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Sarkozy : le livre caché ; Aquilino Morelle : le livre qui fait trembler Hollande ; La formation professionnelle, tirelire des partis politiques : le scandale d'Etat
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Revue de presse des hebdos

Mais aussi pourquoi le match Sarkozy-Juppé va être très, très serré, la menace Patrick Buisson et, et, et... les petites combines du Sénat. Y'a de la bombe, dans la revue de presse des hebdos !

Barbara Lambert

Barbara Lambert

Barbara Lambert a goûté à l'édition et enseigné la littérature anglaise et américaine avant de devenir journaliste à "Livres Hebdo". Elle est aujourd'hui responsable des rubriques société/idées d'Atlantico.fr.

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Alors, alors, quelles réactions à la prestation "retour" de Nicolas Sarkozy ? Plutôt sceptiques, pour ne pas dire critiques, en vérité. Ah oui ?

Sarkozy "de plus en plus Berlusconi"

Pour Frédéric Bonnaud, des "Inrocks", "C'est triste à dire — et ça fera de la peine à Carla Bruni, qui n'a jamais supporté le Cavaliere, che vergogna ! —, mais en vieillissant, Sarkozy ressemble de plus en plus à Berlusconi. Cette façon d'en rajouter, d'en faire des tonnes en proférant des énormités. Et puis le coup si usé du retour forcé, du devoir patriotique accompli sans joie pour sauver le pays : "J'y peux rien. Non seulement j'ai envie mais j'ai pas le choix, je dois rendre à mon pays une partie de tout ce qu'il m'a donné". Mais non, Nicolas, tu ne dois plus rien à ton pays, tu as réglé ta dette, n'en parlons plus, allons... Ce serait presque drôle si ce n'était pas parti pour durer si longtemps. Et l'admirable — à propos de la refondation de l'UMP : "Si moi j'fais pas l'travail, qui le fera ?" Arrête, on te dit. Toute cette comédie pour en arriver à l'essentiel, le syllogisme qui tue, censé scotcher le contradicteur : "Si j'avais quelque chose à me reprocher, est-ce que je reviendrais ?" Ben oui, pour sûr que tu reviendrais ! Et ma préférée — histoire de souligner qu'Alain Juppé est quand même tout vieux et tout gâteux : "Alain Juppé, je l'ai connu quand j'avais vingt ans !" Dix ans les séparent, dix ans seulement, mais dix ans dont le malheureux Juppé n'a pas fini d'entendre parler. Il n'a donc pas changé, pas pris la moindre hauteur, toujours le même bateleur, vieux même numéro du vieux même histrion, et pour l'autocritique, on repassera".

"Le principal défi de Nicolas Sarkozy, c'est lui"

Que pense Matthieu Croissandeau ? "En quarante minutes d'émission, écrit le directeur de la rédaction du "Nouvel Observateur", l'ancien chef de l'Etat s'est borné à proposer un recours au référendum qu'il n'a jamais exercé en son temps et une révision des accords de Schengen qui ne dépend pas — Europe oblige — de la seule volonté de la France. Au-delà de quelques autres généralités sur ses concitoyens qui souffrent et qui décrochent, il a surtout parlé de lui, sans que l'on parvienne à savoir s'il manquait d'idées pour redresser le pays ou s'il gardait des munitions dans sa manche. (...) Le principal défi de Nicolas Sarkozy, c'est lui. Champion toutes catégories de la droite revancharde dans les sondages, il n'est jamais parvenu depuis son échec à remonter sa cote dans l'opinion. A ses inconditionnels qui adorent jusqu'à ses excès, il doit montrer qu'il est resté le même. Aux autres, il doit prouver qu'il a changé, mûri, réfléchi. "Pas facile" comme dirait François Hollande... Dimanche dernier, sur le plateau du 20-heures, le grand écart s'est achevé sur un claquage. La voix veloutée a rapidement retrouvé ses accents agressifs. L'oeil s'est noirci. le puncheur a vite percé sous le vieux sage. Quelques minutes auront suffi aux Français pour comprendre que Nicolas Sarkozy restait l'homme qu'ils ont toujours connu. Avec deux ans de plus".

