Valérie Pécresse ne se revendique pas libérale; Wauquiez, Zemmour, Maréchal se disputent discrètement l’avenir (potentiel) de la droite; Taubira intriguexcite l’Obs, Bayrou tacle Macron<!-- --> | Atlantico.fr
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L'Obs a enquêté sur le projet politique de Christiane Taubira dans le cadre de la campagne électorale. Valérie Pécresse a débattu avec Nicolas Bouzou dans les colonnes de L'Express.
L'Obs a enquêté sur le projet politique de Christiane Taubira dans le cadre de la campagne électorale. Valérie Pécresse a débattu avec Nicolas Bouzou dans les colonnes de L'Express.
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Revue de presse des hebdos

Mais aussi : Les juges laissent tranquille Valérie Pécresse, pour l'instant.

Gilles Klein

Gilles Klein

Gilles Klein,, amateur de phares et d'opéras, journaliste sur papier depuis 1977 et en ligne depuis 1995.

Débuts à Libération une demi-douzaine d’années, puis balade sur le globe, photojournaliste pour l’agence Sipa Press. Ensuite, responsable de la rubrique Multimedia de ELLE, avant d’écrire sur les médias à Arrêt sur Images et de collaborer avec Atlantico. Par ailleurs fut blogueur, avec Le Phare à partir de 2005 sur le site du Monde qui a fermé sa plateforme de blogs. Revue de presse quotidienne sur Twitter depuis 2007.

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Un débat entre Valérie Pécresse et l’essayiste Nicolas Bouzou à la Une de l’Express. « Gauche Opération survie » à la Une de l’Obs avec une photo montrant un des yeux de Christiane Taubira. « Après le Covid, qui voudra encore travailler ? Le spectre de la Grande Démission » à la Une du Point.

Valérie Pécresse face à Nicolas Bouzou

Face à Nicolas Bouzou dans l’Express, Valérie Pécresse ne se « revendique pas libérale. Je suis d'abord gaulliste, une gaulliste sociale qui aime la liberté et qui veut aider la société à retrouver son goût de la liberté. Car nous sommes dans une société qui, par passion de l'égalité, par passion de l'Etat, de l'administration, de la norme, de la règle, se ligote elle-même et, dès lors, n'exprime pas tout son potentiel ou tout son génie. » 

Au passage Pécresse se dit contre la légalisation du cannabis, évoque « un plan Orsec pour la justice avec 5 milliards d'euros de budget de fonctionnement supplémentaire » avec entre autres 3.000 juges et 3.000 greffiers. Elle rappelle aussi qu’elle est favorable à « l’autonomie des établissements scolaires ».

« Je crois au clivage droite-gauche, je pense qu'il est totalement structurant dans la société française. En Marche est un club de supporters du président de la République, sans idéologie définie, sans ligne politique définie. » glisse Pécresse, Avant de conclure en soulignant son opposition à «  la bureaucratie européenne, tout autant que la bureaucratie française, qui empêchent de porter certains projets industriels. »

Le trio Wauquiez, Zemmour, Maréchal

La droite radicale l'espèrerait selon l’Express : la candidature Zemmour aura pour effet de dynamiter les frontières entre droite et extrême droite. Le trio Laurent Wauquiez, Eric Zemmour, Marion Maréchal fait rêver les partisans de l'union.

 « Si Eric Zemmour rêve de Laurent Wauquiez, la réciproque n'est pas exacte. En politique, il n'est d'amitié qui ne se quitte, et la trajectoire du polémiste a passablement irrité l'ancien leader LR. "Pour qui se prend-il à se la jouer de Gaulle", glissait-il à ses troupes en septembre dernier. D'autant que l'on soupçonne les équipes de l'ancien journaliste d'avoir fait courir de fausses rumeurs sur d'éventuels rapprochements. "Ils ont un gros manque de maturité politique, et il y a un tel décalage entre ce qu'ils disent et la réalité...", égratigne le camp Wauquiez. »  

La stratégie de l'homme seul peut coûter cher à Laurent Wauquiez, et il en est conscient. Ajoute l’Express. « Il le devine, tôt ou tard, l'électorat de la droite identitaire, plutôt marioniste, sera pour lui un vivier de voix très intéressant ». 

« "Wauquiez a mis fin à ce vieux clivage", assure-t-on dans l'entourage de Marion Maréchal. "Au niveau du conseil régional, tous les marionistes qui ont quitté le RN suite à la purge lui parlent", jure un élu. »

 « Si, publiquement, Eric Zemmour assure sans relâche qu'il porte à Marion Maréchal une "profonde amitié", certains font état d'une réalité moins reluisante. "Il a un profond mépris pour elle", assure un conseiller » cité par l’Express.

Taubira croit qu’elle peut sauver la gauche

Pour l’Obs, Christiane Taubira est « l’icône de la gauche » « Mais peut-elle vraiment sauver une gauche plus que jamais divisée ? ». L’hebdo semble l’espérer : « Et si c’était elle, finalement, la candidate que le peuple de gauche espère depuis des mois ? ».

«  Vingt ans après s’être vue accusée d’avoir fait perdre Lionel Jospin avec sa candidature de témoignage (2,32 % au premier tour de l’élection de 2002), la voilà qui surgit de nouveau à cent jours de la présidentielle et se propose en sauveuse d’une gauche en détresse. L’héroïne du mariage pour tous, idole d’une certaine jeunesse, peut-elle par la magie de son verbe et un projet bricolé à la hâte redonner un peu de fierté au camp progressiste ? »

« Ceux qui ne la portent guère dans leur cœur aiment rappeler les étrangetés d’un parcours et ses lointaines casseroles : à peine élue à l’Assemblée nationale, elle vote la confiance au gouvernement Balladur. En 2004, elle vote contre la loi qui interdit les signes religieux à l’école parce qu’elle renvoie selon elle à « l’histoire coloniale de France. »

En tout cas : « Pendant la trêve de Noël, Taubira a recruté une équipe de communicants en tout genre d'une cinquantaine de personnes (un chiffre faramineux !) » et elle semble prête à aller jusqu’au bout.

Bayrou tacle Macron à propos de Benalla

Selon l’Obs dans un documentaire sur le quinquennat Macron, « Cinq ans », que diffusera France 5 le 16 janvier prochain, le patron du MoDem tacle la gestion « cataclysmique » de l’affaire Benalla par l’Elysée. François Bayrou ne mâche pas ses mots sur la sortie du chef de l’Etat qui, à l’été 2018, avait lancé un hasardeux « Qu’ils viennent me chercher » : A l’époque, le centriste avait fustigé une « formule inutilement western ».

Valérie Pécresse et les juges

Le nom de Valérie Pécresse, apparaît dans un mail interne de la police financière selon Le Point. Le parquet de Paris, s’interroge sur une éventuelle prise illégale d’intérêts lors de la création de la U Arena La Défense, une salle de spectacle privée ; et notamment sur le rôle de Jean-François Lamour, engagé comme conseiller de Pécresse lorsqu’il a perdu tous ses mandats à Paris, puis devenu conseiller du propriétaire de la U Arena, Jacky Lorenzetti, qui a, lui, déjà été entendu par les enquêteurs. 

Mais « Valérie Pécresse, on ne touche pas, pour l’instant. » Telle serait la consigne qui circule au sein de l’office central de lutte contre la corruption de la police judiciaire (Oclciff). Le parquet de Paris, semble soucieux de ne pas se voir accusé d’instrumentalisation politique, dénoncée à l’époque par François Fillon.

Le débat Le Pen-Zemmour

Tandis qu'Eric Zemmour réclame depuis des mois un débat avec Marine Le Pen, la candidate frontiste veut prendre son temps et envisage de débattre en premier avec Valérie Pécresse selon l’Express. Mais «Chez les partisans de Marine Le Pen, on en est de plus en plus convaincu : un débat permettrait de montrer aux électeurs qu'Eric Zemmour n'apporte en fait rien de nouveau, en termes de propositions, par rapport à leur candidate ».

Valérie Pécresse  veut « emmerder » les délinquants

Challenges remarque que Valérie Pécresse a dénoncé  l’usage d’un gros mot par Emmanuel Macron. Mais en août 2020, elle ne faisait pas mieux en réclamant « des sanctions qui emmerdent le délinquant plus qu’il emmerde la société ».

Zemmour recrute un proche de Gilbert Collard

Selon l’Express, Christophe Lefèvre, conseiller municipal RN du Gard et proche de Gilbert Collard, rejoint les équipes d’Éric Zemmour.Il devrait représenter Reconquête (le parti d'Eric Zemmour) aux prochaines élections législatives dans la deuxième circonscription du Gard. 

Alain Minc votera Pécresse

D’après Le Point, si le conseiller des présidents et du CAC 40 Alain Minc apporte son soutien à la patronne de la région Île-de-France, c’est parce qu’il juge que le chef de l’État, réélu, n’aurait pas les moyens de réformer le pays et serait nécessairement entravé par une cohabitation. Ce ralliement à Valérie Pécresse, dont l’essayiste apprécie la fermeté – « avec elle, la main ne tremblera pas » –, augure-t-il du renfort à venir d’autres représentants de ce qu’il avait un jour baptisé « le cercle de la raison » ? C’est l’espoir que caresse la candidate des Républicains, qui aura besoin d’une partie des électeurs macronistes pour conquérir la magistrature suprême.

