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"I want my money back" : le bras de fer engagé par Margaret Thatcher sur la question du budget européen lors de son arrivée au 10, Downing Street
©JOHNNY EGGITT / AFP

Bonnes feuilles

Tristan de Bourbon-Parme publie "Boris Johnson - Un Européen contrarié" aux éditions François Bourin. Sur le papier, Boris Johnson avait tout pour devenir un champion de l'Union européenne : un attachement viscéral à l'Europe, des origines familiales internationales, un père employé à la Commission puis élu au Parlement européen… C'est pourtant lui qui est devenu le visage du Brexit. Extrait 1/2.

Tristan de Bourbon-Parme

Tristan de Bourbon-Parme

Observateur averti de la politique britannique, Tristan de Bourbon-Parme est journaliste correspondant au Royaume-Uni depuis décembre 2009 pour plusieurs quotidiens de presse nationale - La Croix et L'Opinion (France), La Libre Belgique (Belgique), La Tribune de Genève et 24 Heures (Suisse).

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Une fois installée au 10  Downing Street à partir de mai 1979, Margaret Thatcher reprend globalement les arguments européens de celui qu’elle vient d’écarter du pouvoir. Elle avoue être peu convaincue de l’intérêt d’un système monétaire commun. Elle concentre surtout son attention sur le budget européen.

Charles Powell a été l’un de ses plus proches conseillers. Il travaille à la représentation britannique à Bruxelles à partir de 1980, avant de devenir le secrétaire privé des Affaires étrangères de la «Dame de fer» de 1983 à 1990, puis pendant un an celui de son successeur, John Major. Assis dans l’un des confortables sièges en cuir de son lumineux bureau de Mayfair, le cœur de Londres, il témoigne: «Elle s’est battue à propos de la contribution budgétaire britannique dès son accession au poste de Première ministre. Elle était déterminée à ce que notre adhésion à la CEE soit juste.» Dès le Conseil européen de Dublin du 30 novembre 1979, elle met les points sur les «i»: «We are not asking for a penny piece of Community money for Britain. What we are asking is for a very large amount of our own money back.» («Nous ne demandons pas un sou d’argent communautaire pour la Grande-Bretagne. Ce que nous demandons, c’est de récupérer une très grande quantité de notre propre argent.»)

David Hannay assure qu’« aucun des membres n’a contesté le manque d’équité de [la] contribution [britannique]». En effet, le Royaume-Uni est alors le seul contributeur net avec l’Allemagne et l’État membre le plus pauvre en termes de revenu par habitant avec l’Italie et l’Irlande. Son témoignage remet en cause la postérité de la déclaration de Margaret Thatcher, dont la version erronée «I want my money back», bien plus égoïste et agressive, est restée dans les mémoires: la Première ministre ne voulait pas réaliser un hold-up et sa requête était considérée comme légitime par ses collègues européens. Elle n’a pas pu être réglée rapidement en raison de «la difficulté pour Londres de faire accepter un nouveau mode de calcul, car la baisse de la contribution britannique devait être compensée par une hausse de celle des autres États membres», rappelle David Hannay.

Extrait du livre de Tristan de Bourbon-Parme, "Boris Johnson - Un Européen contrarié", publié aux éditions François Bourin.

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