@Francetele @lemondefr Tu sais ce qu’il te dit le jeune de 18-34 ans ?<!-- --> | Atlantico.fr
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Les jeunes sont très pessimistes quant à leur avenir.
Les jeunes sont très pessimistes quant à leur avenir.
©Reuters

Plaît-il ?

France Télévisions a enquêté avec un questionnaire baptisé "Génération quoi?" sur les 18-35 ans pour qu'ils puissent exprimer leurs sentiments sur leur société, avec des questions toutes posées sous le mode du tutoiement.

Jonas Haddad

Jonas Haddad est Conseiller régional de Normandie, Président des Républicains de Seine-Maritime et co-président de la Fondation Concorde.

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Dans une récente pour le Monde et  France Télévisions "Génération quoi", les questions posées aux jeunes, compris entre 18 et 34 ans, donc tous majeurs, l'ont toutes été sous le mode du tutoiement ( « Actuellement, es-tu épanoui dans ton travail ? », « T'installer à l'étranger, ça te tente ? »).

Cette manière d’impliquer les jeunes, de les interroger est le résultat d’un mal français, d’un climat ambiant d’infantilisation et d’assistanat.

En effet, l’apparition du « public jeune » depuis plusieurs années, sa segmentation électorale a incité les décideurs publics, les sondeurs à les maintenir dans un état proche de l’enfance.

L’un des avatars de cette démarche réside dans le système des emplois aidés. Ces nouvelles béquilles qu’on donne aux jeunes qui ne seraient pas capables de trouver un emploi, d’intégrer le marché du travail est révélateur et dans le domaine comme dans d’autres, l’enfer est pavé de bonnes intentions. Le terme même d’insertion professionnelle peut choquer tant il semble qu’on souhaite recaser nos jeunes dans le marché du travail plutôt que l’intégrer pleinement.

En voulant à tout prix réduire le chômage, les gouvernements successifs ont déployé d’immenses et couteux efforts pour proposer des emplois de quelques mois à des jeunes. Le tout payé par de la dette…elle-même financée plus tard par les jeunes.

Ce n’est donc pas étonnant que l’étude « Génération quoi » révèle un « Besoin d'expression étouffé » des jeunes, une « frustration de ne pas avoir de place ».

La crainte pour l’avenir et la défiance vis-à-vis de la politique exprime le rejet des anciennes (mais toujours en vigueur) recettes de mise sous perfusion.

Contrairement à ce que l’on pense régulièrement, la jeunesse française n’a qu’une envie : entreprendre, créer, innover. Certes, il existe des déterminants culturels qui brident la prise de risque dans un pays qui semble toujours fragilisé par les conséquences de la crise.

Mais cette jeunesse 2.0 connectée au monde et à ses opportunités, qui entend que Facebook créé par un très jeune entrepreneur rachète pour près de 20 milliards une autre entreprise créée par un autre très jeune entrepreneur, se dit qu’elle a aussi le droit à sa part du gâteau.

Ce n’est pas un hasard si autant de jeunes s’inscrivent sous le régime de l’auto-entrepreneur qui allie simplicité et efficacité.

C’est donc un changement de mentalité profond qu’il faut opérer : passer du tutoiement infantilisant à un tutoiement d’égalité. Si nous ne le faisons pas, si nous ne donnons pas à la jeunesse la possibilité d’exprimer son potentiel et son talent, si nous continuons à brider son dynamisme dans des solutions bancales, son ambition prendra un billet sans retour.

Depuis plusieurs mois, je me bats contre ce phénomène qui mine notre société : l’émigration. Tous les jours, par milliers, les forces vives de notre pays, les jeunes et les entrepreneurs quittent un pays qui ne leur offre pas la possibilité d’exprimer leur potentiel, qui les attend au coin du bois fiscal, s’il devait réussir. Ils quittent un pays qui en réalité les tutoie, les méprise, les rabaisse.

Dans ce contexte, la Droite doit renouveler son discours, elle doit porter les aspirations de cette génération, elle doit lui redonner goût à la politique. J’ai ainsi proposé pour redonner confiance de supprimer l’impôt sur les sociétés pour les jeunes entrepreneurs.

Renouvelée, reconnectée, c’est bien d’une Droite 2.0, qui incarne une opposition moderne dont le pays a besoin sous peine que les jeunes générations ne croient plus ni au politique ni à leur pays.

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