Covid-19
"La France suspendue aux paroles d'Emmanuel Macron". Cette phrase (elle est dans tous les journaux) est insupportable...
Oh oui tel Zorro, le vengeur masqué, il va nous parler !
Benoît Rayski
Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.
Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.
Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.
Saint-Louis guérissait les écrouelles. Saint-Emmanuel guérit le Covid. C'est lui le remède souverain contre le virus. Tous les deux ou trois jours il intervient à la télévision pour nous dire à nous, pauvres mortels, ce qu'il convient de faire ou de ne pas faire contre cet ennemi sournois et dangereux.
Emmanuel Macron est, paraît-il le père de la nation. Ce qui incite nombre d'entre nous à souhaiter de devenir orphelins. Mais il est là, omniprésent, tout-puissant pour prêcher la bonne parole. Il n'a que les mots "Covid", "confinement" et "masques " à la bouche. En ces heures graves, où le pays retient son souffle, il n'y a que lui qui peut conjurer le mal.
Pourquoi laisserait-il parler ses subordonnés qu'il juge médiocres et incompétents ? Il y a bien un ministre de la Santé nommé Olivier Véran. On ne l'entend pas sauf quand il bredouille : "le président va parler". Nous avons aussi un premier ministre. Et qui c'est celui là ? Merci à quelques personnes bien informées de nous rappeler son nom.
Le Covid c'est la grande affaire de Macron, la pierre angulaire de son quinquennat. Il n'est pas concevable dans son esprit de nous parler de la violence qui ravage la France, des commissariats attaqués, des pompiers caillassés, des policiers massacrés. Des sujets subalternes, justes bons pour un quelconque Darmanin. Les chiffres du chômage ? Jupiter ne va pas s'abaisser à les commenter du haut de son Olympe. D'ailleurs les donne-t-on encore ?
Il est normal, nous objectera-t-on, qu'en régime présidentiel les grands sujets remontent jusqu'au chef de l'Etat. Telle est la règle de la Vème République. Alors si c'est ca la Vème République, "fuck la Vème République" !
En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.
Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !