Atlanti-culture
"François Ier et l’art des Pays-Bas" : Retour aux sources
Saviez-vous que, contrairement à une idée largement répandue, l'art français de la Renaissance a certes été influencé par les artistes italiens mais aussi, beaucoup, par les artistes du Nord? C'est ce que démontre, de manière explicite et passionnante malgré quelques faiblesses, la grand expo présentée actuellement au Musée du Louvre.
EXPOSITION
François Ier et l’art des Pays-Bas
INFORMATIONS
Jusqu’au 15 janvier
Musée du Louvre – Hall Napoléon
Palais du Louvre, Rue de Rivoli, 75001
Tous les jours sauf le mardi, de 9h à 18h, et jusqu’à 21 h 45 les mercredi et vendredi
Catalogue de l’exposition disponible, par Cécilé Scalliérez, Somogy Editions d’Art, 45 euros.
Réservations: 0140205317
RECOMMANDATION
EXCELLENT
THEME
Cette exposition nous fait découvrir l’influence des artistes du Nord sur le Royaume de France à l’époque de François Ier, alors que l’on était plutôt habitué à voir la Renaissance française comme un moment marqué par les apports italiens.
Jean et Paul Clouet, peintres du roi, sont présents, mais aussi des artistes moins connus, voire inconnus. La Déploration du Christ de Grégoire Guérard, côtoie des œuvres d’un énigmatique Maître d’Amiens.
POINTS FORTS
-Une scénographie soignée. Les retables sont mis en valeur par un savant travail sur la lumière. L’éclairage diffus des vitraux révèle l’extraordinaire travail sur la couleur et les jeux d’ombre, comme si l’on était dans une église. Les doubles vitres de la salle circulaire, consacrée à Corneille de Lyon, permettent de prendre toute la mesure de ses superbes portraits, sans reflets.
-Le spectateur peut réfléchir sur le travail quotidien de l’historien d’art. Le commissaire invite à distinguer les peintres qui se rattachent à des écoles, que l’on peut ramener à des conventions, de ceux qui restent inconnus, car on ne peut les rattacher au corpus. La démarche pédagogique croise aussi la rigueur scientifique.
-L’exposition ne se limite pas aux tableaux sur bois, comme souvent. L’orfèvrerie – avec l’exceptionnel livre d’heures de François Ier, à la couverture d’or émaillée de cornaline, ornée de seize miniatures, pour lequel le musée en appelle à la générosité des visiteurs – côtoie les vitraux et un accrochage important de dessins, très bien éclairés.
POINTS FAIBLES
On aurait pu attendre un travail didactique plus poussé sur la signification des tableaux à double face et des informations supplémentaires sur les retables dont ils sont issus.
EN DEUX MOTS
Les liens avec le Nord permettent de comprendre la formation d’un véritable univers pictural français, qui éclatera au XVIIème siècle. Ce ne tient pas seulement aux apports italiens, mais repose aussi sur les échanges continus avec le Nord.
L’AUTEUR
Cécile Scalliérez est conservateur en chef du Département des peintures du Louvre, spécialiste de la Renaissance. Elle y a consacré plusieurs expositions, comme commissaire de l’exposition Joos Van Cleve au Louvre et de celle consacrée au Christ mort de Rosso Fiorentino.
En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.
Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !