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"Anagrammes à quatre mains" de Karol Beffa et Jacques Perry-Salkow : pour sourire de plaisir
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Atlanti Culture

Karol Beffa et Jacques Perry-Salkow ont publié "Anagrammes à quatre mains". Pour fêter ses 7 ans, Culture-Tops lance "7 ANS DE COUPS DE CŒUR" : une sélection des meilleurs livres publiés depuis 2013. Bonne (re)lecture !

Marine Baron pour Culture-Tops

Marine Baron pour Culture-Tops

Marine Baron est chroniqueuse pour Culture-Tops.

Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.).
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"Anagrammes à quatre mains" de Karol Beffa et Jacques Perry-Salkow

Editions Actes Sud- 140 pages

RECOMMANDATION
En priorité


THEME
Pour sourire de plaisir.

Saviez-vous qu’une spectatrice était à deux doigts de demander l’internement de Ravel lors de la création du Boléro ? Que l’épouse de Mahler, Anna Schindler, avait dû renoncer à toute sa vie artistique à la demande de son mari ? Que Lully avait servi Louis XIV, malgré le poison des jalousies des courtisans, durant près de quarante ans ? Que la « Lettre à Elise » avait été composée par Beethoven pour une jeune fille nommée Thérèse ? Que Glenn Gould n’envisageait de s’installer au piano qu’en traînant avec lui sa vieille chaise pliante complètement délabrée ? Des dizaines d’anecdotes comme celles-ci, à propos de Rameau, Mozart, Debussy et beaucoup d’autres se trouvent dans ce livre, chacune d’elle étant le prétexte à une anagramme (un mot ou groupe de mot composé des lettres d’un autre). Ainsi, « Boléro de Ravel » devient « Le rodéo verbal », « La Reine de la nuit » devient « la traîne en deuil », « L’amour est un oiseau rebelle » se transforme en « Sous l’aile une ombre le tuera ».

POINTS FORTS
- Difficile de trouver texte plus original du point de vue de son thème, de son inventivité, de son agencement et des portes qu’il ouvre sur la musique, mais aussi sur la poésie et la peinture. La structure du livre laisse une très grande liberté dans la lecture et la possibilité de pouvoir l’arrêter ou la reprendre selon son envie.

- Cette série de petits textes très bien écrits, autour d’anagrammes ingénieuses, est un plaisir mais aussi l’occasion de s’instruire et de (re)découvrir des œuvres inconnues ou oubliées. De Dutilleux à Portishead, de Mozart à Billie Holiday, en passant par Franz Schubert, Nadia Boulanger, Charles Trenet, Michel Legrand et La Compagnie Créole, ce livre donne une furieuse envie d’entendre toute la musique dont il parle. On peut d’ailleurs écouter des morceaux de piano associés aux anagrammes en scannant un « code qr », page 6, dont « Beauté virale », en libre accès sur le site de l’éditeur, qui porte bien son titre : https://soundcloud.com/actes-sud/beaute-virale

- Les illustrations, en bleu électrique, noir et blanc, à la fois présentes et discrètes, se fondent parfaitement dans le texte et sont un régal pour les yeux. L’affiche de Maria Callas rappelle un peu «Le Paysan de Paris» d’Aragon. Le dessin de Mahler ayant derrière lui l’ombre d’une femme, ou encore celui, en forme de petit médaillon, illustrant la chanson « Strange Fruit » de Billie Holiday, sont particulièrement réussis.

POINTS FAIBLES
Même en cherchant des défauts à ce livre, il est difficile d’en trouver. C’est peut-être parce qu’il est unique en son genre et une pure surprise qu’il ne déçoit pas.

EN DEUX MOTS
Un livre brillant et inventif, plein de petits textes que l’on peut lire dans l’ordre que l’on veut, le tout truffé de très jolis dessins et surtout d’anagrammes ingénieuses... Réjouissant, à tous égards.

UN EXTRAIT
« PORTISHEAD

Une ligne de basse devenue célèbre, des violons aériens, des guitares saturées, imbibées de testostérone, et la voix de Beth Gibbons qui vous chrrrrr…

« Give me a reason to love you

Give me a reason to be a woman

I just wanna be a woman »

« Glory Box », le meilleur du trip-hop. Une chanson dédiée à toutes les

APHRODITES ». (p113)

L'AUTEUR
Après avoir été acteur durant son enfance, Karol Beffa est devenu pianiste et compositeur. Il est notamment titulaire d’un doctorat de musicologie, discipline qu’il enseigne à l’Ecole Normale Supérieure de Paris. La Victoire de la Musique du « compositeur de l’année » lui a été décernée en février dernier pour « Le Bateau ivre », œuvre pour orchestre symphonique. Karol Beffa est également l’auteur de plusieurs livres, dont « Parler, composer, jouer. Sept leçons sur la musique » (2017).

Jacques Perry-Salkow est un pianiste de jazz, mais aussi un auteur ayant auparavant publié plusieurs livres d’anagrammes, « Le Pékinois » (2007), « Anagrammes pour sourire et rêver » (2009), et « Le Sens caché du monde » (2011).

Chronique publiée le 20 novembre 2018.

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