"Le temps presse" : le centre Simon-Wiesenthal livre à l'Allemagne le nom de 80 meurtriers nazis probablement encore en vie<!-- --> | Atlantico.fr
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Le chasseur de nazis Efraim Zuroff livre le nom de 80 suspects à la justice allemande responsables notamment de la déportation de Juifs
Le chasseur de nazis Efraim Zuroff  livre le nom de 80 suspects à la justice allemande responsables notamment de la déportation de Juifs
©Bundesarchiv Bild

C'est encore loin d'être fini

Ces derniers ont servi dans les commandos paramilitaires Einsatzgruppen, responsables de la mort de plus d’un million de juifs dans les territoires conquis dans l’ex-Union soviétique, en Pologne et en Europe de l’Est.

La chasse aux nazis est encore loin d'être finie. En septembre, Efraim Zuroff, directeur du Centre Simon-Wiesenthal à Jérusalem et chasseur de nazis, a envoyé à la justice allemande et au ministère de l'Intérieur une liste de 76 hommes et 4 femmes ayant servi dans le groupe Einsatzgruppen, a-t-il déclaré à l'Associated Press ce mercredi 1er octobre.

Cet ensemble de commandos paramilitaires serait responsable de la mort de plus d’un million de juifs dans les territoires conquis dans l’ex-Union soviétique, en Pologne et en Europe de l’Est, a précisé le Centre Wiesenthal dans un communiqué. "Dans les camps de concentration, les meurtres (mettre le gaz dans les chambres à gaz) étaient perpétrés par un petit nombre de personnes mais chez les Einsatzgruppen, presque chaque membre était un meurtrier", explique Efraim Zuroff.

Les Einsatzgruppen, formés sous la direction du SS Reinhard Heydrich, l’un des principaux architectes de l’Holocauste, ont joué un rôle capital dans la mise en œuvre de la "solution finale". D'abord employés pour arrêter les communistes tchèques ou les opposants allemands et éliminer les "éléments indésirables" de la population allemande, ils s'en sont ensuite pris aux élites polonaises puis aux juifs, aux communistes soviétiques et aux Tsiganes.

Efraim Zuroff a rétréci la liste des potentiels suspects en sélectionnant les plus jeunes parmi les près de 3 000 membres de ces brigades de la mort. Les 76 hommes et 4 femmes dont les noms ont été transmis aux ministres allemands de la Justice et de l’Intérieur sont tous nés entre 1920 et 1924. Ils avaient donc 21 ans maximum à la fin de la guerre et son ainsi "les suspects qui ont le plus de chance d’être encore en vie et en assez bonne santé pour être poursuivis", a expliqué Zuroff. Au-delà des seuls anciens membres des Einsatzgruppen, "nous considérons que 2% des anciens criminels nazis sont encore en vie et près de la moitié peuvent encore passer en jugement", a-t-il ajouté, avertissant : "On est à court de temps (…) Quelque chose doit être fait".

En raison des lois de respect de la vie privée, extrêmement strictes en Allemagne, le Centre Wiesenthal n'a pas pu déterminer où les suspects vivaient ni s'ils étaient toujours en vie. Mais selon Zuroff cela devrait être relativement facile à vérifier pour la police. "Nous espérons qu'il y en ait encore le plus possible en vie", a-t-il déclaré. 

Le ministre allemand de l'Intérieur n'a pas souhaité commenté ces informations. Le ministère de la Justice, quant à lui, a indiqué avoir transmis la lettre du Centre Wiesenthal au bureau fédéral des procureurs en charges des crimes perpétrés lors de l'ère nazie. Le directeur du bureau, Kurt Schrimm a assuré n'avoir pas plus d'informations pour le moment.

Si une poignée de membres des Einsatzgruppen ont été jugés et condamnés après la guerre, la plupart s'en sont tirés. Cependant, il devrait maintenant être plus facile d'enquêter, assure Kurt Schrimm. Auparavant, pour condamner un nazi il fallait des preuves dans sa participation à un crime spécifique. Désormais, avoir servi dans une unité nazie dont le but premier était de tuer suffit à être condamné pour complicité de meurtre. 

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