Où est passé l’électorat de gauche ?

Où est passé l’électorat de gauche ? demande l’Obs à Thierry Pech, le directeur du think tank Terra Nova : «  Il faut distinguer la gauche politique de la gauche sociologique, beaucoup plus large et qui se caractérise par des idées, des valeurs, un attachement à l’égalité, au climat, à la lutte contre les discriminations. Pourquoi ne la retrouve-t-on pas dans les intentions de vote ? D’une part, à cause de la division de la gauche politique, même si elle n’est pas nouvelle. D’autre part, parce que la gauche politique a perdu une partie de son audience auprès des classes populaires, et aussi désormais auprès des cadres et des élites urbaines, qui votent pour elle aux municipales mais ne semblent pas la rejoindre aux grandes élections nationales. Ce public de centre gauche, social démocrate, a pour une bonne part voté Macron en 2017 et semble lui rester fidèle. Etonnamment, la gauche politique ne donne pas le sentiment de chercher à le reconquérir.

Emmanuel Macron reste populaire

Selon le baromètre mensuel Ipsos-Le Point si la confiance envers Emmanuel Macron s’effrite un peu, le président reste bien plus populaire que ses prédécesseurs et ses adversaires. Il se maintient à « un niveau relativement élevé » : 40 % de jugements positifs, c’est 10 points de plus qu’en février 2020, avant la crise du Covid.

En janvier 2017, François Hollande était à 22 % d’avis favorables, Nicolas Sarkozy à 34 % cinq ans auparavant. Emmanuel Macron conserve 10 points d’avance sur Valérie Pécresse. 

Bernard Cazeneuve contre le wokisme 

Le Point interroge, longuement, Bernard Cazeneuve à l’occasion de la sortie de son livre  « Le sens d’une nation » : selon lui vouloir déboulonner les statues de Colbert «  relève d’un grand infantilisme ».  Il ajoute, par ailleurs, en égratignant Emmanuel Macron sans le nommer :  « Nul n’est contraint de parler aux citoyens en convoquant la vulgarité ou l’outrance. »

L’ancien Premier ministre n’est pas non plus tendre avec la gauche : « Nous assistons à un abaissement du débat public et à l’avènement des aventures individuelles. Pour l’élection présidentielle, nous voyons déjà beaucoup d’ambitieux, trop peu de grandes ambitions, et les Français se désespèrent de l’absence d’un projet abouti pour la France. À force de n’être jamais sur le fond, on finit par le toucher. »

Cazeneuve ajoute : « Au moment où les réseaux sociaux obligent à prendre une position immédiate sur tous les sujets pour susciter le maximum de likes et de followers, on réagit sur tout et on ne réfléchit plus à rien. L’effet est recherché, plutôt que la pensée. On privilégie le bruit jusqu’au vacarme, au détriment du contenu. »

La crise du rapport au travail

La pandémie a chamboulé notre rapport au travail constate Le Point. Aux États-Unis, 4,5 millions de personnes ont quitté leur emploi rien qu’en novembre. Et selon l’enquête mensuelle de la Banque de France réalisée auprès de 8 500 entreprises, elles étaient plus d’une sur deux, fin décembre 2021-début janvier 2022, à déclarer avoir des difficultés à embaucher du personnel.

Pour Geoffroy Roux de Bézieux, le patron du Medef, « il y a indéniablement un effet post-Covid qui frappe tous les métiers et tous les secteurs. On voit des entreprises proposant des salaires dans la moyenne, des conditions de travail normales, qui peinent à recruter alors que cela n’avait jamais été le cas ».

Mais faut-il craindre une désaffection hexagonale durable pour le travail ? C’est loin d’être sûr. « On ne voit pas du tout de “grande démission” comme aux États-Unis. On a même environ 300 000 emplois salariés de plus qu’avant la crise sanitaire », souligne un spécialiste des statistiques économiques.

« La crise sanitaire a amplifié une mutation déjà en cours. Nous étions passés d’un régime de discipline collective, où le travail était un socle de la vie, nous assignait une place dans la société, à un régime de l’autonomie de la personne. Le travail y devient un engagement qu’on questionne, qu’on remet en cause. » explique, toujours dans Le Point, le sociologue Jean-Claude Kaufmann : « Par un effet de vases communicants, l’univers privé a écrasé, appauvri la sphère du travail. »

Quelles sont les motivations de ceux qui, aux Etats-Unis, refusent certains emplois ? Pour l’économiste Lawrence F. Katz, "Une part importante d’entre eux a certainement peur d’attraper le Covid. C’est aussi pour cela que l’on constate des pénuries de salariés dans des secteurs comme la restauration, l’hôtellerie, l’éducation ou les hôpitaux. Là où le risque de contamination est le plus fort." 

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