 groupes mondiaux dans le premier classement mais se rapproche de la France dans le second avec 34 entreprises.




La réussite économique de ces grands groupes
s’appuie sur un savoir-faire reconnu dans un certain nombre de domaines d’activité. Cette excellence française se manifeste dans les secteurs de l’énergie (Total, GDF-Suez, EDF- Areva), de l’aéronautique et de l’armement (EADS, Safran, Thales, Dassault), de l’agroalimentaire (Danone, Pernod Ricard, Lactalis), du luxe (LVMH, PPR), de la construction (Saint-Gobain, Vinci, Bouygues, Eiffage) ou encore de la pharmacie (Sanofi-Aventis). Dans ces domaines, ces entreprises ont une position naturelle de leadership, en particulier dans l’énergie, les transports (aéronautique) et l’agroalimentaire. La concentration des dix premiers groupes en termes de valeur ajoutée et d’effectifs salariés y est, en effet, très élevé (cf. graphique). En 2008, dans le secteur de l’énergie, les dix premiers groupes réalisent 94% de la valeur ajoutée et emploient 92,4% des effectifs.



Ces grands groupes qui ont, par définition, atteint une taille critique suffisante pour pouvoir exporter massivement, se taillent la part du lion sur les marchés extérieurs. Dans un contexte marqué par une forte aggravation du déficit commercial
français, ces secteurs font figure d’exception. Alors que le déficit français se creuse depuis 10 ans, leur solde commercial est resté positif, stable voire en augmentation pour certains (cf. graphique). A titre d’exemple, en 2010, l’excédent commercial était de 2,3 milliards d’euros pour le secteur « agriculture, sylviculture et pêche », de 4,1 milliards pour les secteurs « production et distribution d’électricité, gaz, eau et assainissement » et de 16,9 milliards pour les transports (malgré une contribution négative de l’automobile).



La contribution des grandes entreprises à
l’économie française est donc essentielle. En 2009, elles réalisaient 33% de la valeur ajoutée dans l’ensemble des secteurs hors activités financières, agricoles et administrations publiques et y employaient 3,4 millions de salariés (un sur sept salariés au total) et réalisaient 40% du financement privé de la R&D. En 2011, elles assuraient 20% des exportations tous secteurs confondus.


L'attractivité de la France

L'économie française peut également compter sur un certain nombre d'atouts pour attirer les investisseurs étrangers et ainsi favoriser sa croissance économique.

En premier lieu, la taille de son marché et sa position géographique avantageuse en Europe offrent d’importants débouchés pour les entreprises qui s’y implantent. En termes de PIB, la France est le cinquième marché derrière les États-Unis, la Chine, le Japon et l’Allemagne. Les consommateurs disposent d’un pouvoir d’achat élevé. Le PIB par habitant, exprimé en parité de pouvoir d’achat, atteint environ 33 000 dollars, un niveau inférieur aux Etats-Unis (47 000) et à l’Allemagne (37 000) mais équivalent à celui du Japon (cf. graphique). Par ailleurs, l’implantation sur le territoire français, qui a une place centrale en Europe, ouvre une porte d’accès au marché communautaire. Or, si l’on considère le PIB des grandes régions mondiales, le marché européen est le plus grand marché au monde devant les États-Unis. En 2010, le PIB de l’Union européenne est estimé à 16 282 milliards de dollars courants contre 14 657 milliards pour les États-Unis.


Les entreprises qui s’implantent en France peuvent également disposer d’une main-d’œuvre qualifiée à forte productivité.
Deux indicateurs permettent de mettre en avant ce haut niveau de qualification. Le premier indicateur est celui de la part des 25 à 34 ans disposant d’un diplôme de l’enseignement supérieur. La France avec un taux de 43,2% se situe nettement au-delà de la moyenne de l’OCDE à 36% (ou encore de l’Allemagne à 25,7%). Un second indicateur, le nombre de chercheurs par millier d’actif, ressort également au-dessus de la moyenne avec 8,3 actifs sur 1 000 en France contre 6,5 pour l’Union européenne et 7,6 pour l’Allemagne.

Ces indicateurs soulignent l’avantage comparatif de la France en matière de qualification auquel doit être associé une forte productivité. La comparaison des niveaux de productivité par tête, mesurée par le rapport PIB en volume sur le nombre d’employés, et surtout de productivité horaire, mesurée par le rapport PIB sur le nombre d’heures travaillées, atteste de ce diagnostic. En 2011, la productivité par tête et horaire était supérieure à celle des autres principaux pays européens (cf. graphique).


La France peut également faire valoir un réseau
d’infrastructures de transports particulièrement dense et de grande qualité couvrant l’ensemble du territoire. Les réseaux ferroviaires et autoroutiers se composent de respectivement 30 000 km et 11 000 km environ. Les connexions ferroviaires avec les autres pays européens limitrophes sont développées et rapides. En 2011, la France se situe au second rang européen pour le réseau TGV en termes de liaisons entre le territoire national et les principales capitales européennes. Un réseau aérien d’envergure facilite également les connexions à l’international. En 2008, la France disposait de 78 aéroports importants (ayant effectués plus de 15 000 mouvements de passagers par an), un chiffre comparable à celui de l’Allemagne. Ces infrastructures de transports devraient en outre connaître un développement important au cours des prochaines années. Enfin, le réseau maritime est l’un des plus développés en Europe, notamment pour le transport de marchandises (cf. graphique). En 2010, les ports de Marseille et du Havre occupaient respectivement la quatrième et sixième place des principaux ports européens en termes de tonnes de marchandises traitées (avec 82,4 et 65,8 millions de tonnes traitées).


Ces points forts font de la France un pays très attractif. Entre 2000 et 2010, la France a reçu en moyenne environ 46,3 milliards d’euros par an d’Investissements
directs étrangers (IDE, cf. graphique). Le stock total d’IDE équivalait à 39% du PIB en 2010. Les entreprises étrangères participent activement au bon fonctionnement de l’économie. En 2008, elles emploient 13% des salariés (2 millions de personnes), créent 17% de la valeur ajoutée française et assurent 31% des exportations françaises. Dans le secteur industriel, leur contribution est encore plus importante puisqu’elles emploient le quart des effectifs salariés, réalisent 31% du chiffre d’affaires total et 34% des exportations de l’industrie manu- facturière. Les filiales françaises étrangères sont également très présentes dans les activités de R&D puisqu’elles effectuent 20% des dépenses de recherche en France en 2011. A ce titre, les mesures mises en place depuis dix ans pour promouvoir la R&D renforcent l’attrait de la France aux yeux de nombreux investisseurs internationaux. 

A lire aussi, la deuxième partie de cette synthèse sur les atouts de l'économie française

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