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20 ans des MTV Europe Music Awards : pourquoi la machine anglo-saxonne à fabriquer des stars reste plus efficace que les autres
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Soft power

Créée en 1994, la version européenne des MTV Awards a essentiellement récompensé des artistes de culture anglo-saxonne. Une démonstration de la supériorité d'une industrie autant que d'une vision du spectacle.

Talia Soghomonian

Talia Soghomonian

Talia Soghomonian est une journaliste américaine basée à Paris, ex-Metro et New-York Times, aujourd'hui freelance. Elle écrit sur le cinéma, la mode et la musique, et a été publiée dans Rolling Stone, InStyle, Marie Claire.

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L’industrie musicale a été développée par les anglo-saxons et les Américains. Ils en sont les précurseurs et ont créé en quelque sorte le “schéma” et la base de l’industrie telle que l’on connaît. L’influence culturelle joue le rôle le plus important. A la base, dans les années de l'après-guerre, ils étaient encore des héros, l’Amérique soufflait une nouvelle vie, la culture pop était en plein essor, Elvis se déhanchait, les Beatles chantaient “yeah, yeah, yeah”… et le reste du monde copiait. Et cela continue. Ils font plus rêver que le chanteur à la guitare sèche et ses paroles engagées ; ils offrent une échappatoire. La musique est peut-être la langue internationale, mais elle est plus facilement chantée en anglais que tout autre langue. Est-ce parce que cela “sonne” mieux ? Certes, mais cela reste à débattre car une réussite ne peut pas être basée seulement sur la langue.   

Les anglophones ont l’art de trouver l’artiste qui posséderait ce petit truc en plus, ce je ne sais quoi qui leur est propre. Peut-être une question d’attitude car le talent on peut le trouver partout mais il faut rentrer dans le schéma. Et puis, l’artiste doit pouvoir “voyager” hors des frontières car les Américains et les Britanniques réfléchissent en terme de succès international, alors qu’en France on revendique toujours cette “exception française”.

D’abord, il y a le développement artistique. Ils sont toujours en quête du talent d’exception qui, une fois déniche, sera suivi, coaché, looké, relooké, même transformé pendant plusieurs mois voire d’années avant d’être lancé. On ne devient pas star du jour au lendemain… Rien n’est mis sur le marché par hasard et tous les marchés internationaux sont étudiés. En fait, chaque pays serait un marché potentiel.

Ils investissent ainsi beaucoup plus d’argent car pour eux, le côté business est tout aussi important que le côté artistique. Tous les protagonistes, de l’artiste à la maison de disque, vivent de la musique, il est donc normal pour eux de vouloir avoir un retour sur leur investissement. Tout est calculé car le talent seul ne suffit pas.

Le marketing est réfléchi et se fait petit à petit. Il est plus subtil au début, on laisse le public le découvrir lentement mais sûrement, avant de lancer ce qu’on pourrait qualifier de matraquage médiatique. Finalement, chacun y trouve son compte : le label, l’artiste, les médias et le public.

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