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"Contre révolutionnaire", "réactionnaire amnésiques" ne touchez pas à Che Guevara !
©Reuters

Levez-vous ô orages désirés…

L'icône doit rester une icône. Et les iconoclastes seront châtiés.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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C'est un texte qui s'insurge contre le procès fait au Che suite à l'exposition que lui a consacrée Anne Hidalgo. Il a paru sur le site Le Media très proche de La France insoumise.

Et dans sa flamboyance révolutionnaire il nous change agréablement des appréciations genre "fachosphère", "réactionnaires" (cités une seule fois!).

Un acte accusatoire est donc dressé contre tous ceux qui ont éprouvé la nécessité de rappeler que le Che était également un assassin.

Le réquisitoire des tenants de La France insoumise est implacable. Et il témoigne d'une certaine richesse de langage. Mais pour notre part nous la trouvons insatisfaisante.

Le portrait du Che est merveilleusement lumineux. "Un homme de paix"…"Il a fait couler le sang de quelques uns (NDLR. Quelques centaines mais on va pas pinailler) pour préserver celui du plus grand nombre". C'est bien. Mais ce qui est déversé avec vigueur sur ses détracteurs est d'une texture un peu plus réjouissante. 

Des "anticommunistes staliniens!" Ce qui tendrait à prouver que les procureurs penchent un peu plus du côté de l'oncle Léon (Trotski) que celui du père Joseph (Staline). Des "droitards faussement cultivés"! Des "planqués pétitionnaires"! Des "contre-révolutionnaires"! Des "maladroits plagiaires des paramilitaires boliviens"! Et pour conclure : ils sont "veules" et "bêtes".

C'est faible. Très faible. Où sont les vipères lubriques d'antan ? Que sont devenues les hyènes dactylographiques ?  Où, en quel pays ont été exilés les valets du grand capital ? Et comment a-t-on osé jeter aux oubliettes les requins serviles de l'impérialisme et les vautours stipendiés de Wall Street?

Tout ça me fait regretter d'avoir écrit trop tôt –petite pub personnelle- Le gauchisme maladie sénile du communisme. Mais revenons à l'essentiel. Jean-Luc Mélenchon sera, c'est sûr, bientôt au pouvoir. Il suffit pour cela que les masses populaires s'emparent, pour s'en pénétrer, de ce texte qui dit que la révolution est non seulement souhaitable mais également possible.

Deux questions se posent cependant. Une fois que la révolution aura balayé les "contre-révolutionnaires" et les "planqués pétitionnaires" combien faudra-t-il en tuer pour préserver la vie du plus grand nombre?  Et une fois ce travail indispensable accompli dans quelle jungle bolivienne ira le camarade Mélenchon pour finir en héros ? 

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