Quand Sarkozy "sert la soupe"

Bon, zallez dire, "Les Inrocks", "L'Obs", c'est un peu la même famille de pensée — "de gauche". Et si on allait voir du côté du "Point", hein ? D'habitude si disert, Franz-Olivier Giesbert, étrangement, évoque à peine dans son édito la prestation télévisuelle de l'ancien président. Etienne Gernelle, lui, ne biaise pas : "Le revenant numéro un était connu pour être parfois changeant, mais toujours tranchant, au moins dans le verbe, écrit-il. Cette fois-ci, il s'essaie à l'art de la soupe. Selon lui, il faut surpasser les clivages "élimés". s'agissant de la fracture droite-gauche, il est difficile de lui donner tort. De Valls à Fillon en passant par Bayrou et Juppé, les diagnostics économiques sont comparables. Avec des nuances, mais beaucoup de points communs. (...) Exit, donc, la frontière droite-gauche. Le problème, c'est que Sarkozy entend nier aussi l'existence des oppositions entre libéraux et étatistes, entre européens et souverainistes, les deux plus pertinentes aujourd'hui. On a bien compris son désir de ne plus heurter. Et il a assez de "neurones", comme il le dit, pour jouer avec les réalités, à la manière de Pierre Dac, pour qui "le carré est un triangle qui a réussi ou une circonférence qui a mal tourné". Mais l'ancien président rendrait service à son camp en laissant se dérouler la bataille des idées plutôt qu'en mélangeant tout dans une soupe, fût-ce la sienne". Pas trop, trop emballé non plus, "Le Point", on dirait...

Campagne "low-cost" : cap ou pas cap ?

Petite raillerie facile ? "Le Nouvel Obs" s'interroge sur la capacité de Nicolas Sarkozy à mener une "campagne low-cost" comme il s'y est engagé. "Deux ans après que Nicolas et Carla ont quitté les ors de la République, (...) les revenus du couple ont explosé. Elle d'abord : l'auteur-compositeur-interprète aurait négocié une avance de 1 milion d'euros auprès de sa nouvelle maison de disques, Barclay, pour publier son quatrième album, "Little French Songs", au succès pour l'heure modeste. L'ex-top model a aussi signé un contrat estimé à plus de 2 millions d'euros pour la nouvelle campagne de publicité du joaillier Bulgari (voir la RP du 18 septembre). Mais lui aussi : depuis octobre 2012, l'ancien président a effectué plus d'une vingtaine de conférences à l'étranger, aussi prestigieuses que grassement payées. (...) Selon nos estimations, Nicolas Sarkozy aurait ainsi gagné plus de 3 millions d'euros en deux ans. Il a pris soin de compléter ses fins de mois avec les dividendes versés par son cabinet d'avocats, dont il a fait exploser le chiffre d'affaires (+ 23 % en 2013) en reprenant du service auprès de son associé Arnaud Claude, et avec les émoluments versés aux anciens chefs d'Etat (72 000 euros brut par an)". Sûr que ça fait des sous, tout ça... mais bon, dès 2008, il avait prévenu, en même temps : "Pour l'instant, je fais président, mais un jour, j'irai faire du fric".

Nicolas Sarkozy : le livre caché

Reste qu'aujourd'hui, Nicolas veut redevenir président — comme en 2012. Drôle de concours de circonstances, étrange télescopage... "En 2011, quelques mois avant d'annoncer sa candidature", nous apprend "le Point", l'ancien chef de l'Etat s'apprêtait à publier "un livre de 125 pages" qui est finalement resté au fond d'un tiroir. Comment le mag a-t-il réussi à se le procurer ? Mystère... Toujours est-il qu'il en publie ce jeudi des extraits, où il apparaît que "la question de l'argent" le turlupinait déjà beaucoup, visiblement... A l'époque de la rédaction de l'ouvrage, précise "Le Point", "Sarkozy souffre d'abord d'un mal : son image. C'est d'ailleurs tout l'objet du livre. Un exercice d'explication et de contrition semblable, par moments, à celui de dimanche soir sur France 2. L'homme paie cher ses virées de début de quinquennat au Fouquet's et sur le yacht de son ami Bolloré, et, bien qu'il se soit repris par la suite, les Français le jugent sévèrement. Partout, on le présente comme l'ami des riches ou encore le président "bling-bling". "Je veux évoquer d'une façon plus personnelle la question de l'argent. je n'ai aucune fascination pour celui-ci, clame-t-il. J'ai toujours trouvé étrange ceux qui en faisaient une motivation exclusive, voire obsessionnelle de leur vie". Précisément ce qu'on lui reproch(e)ait. "Si j'avais éprouvé une quelconque inclination pour l'argent, je n'aurais pas fait le choix d'une carrière publique. Mon premier métier d'avocat aurait pu, sur ce point, m'offrir bien d'autres satisfactions", précise-t-il, ajoutant se méfier tout autant de ceux qui "professent la détestation" de l'argent".

