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Vol habité de SpaceX : Elon Musk répond à un tacle de l'agence spatiale russe, celle-ci réplique
©Saul MARTINEZ / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP

Retour à l'envoyeur

"Le trampoline fonctionne", a ironisé Elon Musk après la réussite du vol habité de la capsule Crew Dragon.

Cette fois, la compétition a bien repris. En envoyant vers l'ISS deux astronautes américains, et en rendant ainsi aux Etats-Unis la capacité d'envoyer des hommes dans l'espace - qu'elle avait perdu en 2011 avec la mise à la retraite de la navette spatiale -, Elon Musk a déterré la hache de guerre avec Roscosmos, l'agence spatiale russe.

SpaceX a réussi samedi 30 mai son pari d'envoyer des hommes dans l'espace. Avec quelques jours de retard, du fait d'une météo capricieuse, les astronautes Doug Hurley et Bob Behnken se sont envolé vers la Station spatiale internationale (ISS) à bord d'une capsule Crew Dragon, propulsée par une fusée Falcon 9, depuis Cap Canaveral en Floride.

"Le trampoline fonctionne", a plaisanté dimanche Elon Musk lors d'une conférence de presse au côté de l'administrateur de la Nasa, Jim Bridenstine, après ce succès. Cette phrase fait référence à des propos de Dmitri Rogozine, le patron de l'agence spatiale russe, qui s'était moqué en 2014 de l'incapacité des Etats-Unis à envoyer des hommes dans l'espace. Il avait déclaré que les astronautes pourraient bien avoir besoin d'un "trampoline" pour rejoindre l'ISS. 

Après cette sortie d'Elon Musk, et alors que Dmitri Rogozine était tourné en dérision sur les réseaux sociaux russes, le porte-parole de Roscosmos, Vladimir Oustimenko, a écrit sur Twitter : "Nous avons du mal à comprendre l'hystérie déclenchée par le lancement réussi de la capsule Crew Dragon. Ce qui aurait dû arriver il y a longtemps est arrivé". Il a ajouté : "Désormais, ce ne sont pas seulement les Russes qui pourront voler vers l'ISS, mais aussi les Américains. Et c'est super !" Le porte-parole a ensuite souligné l'intérêt d'avoir deux systèmes de lancement vers la station, en cas de problème sur l'un d'eux. Néanmoins, on a vu plus chaleureux comme message...

La raison de cette passe d'armes est assez claire : la Nasa devait depuis plusieurs années acheter des billets sur les capsules Soyouz pour envoyer ses astronautes dans l'ISS. Un aller-retour facturé 80 millions de dollars par siège... Un prix bien plus élevé que celui d'un lancement d'une fusée de SpaceX, qui est en moyenne de 57 millions de dollars (pour un vol non-habité). Avec la fin de ces transactions, Roscosmos pourrait perdre jusqu'à 10% de son budget annuel. En avril, Dmitri Rogozine avait d'ailleurs annoncé son intention de réduire les coûts de Roscosmos de 30% pour pouvoir lutter contre SpaceX sur le terrain du prix. Le patron de l'agence spatiale russe, entièrement financée par l'Etat, s'était même plaint des subventions reçues par SpaceX de la part de la Nasa.

Pour l'anecdote, cette rivalité entre SpaceX et la Russie remonte aux origines de l'entreprise. En 2001, Elon Musk s'est rendu à Moscou avec pour objectif d'acheter des anciens missiles, qu'il voulait transformer en fusées à bas coûts. Le manque d'enthousiasme des Russes pour son projet - et, pour le dire clairement, le mépris avec lequel ils ont reçu ce jeune homme qui n'était même pas dans l'industrie spatiale - a incité Elon Musk, qui venait d'avoir 30 ans, a créé sa propre entreprise et à fabriquer ses fusées de A à Z aux Etats-Unis.

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