"Caprice de la reine" : Jean Echenoz en orfèvre des mots <!-- --> | Atlantico.fr
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Si la langue française est un violon, Jean Echenoz, avec virtuosité, l'élève dans ces sept nouvelles au rang de Stradivarius (ici en illustration).
Si la langue française est un violon, Jean Echenoz, avec virtuosité, l'élève dans ces sept nouvelles au rang de Stradivarius (ici en illustration).
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Si la langue française est un violon, Jean Echenoz, avec virtuosité, l'élève dans ces sept nouvelles au rang de Stradivarius. Du bel ouvrage, du très bel ouvrage.

Françoise  Cazalis pour Culture-Tops

Françoise Cazalis pour Culture-Tops

Françoise Cazalis est chroniqueuse pour Culture-Tops.

Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.).  Culture-Tops a été créé en novembre 2013 par Jacques Paugam , journaliste et écrivain, et son fils, Gabriel Lecarpentier-Paugam, 23 ans, en Master d'école de commerce, et grand amateur de One Man Shows.
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L'auteur

Jean Echenoz est né à Orange en 1947. Il suit une formation de Génie Civil et de sociologie. Puis il décide d'abandonner une carrière où il semble s'être fourvoyé pour publier en 1979 son premier roman. Ses textes séduisent par leur sobriété et l'économie de moyens utilisés. Dans ses ouvrages, récompensés par de nombreux prix, son regard est distancié, ironique, facétieux mais toujours profond. Son écriture minimaliste excelle dans les descriptions.

Le thème

Jean Echenoz réunit dans "Caprice de la reine" sept récits, déjà parus, re visités ou non, qui ici rassemblés donne toute la mesure de son talent singulier. Ce pourrait être "Le caprice d'Echenoz". Sept textes, sept lieux, ni sentiments ni pathos, ni humeurs, rien à première vue qui retienne l'attention. Et pourtant !

Quel écrivain peut, dans un même recueil, nous faire diner avec Nelson, l'amiral les poches bourrées de glands qu'il plante pour en faire des arbres qui fourniront le bois des futurs vaisseaux de sa Majesté; nous mettre sur les pas d'un Hérodote distrait à Babylone; dans un carré de verdure en Mayenne, caprice de la reine; déambuler dans le jardin du Luxembourg pour une visite des sculptures des reines de France; dans le sens des aiguilles d'une montre, partager la passion de l'ingénieur Glück pour les ponts en Floride; dans les profondeurs avec le sous-marin Nitrox; ou pour une triple dégustation de sandwich au Bourget. Jean Echenoz, lui même, en guide ironique , pour la compagnie l'écrivain et le plaisir du lecteur.

Points forts

1) "Tous les auteurs exagèrent" écrit echenoz lorsque Hérodote s'enthousiasme devant le gigantisme de Babylone. Echenoz ,lui, cisèle, peaufine, usine presque chaque mot, chaque phrase avec l'exigence d'un orfèvre horloger. Si la langue française est un violon, Echenoz, avec virtuosité, l'élève au rang de Stradivarius.

2) Le charme décalé, l'humour pince sans rire, la précision, ces points d'équilibre du récit qui partent en ligne de fuite, la liberté et le talent d'Echenoz. Tout simplement.

Points faibles

Si vous en trouvez, je veux bien en discuter avec vous...

En deux mots...

Dans ces sept nouvelles, il y a comme une promenade dans ces jardins parsemés de ces folies du XVII°. Une compression de l'espace, du temps. Echenoz dit peu mais fait voir beaucoup. Dans cette forme de nonchalance narrative chaque mot a sa place exacte. Une minutie désinvolte. Du bel ouvrage, du très bel ouvrage.

Recommandation

ExcellentExcellent

Informations

"Caprice de la reine", de Jean Echenoz, Les Editions de Minuit,122p.

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