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"L'Avare" : Un avare qui vaut de l'or
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Atlanti-culture

C'est quand même agréable de voir les grandes pièces classiques traitées avec respect et créativité. Exemple: la version de "L'Avare" présentée au Théâtre 14, dans une mise en scène de Frédérique Lazarini. Molière pourrait apprécier...

Françoise Boursin pour Culture-Tops

Françoise Boursin pour Culture-Tops

Françoise Boursin  est chroniqueuse pour le site Culture-Tops.

 
Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.).
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THEATRE

« L’Avare » (Mise en scène de Frédérique Lazarini/à mettre dans le titre)

de Molière

Dramaturgie: Henri Lazarini

avec Emmanuel Dechartre, Michel Baladi, Guillaume Bienvenu, Cédric Colas, Jean-Jacques Cordival, Charlotte Durand-Raucher, Denis Laustriat, Frédérique Lazarini, Didier Lesour, Katia Milan.

Musique: John Miller.

Lumières: Cyril Hamès

INFORMATIONS

Théâtre 14

20 avenue Marc Sangnier, 75014 Paris

Jusqu'au au 31 décembre

Lundi, mercredi, jeudi: 19h. Mardi, vendredi: 20h30. Samedi: 16h

Relâches les  8 et 25 décembre 2017

Représentation exceptionnelle: dimanche 31 décembre à 20h30

Durée: 1h55 sans entracte.

Réservation: 01 45 45 49 77 

www.theatre14.fr

RECOMMANDATION

EN PRIORITE

THEME

C’est l’histoire bien connue d’un avare extrême, pour qui l’argent tient lieu de tout: plus important que la famille, que l’amour, que l’amitié. Cette avarice l’amène à terroriser sa maisonnée: ses domestiques, mais aussi ses enfants sur qui il veut exercer tout son pouvoir. C'est aussi un ridicule barbon amoureux qui se heurte à la révolte de ses enfants, eux aussi amoureux. 

Cette avarice qui domine tout conduit les personnages au mensonge généralisé. Mais tout est bien qui finit bien: grâce à une reconnaissance inespérée, le vieil ami d’Harpagon, le Seigneur Anselme, retrouve sa femme, sa fille et son fils qu’il croyait avoir perdus depuis seize ans dans un naufrage. Ainsi Valère épousera Elise et Cléante Marianne, et la cassette disparue reviendra à Harpagon qui n’aura pas de dot à verser.

POINTS FORTS

Sans parler de la qualité de la pièce de Molière, cette représentation comporte de nombreux points forts:

1) La mise en scène moderne permet de voir cette pièce si connue sous un autre jour: le jardin en friche qui symbolise l’avarice du héros, l’orage et la pluie qui se manifestent à chaque moment crucial, les domestiques qui rodent comme des personnages irréels et un peu diaboliques.

2) La musique accentue les moments dramatiques: la pièce est comique, mais il s‘agit souvent d’un comique grinçant.

3) Les costumes modernes ne gâtent pas la vérité de la pièce, sauf exception.

4) Le jeu d’Emmanuel Dechartre en Harpagon est remarquable: comique, mais aussi méchant, menteur, ridicule. Il varie les tons et fait ainsi ressortir le différentes facettes du personnage.

5) Tous les acteurs sont très bons, mais je voudrais saluer la performance de Frosine (Frédérique Lazzaroni) qui donne une incroyable modernité à ce rôle d’entremetteuse.

POINTS FAIBLES

J’en vois très peu dans cette excellente version.

il y a toujours un sourire quand Harpagon décrit le costume et la perruque de son fils alors qu’il porte un costume et une cravate d’aujourd’hui. Mais la cravate tient lieu des rubans: une astuce de mise en scène!

EN DEUX MOTS

C’est une magnifique représentation, on ne s ‘ennuie pas une seconde, on rit et on est horrifié par cette épouvantable avarice. On reconnaît les moments célèbres de la pièce, on retrouve les répliques fameuses avec bonheur.

Le public est ravi.

UN EXTRAIT

Le fameux comique de répétition: « Sans dot », qui illustre l’obsession d’Harpagon.

L’AUTEUR

Est-il nécessaire de présenter Molière (Jean-Baptiste Poquelin, 1622-1673)? Acteur, directeur de troupe, auteur de farces, de comédies, de pièces sombres comme Tartuffe et Le Misanthrope. iI mélange les styles. Cette grande comédie de L’Avare se situe à la fin de sa vie, en 1668, entre le deuxième Tartuffe et le troisième,  dans le même temps que George Dandin et Amphytrion. On retrouve tous les types de comiques dans cette pièce: comique de gestes avec les coups de bâton, comique de mots avec « sans dot », comique de situation avec le quiproquo sur la cassette et Elise, comique de caractère etc.... Molière montre ici sa grande maîtrise dans la peinture de la nature humaine.

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