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"La Danse de mort" : le couple dans ce qu'il a de pire. Vertigineux
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Atlanti-culture

Si vous n'avez pas peur du théâtre qui "cogne", allez voir, si vous le pouvez, cette pièce de Strindberg. Un huis clos glaçant, qui vous prend aux tripes.

Pauline Bonnefoi pour Culture-Tops

Pauline Bonnefoi pour Culture-Tops

Pauline Bonnefoi est chroniqueuse pour Culture-Tops.

Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.).

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THEATRE 

La Danse de mort

D'August Strindberg

Mise en scène : Stuart Seide

Avec Jean Alibert, Pierre Baux, Karin Palmieri, Helene Theunissen

INFORMATIONS

Théâtre de la Reine Blanche

Jusqu' au 29 octobre

Réservations: 01 40 05 06 96

http://www.reineblanche.com/

RECOMMANDATION

EXCELLENT

THEME 

Isolés sur une petit île de garnison, dans une citadelle battue par les vents, un capitaine et sa femme s'apprêtent à fêter leurs noces d'argent. Voilà vingt-cinq ans qu'ils s'épuisent à se haïr, rongés par les querelles et la solitude. Lorsque Kurt, un ami de jeunesse, vient leur rendre visite, il est entraîné dans leur dynamique malsaine et destructrice. Le couple à la dérive, cristallisé dans sa souffrance, entraîne dans sa chute le malheureux visiteur.

POINTS FORTS

- La tension tissée à travers le texte de Strindberg va crescendo et ne nous laisse pas un moment de répit. Fin analyste de la psyché humaine, il joue avec nos émotions en rendant ses personnages tour à tour attachants et méprisables, contenus et excessifs.

- Les personnages archétypaux du militaire rigide et de l'épouse frustrée pourraient être figés, mais il n'en est rien. Leur posture est toujours ambiguë, leur humeur instable et leur propos suspects. Seule leur douleur est indéniable.

- Jean Alibert est exceptionnel dans son rôle de capitaine borné et autoritaire. D'une réplique à l'autre, il passe de la terreur au ridicule, du grotesque à la douleur, en gardant une remarquable qualité de présence.

POINTS FAIBLES

Je n'en vois pas. 

EN DEUX MOTS

Un huis-clos glaçant qui explore les différentes modalités de la haine domestique. Une excellente interprétation, qui rend justice à l'oeuvre de ce grand dramaturge suédois.

UN EXTRAIT

Le capitaine :

"Ne vois-tu pas que tous les jours nous répétons la même chose ? Toutes ces vieilles répliques éculées ! Quand tu m'as dit à l'instant "dans cette maison, en tout cas, c'est bien vrai", j'aurais dû répondre : "Ce n'est pas seulement la mienne". Mais comme j'ai déjà dit cela cinq cent fois, aujourd'hui, j'ai bâillé, pour changer le menu".

 L'AUTEUR

Né en 1849, August Strindberg est un écrivain suédois qui a considérablement marqué l'histoire du théâtre moderne. Auteur de cinquante-huit pièces, il développa le courant naturaliste avec des œuvres comme Mademoiselle Julie, qui lui valut à la fois l'exil et une renommée internationale. Plus tardivement, il s'est fait le pionnier de l'expressionnisme européen avec des pièces comme La Danse de mort, écrite en 1900.

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