Sida : comme les koalas, il serait possible de neutraliser le virus grâce à notre ADN

Voilà qui pourrait grandement faire avancer la recherche contre le sida. Dans une étude publiée ce mardi 4 novembre dans la revue Clinica Microbiology and Infection, des chercheurs des Instituts nationaux de la santé et de la recherche médicale de Créteil et Aix-Marseille révèlent qu'ils ont assisté à la neutralisation du virus chez deux patients porteurs du VIH. Ces deux hommes, âgés de 57 et 23 ans étaient infectés mais n'étaient jamais tombés malades car leur ADN avait naturellement intégré le virus, le neutralisant et empêchant ainsi sa multiplication.

Cette intégration des virus est une méthode utilisée depuis toujours par le corps humain pour se défendre contre les épidémies : "Environ 8% du génome humain contient des rétrovirus désactivés", explique, dans Le Point, le professeur Didier Raoult, de l'Université de Marseille, l'un des auteurs de l'étude. Ce phénomène est donc applicable au virus du sida. Une enzyme naturellement présente dans l'organisme permettrait de neutraliser le VIH mais d'ordinaire une protéine du virus la désactive.  Cependant, en août, des chercheurs américains ont montré que cette enzyme pouvait être stimulée.

L'hypothèse selon laquelle le virus du sida serait un rétrovirus s'intégrant dans l'ADN humain provient aussi d'une observation faite chez des koalas. Alors qu'un virus de singe les décimait depuis 1920, ils y sont devenus plus résistants depuis une dizaine d'années, grâce à l'intégration et la neutralisation du virus dans leur génome, explique Didier Raoult. "Chez les koalas devenus résistants à ce virus de gibbon, par ce même phénomène d'intégration ou d'endogénisaton, la résistante est transmissible à la descendance", détaille-t-il.