Le Fouquet's raconté par Sarkozy : "un cauchemar"

Dans ce livre jamais publié, Nicolas Sarkozy évoque aussi, d'après "Le Point", l'épisode du Fouquet's. ""Qu'est-ce que le Fouquet's ? demande-t-il. Un restaurant qui n'a jamais compté parmi les plus réputés de la capitale. Il connaît son heure de gloire une fois par an, à l'occasion de la remise des césars". Comment, pourquoi, qui l'a entraîné là ?, interroge le mag. "Je ne savais même pas que je devais m'y rendre après mon élection. (...) Funeste erreur, car la propagande adverse tenait le fil qui allait créer le lien entre "l'argent" et moi. On fit même un livre sur la soirée. Ce qui me gêna ne fut pas qu'il fût médiocre, mais qu'il fût romancé à ce point". Et le candidat à sa succession va plus loin dans la confidence : "La vérité, c'est que ces quelques heures furent peu agréables pour moi, car la situation avec mon épouse de l'époque était très tendue. Elle me fit attendre jusqu'à 22 heures... On est bien loin du festin entre amis fortunés. Ce fut un cauchemar"".

Ce que Nicolas Sarkozy disait quand il envisageait sa défaite

"Autre mea culpa, enchaîne "Le Point", cette fois sur son style, ses emportements et ses familiarités : "J'avoue avoir eu du mal à organiser le bon dosage entre proximité et solennité. (...) J'ai mis du temps à entrer physiquement dans la fonction. Mon énergie pouvait effrayer. L'âge où je suis devenu président peut l'expliquer. De même qu'aucun de mes prédécesseurs n'a connu l'éclosion d'Internet et la présence de caméras à chaque minute de sa vie". (...) Enfin, son point de vue sur la défaite en politique résonne étrangement au regard de son actualité : "Si un jour les Français choisissaient de ne plus m'accorder leur confiance, je partirais heureux d'envisager une nouvelle vie et profondément reconnaissant de l'honneur qui m'aura été réservé. Je n'éprouverais aucune amertume. Je n'en aurais ni le droit, ni le goût. La fonction de président ne m'appartient pas. L'élégance devrait être un devoir". Le devoir, selon Nicolas Sarkozy, se conçoit désormais différemment". Pfiou ! L'a pas raté, "Le Point" !

Pourquoi le match Sarkozy-Juppé va être très serré

Ah, c'est pas gagné, ce retour ! Sans compter que l'ancien président a de sérieux concurrents... A l'heure où François Fillon publie dans "Le Point" une tribune de deux pages intitulée "Ne tirez pas sur l'Allemagne", "Challenges" nous l'assure : "le match Sarkozy-Juppé promet d'être musclé". "Si Nicolas Sarkozy est ultra-favori pour la présidence de l'UMP le 29 novembre, il n'est pas absolument certain d'emporter les primaires pour la présidentielle en 2016, annonce le journal. Surtout, s'il s'agit de "primaires élargies aux sympathisants de la droite, du centre, du centre droit", comme le préconise le maire de Bordeaux. Dans cette configuration, Alain Juppé est plus rassembleur. Selon un sondage Ifop du 22 septembre, il devance Nicolas Sarkozy de 7 points, notamment grâce à un niveau de soutien beaucoup plus élevé au centre. En revanche, l'ancien président domine toujours chez les sympathisants UMP : 65 % de souhaits, contre 23 % pour Juppé. Et cette différence ne va pas s'estomper, car, comme le souligne Frédéric Dabi, directeur général adjoint de l'Ifop : "En se faisant élire à la tête de l'UMP, Sarkozy va passer du statut d'ex-chef de l'Etat à celui de successeur de Copé"". Et il ne peut faire que mieux, c'est ça ?

La menace Patrick Buisson

Encore une épine dans le pied de Nicolas Sarkozy ?"Condamné en juillet à 10 000 euros de dommages et intérêts par la cour d'appel de Paris pour avoir enregistré à leur insu Nicolas Sarkozy et Carla Bruni-Sarkozy, Patrick Buisson a espéré jusqu'au bout que sa condamnation ne serait pas exigible, que l'ancien chef de l'Etat et sa femme le dispenseraient de cette dette. Peine perdue, nous apprend "Le Point", un huissier de justice a rendu la sanction exécutoire (...). Patrick Buisson a mal pris ce qu'il considère comme une "mauvaise manière". Et l'a fait savoir en lâchant que, désormais, il retrouvait sa "liberté de parole". Fanfaronnade ? Pas sûr. Voici, testé auprès d'une oreille amie, un échantillon du fiel qu'il est capable de distiller : "Nicolas Sarkozy ne parviendra pas à être de nouveau élu président de la République. Avant la présidentielle de 2007, il formait un couple politique avec Cécilia. Tout était tendu vers un seul but : la conquête du pouvoir. Aujourd'hui, son problème, c'est Carla : elle l'éloigne trop du peuple et le pousse à l'hédonisme. Après lui avoir offert une montre Patek Philippe à 40 000 euros, voilà qu'elle l'emmène voir la pièce de théâtre de Bernard-Henri Lévy début septembre ! Quelle belle entrée en campagne pour la présidence de l'UMP ! Vraiment !" Voilà qui promet...", conclut le mag.

Aquilino Morelle : le livre qui fait trembler François Hollande

Mais il n'y a pas que Nicolas Sarkozy qui se voit menacé par l'un de ses anciens proches... Hier conseiller de François Hollande, Aquilino Morelle, l'homme qui aimait un peu trop faire briller ses chaussures, appelle désormais le président de la République "l'enfoiré", nous apprend "L'Obs". "Lui aussi va écrire un livre, indique le mag, "et ça peut saigner", murmure-t-il, tout en assurant ne pas vouloir causer de tort à ses camarades socialistes. Les éditeurs lui ont offert un pont d'or pour décrocher ses confessions. Les enchères grimpent pour un pareil client. Aquilino Morelle est l'artisan du discours du Bourget sur la finance, l'inventeur de la taxation à 75 % pour les plus riches, le témoin privilégié de l'ascension hollandaise, le seul embarqué le soir de la victoire dans le bureau de Tulle, aux côtés de François et Valérie. (...) Il envisage, dans ses Mémoires, de revenir sur tout, la vie au Palais, François, Valérie, Manuel et les autres... (...) Morelle (...) a pris le soin de prévenir (Hollande) de son projet littéraire. "Il tremble, François", prétend-il, comme si le roi n'était pas mithridatisé. Aquilino Morelle, lui, ne passe sur aucune blessure". Caramba !

"J'ai vu François nu"

L'ancien conseiller insiste beaucoup auprès de "L'Obs" sur sa proximité avec François Hollande. ""Jamais nous n'avons été aussi proches qu'en cet hiver 2014", se rappelle le conseiller. Un lien particulier s'est noué entre les deux hommes, après le fiasco Leonarda et plus encore durant l'affaire Trierweiler, indique le journal. Aquilino, informé par ses amis journalistes, n'ignorait rien des incartades présidentielles. Jamais il n'en parlait. Une ou deux fois, il avait simplement dit : "François, je suis désolé, mais il faut que je te parle d'un truc un peu spécial..." "François" toujours esquivait. Et c'est Morelle qui a posé l'exemplaire de "Closer" sur le bureau du chef de l'Etat. Visage livide, rage, désespoir, crise politique et conjugale. "J'ai vu François nu, plus bas que terre, je l'ai ramassé à la petite cuillère. Peu à peu, il s'est relevé. Alors, il n'a plus supporté mon regard"".

Aquilino "liquidé" par "François" ?

Aquilino Morelle est en effet persuadé que François Hollande a voulu se débarrasser de lui. "L'Obs" le fait observer : "Il y a presque du dépit amoureux chez cet homme, qui dit encore : "François se comporte avec moi comme avec Valérie, incapable d'assumer une rupture qui était aussi d'ordre affectif". Il y a aussi de la haine car il en est certain désormais : Hollande a bien donné sa bénédiction à Mediapart (qui a "sorti" l'affaire, ndlr). "M. Aquilino Morelle rêve", rétorque Edwy Plenel. Pas tant que ça, selon un proche du président, qui souhaite rester anonyme : "Hollande savait que l'article était dans les tuyaux. Il a laissé faire, il cherchait depuis longtemps un moyen d'exfiltrer Aquilino qu'il trouvait ingérable et qui formait avec Montebourg un duo incontrôlable"". Hé bé, si c'est vrai...

Quand "L'Express" veut supprimer le Sénat

Incroyable ! Entre le dossier de couverture "santé, bien être : comment l'esprit soigne le corps", le spécial "immobilier" et le supplément "L'Express Styles", de plus en plus épais, on a réussi à trouver... un — on a bien dit UN — article traitant plus ou moins de l'actualité politique dans "L'Express" ! C'est-y pas royal, ça... Le sujet de cette "enquête" ? Les "combines" du Sénat. "Le temps est venu de mettre un terme à ces dérives, écrit Christophe Barbier : il faut supprimer le Sénat". Hue, et on fait comment après ? "Désignons deux sénateurs par département, au suffrage universel direct, et pour un seul mandat, répond le journaliste, afin de les envoyer siéger au Conseil économique, social et environnemental, où tout projet de loi du gouvernement devra être lu en primeur, pour avis rapide et consultatif. Cette idée fait son chemin parmi les politiques, de gauche comme de droite". Ah ? Ca vaut peut-être alors le coup de lire les avis des uns et des autres sur la question, afin de voir si c'est une bonne solution pour "remplacer" le Sénat...

Les combines du Sénat

Hélas, trois fois hélas !, le projet de suppression du Sénat et l'idée d'élire deux sénateurs par département ne sont même pas débattus dans le corps de l'article — de neuf pages, tout de même. Qu'y trouve-t-on à la place ? Une avalanche d'exemples des privilèges dont jouissent les Sénateurs et auxquels ils ne sont pas prêts de renoncer. "Promis, juré, écrit "L'Express", le Sénat s'est converti à la rigueur, même si les crédits dont il dispose ont augmenté de 3, 42 % en 2014. Tous les budgets ont connu "un petit serrage de boulons" ces dernières années, assure l'ancienne sénatrice communiste Nicole Borvo Cohen-Seat. Le traitement des sénateurs a été aligné sur celui des députés : 7 100, 15 euros d'indemnité parlementaire et 6037, 23 euros de frais de mandat. Les bonus du président et des questeurs ont été rabotés de 20 à 30 %. Quatre postes ont été supprimés parmi la cinquantaine de chauffeurs. Les logements de fonction, nichés dans le (très beau) quartier du Luxembourg sont peu à peu reconvertis en espaces de travail avec canapé-lit en guise de pied-à-terre parisien. Les bureaux actuels, vieillots pour la plupart, n'en disposent pas, mais le Sénat rembourse les nuits d'hôtel dans une limite de 120 euros par jour de séance". Pas trop violent, quand même, le coup de rabot... D'autant que le sénateur bénéficie par ailleurs de tout un tas de petits mais fort précieux avantages...

Le personnel "en or" du Sénat

"(Le sénateur) bénéficie de cinq lignes téléphoniques fixes gratuites, nous dit le mag. Pour se déplacer, il jouit d'un accès gratuit illimité, en en première classe, au réseau SNCF, de 40 vols par an entre Paris et sa circonscription et de six allers-retours en avion vers la destination de son choix". Outre des conditions de retraite assez exceptionnelles pour eux, leurs veuves ou veufs, ils sont assistés par un personnel fort bien rétribué... "Tous grades confondus, indique "L'Express", le traitement mensuel moyen des personnels du Sénat s'élève à 7 400 euros. Primes comprises, un agent affecté à l'accueil ou à l'entretien touche 3 000 euros net la première année et 6 250 euros en fin de carrière. Une secrétaire de direction ? Entre 3 500 et 7 150 euros selon son ancienneté. Un huissier gagne autant... qu'un professeur d'université. "Pour ces niveaux de qualification, il y a matière à discussion", juge un ancien haut gradé du Sénat. Même au Palais du Luxembourg, les émoluments des 1 142 fonctionnaires font tousser". Il y a de quoi, en effet... On comprend, de fait, que le maintien en l'état de la vénérable institution puisse poser question... Dommage que le journal n'ait pas creusé ce chapitre-là et se soit contenté de détailler le train de vie hors sol de Messieurs les sénateurs.

