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“Mon pire ennemi, c’est la finance”... et pour le jumeau maléfique de François Hollande, c’est la langue française… ? Les étranges fautes de son discours sur la Centrafrique
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Petit Robert

Lors d'une intervention télévisée qui se voulait des plus "présidentielles", le locataire de l’Élysée a fait preuve de surprenantes maladresses avec la langue de Molière. On se demande si son jumeau maléfique n'a pas de nouveau frappé...

Christian Combaz

Christian Combaz

Christian Combaz, romancier, longtemps éditorialiste au Figaro, présente un billet vidéo quotidien sur TVLibertés sous le titre "La France de Campagnol" en écho à la publication en 2012 de Gens de campagnol (Flammarion)Il est aussi l'auteur de nombreux ouvrages dont Eloge de l'âge (4 éditions). En avril 2017 au moment de signer le service de presse de son dernier livre "Portrait de Marianne avec un poignard dans le dos", son éditeur lui rend les droits, lui laisse l'à-valoir, et le livre se retrouve meilleure vente pendant trois semaines sur Amazon en édition numérique. Il reparaît en version papier, augmentée de plusieurs chapitres, en juin aux Editions Le Retour aux Sources.

Retrouvez les écrits de Christian Combaz sur son site: http://christiancombaz.com

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A l'âge numérique, une intervention télévisée qui comporte l'annonce d'un engagement militaire est une occasion solennelle destinée à illustrer pendant des générations le style et l'esprit d'une présidence.

Puisqu'il est question de Clémenceau en ce moment on aimerait pouvoir écouter ses discours sur Youtube. En revanche il y a peu de chances qu'on y recherche jamais ceux de François Hollande, sauf pour se convaincre que, dans l'Histoire de France, la période que nous vivons n'est pas la plus glorieuse.

Quand un président livre, en urgence, une déclaration solennelle de 2.30 minutes il s'arrange pour la faire écrire par un spécialiste, s'il ne sait pas le faire lui-même. Or comme en témoigne la faute grossière commise par le chef de l’État (en Centrafrique... des massacres s'y perpétuent en ce moment-même/ perpétuer pour perpétrer) le niveau des collaborateurs de la Présidence est indigne de l'institution, mais aussi de celui qui la dirige, car même avec l'aide d'un prompteur (d'après l'angle de son regard, il lisait), un orateur aguerri devrait être capable de corriger, à la volée, l'ignorance de ses collaborateurs.

A moins qu'il ne la partage. Et là on se demande si le doute n'est pas légitime. Les cas de mauvais usage de la langue chez le Président (tapez, pour voir, Hollandeet orthographedans Google) vont de la faute d'accord à l'altération en profondeur, à la méconnaissance grave de l'origine des mots, le tout sur fond d'inélégance systématique.

Il a pu dire par exemple à un soldat mort "la mission que nous vous avons mandatée". Il pu parler de la douleur "que l'on étanche". Il parle sans cesse de mise en cause pour remise en cause, ce qui n'est pas la même chose, parce qu'on est mis en cause pour quelque chose de précis, mais qu'on peut être remis en cause par la faute d'un malaise général - la preuve. Exemple : "le Président a été mis en cause dans une affaire de corruption, du coup sa légitimité a été remise en cause". Un autre exemple tiré d'un discours à la jeunesse en 2011: "Jusqu'au point de mettre en cause notre souveraineté - phrase dans laquelle on aura remarqué, aussi, la légèreté du jusqu'au point de.

Dans le communiqué centrafricain il parle de femmes et d'enfants violentés.Quelque chose laisse soupçonner là encore, que le Président est très mal vacciné contre les impropriétés de langage car le sens du verbe est principalement sexuel. Quand on veut dire que des violences ont été commises, on dit que femmes et enfants ont été brutalisés, pas violentés, en outre on se demande si les fondamentalistes musulmans qui forment le gros des agresseurs ont vraiment le viol pour priorité. D'ailleurs notre président se fait corriger en ce moment même (sur Youtube, ici), pour le français de ses communiqués, par un journaliste sénégalais, c'est dire que linguistiquement, le prestige de la maison France est tombé très bas. Ah ! encore une perle mais le collier reste ouvert.

Chaque génération a fait avancer l’Europe. C’est à la vôtre de vous battre pour lui donner un sens.On dirait du Ségolène mais c'est normal.

François Mitterrand, qui a vu arriver ces gens-là sur la scène à un âge où il avait déjà relu Saint-Simon au moins une fois, ne pouvait pas souffrir ces énarques qui ont fait français deuxième langue.

Nous non plus.

Dernière minute

Une preuve de plus de l'insuffisance des services de l’État en matière linguistique, à peine ce texte bouclé voici ce qui tombe de la bouche d'or de la Présidence à propos de la mort de Nelson Mandela : Combattant infatigable de l’apartheid, il l’aura terrassé par son courage, son obstination et sa persévérance.

ADVERSAIRE,pas combattant.

Quand on écrit combattants de la liberté, on n'a jamais voulu parler, que je sache, du camp de la dictature.

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