Atlanti-culture
"Comme d'habitude" : peut-être le plus beau livre écrit sur les autistes
La longue lettre d'amour adressée par Cécile Pivot à son fils Antoine, autiste, constitue un témoignage bouleversant mais aussi exceptionnellement instructif sur les troubles autistiques et sur les établissements français qui accueillent les personnes qui en sont atteintes.
LIVRE
COMME D’HABITUDE,
Sous- titre : « Tu es né autiste et, oui, c’est vraiment difficile de vivre avec toi.
Mais ce que j’ai appris avec les années Antoine, c’est qu’il est encore
plus difficile pour toi de vivre avec nous. »
de Cécile PIVOT
Ed. Calmann Levy
192 pages
16, 50 €
RECOMMANDATION
EN PRIORITE
THEME
Cécile Pivot écrit une longue lettre d’amour à Antoine, son fils de 22 ans, qui se « cogne à l’existence ».
Elle lui raconte son combat contre les tabous et les préjugés, comment elle a fait de son mieux pour l’accompagner, sans jamais renoncer à vivre, à aimer, à travailler.
Cette lettre que probablement Antoine ne pourra jamais lire, Cécile Pivot la portait en elle depuis la naissance d’Antoine, prenant des notes des moments inoubliables, tragiques, cocasses, joyeux et tendres, partagés avec toute la famille.
Elle ne cache pas ses peurs, ses doutes et ses faiblesses mais elle est toujours combative. Son énergie, mise à mal parfois bien sûr, transcende son récit.
Un livre bouleversant qui permet de mieux comprendre, d’une part, ce que sont les troubles autistiques et, d’autre part, le retard de la France en ce qui concerne les établissements adaptés à l’accueil des autistes.
POINTS FORTS
Une écriture belle, sensible, animée, fluide.
Un témoignage criant de sincérité d’une passion réciproque entre une mère et son fils.
POINTS FAIBLES
Je n'en vois vraiment pas.
EN DEUX MOTS
Un livre douloureux, bouleversant mais plein de vie, tant il est vrai qu’un enfant « différent des autres » apporte sa part d’imprévu et de sensibilité à son entourage.
UN EXTRAIT
Ou plutôt deux:
- « Tu as pris conscience tout petit que tu étais différent des autres. Et puis, je ne sais pas te mentir ou faire semblant. J’ai mal et toi, tu as honte de ce que tu ne peux accomplir. Tu lis à chaque fois sur mon visage, avant n’importe qui, ma peine, mes inquiétudes, et alors, tu poses tes mains sur mes yeux, tires mes paupières vers le bas pour voir mes larmes que tu sais prêtes à couler. »
- « Jusqu’au dernier jour, je te dirai que la vie a été injuste pour toi mais tu ne dois pas la fuir. Jusqu’au dernier jour, je te dirai que la vie est courte et qu’elle t’attend.
Tout sera comme d’habitude. »
L'AUTEUR
Cécile Pivot est la fille de Bernard Pivot. Elle est rédactrice en chef du magazine « Maison Française »
En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.
Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !