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Hyper-femmes :
parce qu'elles le valent bien
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Les bras m'en tombent

Depuis son lieu de résidence Corse, Denis Parent nous raconte une nouvelle génération de femmes : "l'hyper-femme" !

Denis Parent

Denis Parent

Denis Parent est réalisateur, scénariste et journaliste.

Il tient pour Atlantico la rubrique "Les bras m'en tombent" où il raconte sur un ton très personnel l'actualité de notre époque à travers son quotidien. Passionné de cinéma, il a travaillé pour la presse écrite (magazines Première et Studio), pour la radio (France Inter, Fun radio) et pour la télévision (CinéClassics). Auteur à ses heures perdues de bandes dessinées, il a réalisé plusieurs courts métrage de cinéma et un long intitulé "Rien que du bonheur".

(Photo de Valérie Santarelli)

 

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A Ajaccio vivent des femmes, des hommes et des enfants. Mais dans cette population se dissimule une catégorie nouvelle de l’humanité, qu’on pourrait même qualifier de mutante. Ce sont les hyper-femmes. Ce ne sont pas forcément les plus belles, ni les mieux foutues, encore moins les plus gracieuses.

Leur fonction est sociale avant d’être cosmétique. Elles affichent un statut, celui qualifié de « enviable ». Ca passe évidemment par quelques centaines d’euros d'investissement vestimentaire. Tout en elles est griffé, des lunettes au string (qui lui l’est à la verticale…). Des pieds à la tête elles sont manucurées, pommadées, exfoliées, épilées, ointes, hydratées, et finalement recouverte d’une  multicouche de fards. Parce qu’elles le valent bien.

Ces hyper-femmes pour qu’on ne les rate pas sont précédées d’un stratocumulus de parfum et suivie une heure après d’une rosée de fragrances. Il y a toujours un sillage dans le mouvement de l’hyperwoman. Côté capillaire on a beaucoup glosé sur la blonde. Mais la brune ajaccienne n’a rien à lui envier. Elle est aussi fausse. Qu’elles soient cendrées ou ailes de corbeau, prévoir une double taie si elles dorment chez vous : la teinture de l’ancienne brune est aussi corrosive que celle de la blonde repentie. 

L'hyper-femme n'est pas une bourgeoise !

Un mot sur leur teint : la peau est soit biscotte, soit charbon de bois, suivant la saison. Car le soleil est leur amant, elles s’y livrent gémissantes, dès que rouvrent les paillottes. Où se recrutent-elles ? Essentiellement parmi les adolescentes qui, ayant raté la nouvelle star, ou le poste météo à via stella, ont cherché leur voie dans la sculpture sur bois flotté, ou la peinture sur grillon. Après une ou deux expositions dans un restaurant, elles ont généralement épousé le propriétaire. Renonçant avec une belle abnégation à leur vocation artistique. En compensation elles ont le sens de l’accessoire. Il faut les voir aller chercher les enfants à l’école en caravane, toutes avec la même voiture revival. Lundi c’est mini, mardi c’est fiat, mercredi c’est beetle, et le dimanche 4x4. Elles n’ont aucun sujet de conversation et le revendiquent. Marie-Claire a déjà conversé pour elle, ou alors c’est Jalouse. Car il convient qu’elles restent concentrées sur l’essentiel : être des surenchères.

Moins aux yeux des pauvres qu’elles ne voient même pas derrière leurs lunettes noires DG, mais aux yeux de toutes les autres femelles du cours Napoléon. Mais ne vous y trompez pas, l’hyper-femme n’est pas une bourgeoise. Elle  est un produit manufacturé, automanufacturée même, raffermie parfois, opérée souvent, bionique, synthétique, avec moins de flotte et plus de silicone. Elle bosse l’hyperfemme. Elle sait bien qu’elle n’est pas un prototype mais un produit de série, avec quelques options certes. Donc elle se customise le mieux qu’elle peut. Car elle n’aura qu’une saison l’hyper. Après hélas ce sera la saison des soldes. Et des divorces.

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