Formation professionnelle : le scandale d'Etat

Beaucoup plus nourrissante et ô combien ulcérante, est l'enquête que "Le Point" consacre cette semaine à "l'argent détourné de la formation professionnelle", véritable "scandale d'Etat". "La France lui consacre 32 milliards d'euros par an !, s'exclame le mag. Mais ce pactole, qui devrait servir à renforcer les compétences des chômeurs, se perd dans des formations bidon, des frais de gestion trop élevés et le financement des syndicats. (...) Le problème principal de ce grand bazar qu'on appelle formation professionnelle est qu'il devrait bénéficier en premier lieu aux chômeurs et aux précaires... Eh bien, c'est tout l'inverse ! Plus vous êtes qualifié, plus vous en profitez. Et si vous êtes bien au chaud dans votre statut de fonctionnaire, c'est pareil". Ah, ben vrai...

La formation professionnelle, tirelire des partis politiques

Impossible de résumer ici les 15 pages d'enquête, qu'on vous invite à lire. Comme il faut faire des choix, on s'est concentré sur le chapitre... politique. "Pour les partis politiques aussi, explique en effet "Le Point", la formation professionnelle est une véritable tirelire. Depuis la loi de 1992, les collectivités territoriales sont tenues de financer la formation des élus. L'enveloppe peut atteindre jusqu'à 20 % du montant total des indemnités de fonction octroyées par les communes, départements ou régions. Très vite, cette aide, qui visait à soutenir les novices dans l'exercice de leur mandat, a été dévoyée. Les deux grands partis, à droite comme à gauche, se sont empressés de faire agréer chacun leur structure de formation : l'ANDL pour le RPR devenu UMP, l'Institut Condorcet pour le PS". On croit rêver...

"Le PS a été le premier à exploiter le filon"

"Les socialistes ont toutefois été les premiers à exploiter le filon avec leur université d'été de La Rochelle, précise l'hebdo. Les pontes de la Rue de Solférino ont tout de suite compris qu'ils pouvaient remplir la salle à l'oeil en accolant une puis deux journées de formation à leur grand-messe annuelle. Le tour de passe-passe consiste à imputer aux comptes de Condorcet non seulement les frais du séminaire, mais aussi les déplacements, l'hébergement et les repas des édiles pour tout le séjour. Une pratique qui s'est institutionnalisée au fil du temps". Hé ben, champions !

"Le procédé industrialisé par l'UMP" : où l'on reparle de l'affaire Bygmalion...

"En 2012, pour renflouer les caisses de l'UMP, le procédé est industrialisé, poursuit "Le Point". L'ANDL, qui, jusqu'en 2009, perdait de l'argent, voit son chiffre d'affaires grimper à 580 000 euros en 2011. Le grand "parcours de formation" lancé par la présidente de l'organisme, Michèle Tabarot, proche de Copé, s'apparente à un véritable siphonnage de fonds publics au bénéfice des élus. (...) En 2013, le système tourne à plein régime. Plus de 60 fédérations locales signent pour une journée de formation en vue des municipales, ce qui représente pour l'ANDL une rentrée d'argent de près de 1 million d'euros. C'est aussi sur le gâteau de la formation des élus que Bygmalion s'est fait les dents. La société de conseil est à peine créée que Jean-François Copé, alors président du groupe UMP à l'Assemblée, lui confie les trois quarts des subventions allouées aux députés pour se "mettre à niveau". Soit une enveloppe de 2 000 euros par an et par parlementaire. Après avoir fait main basse sur le "media training" des députés UMP, l'agence de com' montée par les amis de Copé a aussi joué les sous-traitants pour l'ANDL. Cette dernière a d'ailleurs été perquisitionnée par la PJ dans le cadre de l'affaire Bygmalion". Chblurp ! On a comme la nausée, là...

Le FN champion toutes catégories des formations

Et le FN, il en croque aussi, de la formation professionnelle ? Oui, da — comme les autres, EELV compris. "Avec près de 400 00 euros de frais de formation en quatre ans, indique "Le Point", le Front national est le parti le plus dépensier du conseil régional du Nord-Pas-de-Calais. Des chiffres surprenants compte tenu du peu d'élus qu'aligne le FN dans la région. Le parti frontiste, qui avait décroché 18 sièges aux élections de 2010, n'en compte plus que 16 depuis 2012, après la mise à l'écart de deux de ses conseillers. Pourtant, entre 2010 et 2013, le groupe FN a dépensé pour la formation de ses élus 60 000 euros de plus que les socialistes, deux fois plus nombreux !" Anti-système, le FN ? On dirait qu'il en profite à fond... Sur ce, bonne semaine, les goulus de l'info !

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