Quand le roi du luxe fait battre Tambour et quand revient la nostalgie digitale : c’est l’actualité juilletiste des montres<!-- --> | Atlantico.fr
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Une certaine idée de l’élégance horlogère à la française (Louis Vuitton).
Une certaine idée de l’élégance horlogère à la française (Louis Vuitton).
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Atlantic-Tac

Mais aussi une sportive chic très française, une vacancière qui n’a pas peur de prendre des couleurs, une reine de la pédale connectée, une nouvelle marque anti-iconique et la vaporisation d’un million d’euros…

Grégory Pons

Grégory Pons

Journaliste, éditeur français de Business Montres et Joaillerie, « médiafacture d’informations horlogères depuis 2004 » (site d’informations basé à Genève : 0 % publicité-100 % liberté), spécialiste du marketing horloger et de l’analyse des marchés de la montre.

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FESTINA : Horlo-pédalage estival…

C’est la pleine saison du vélo et c’est donc le retour de Festina sur les poignets, avec une nouvelle série de Chrono Bike parée de sympathiques couleurs [on se souviendra que la marque a été jusqu’à très récemment partenaire du Tour de France, ce qui a durablement marqué son identité génétique]. Très musclés avec leur boîtier de 47 mm étanches à 100 m, ces chronographes Chrono Bike existent même en version connectée (ci-dessous), avec des applications très complètes et personnalisables qui en font d’excellents compagnons de vacances, pour surveiller son activité physique autant que son environnement quotidien, avec ce qu’il faut de notifications, d’alertes vibrantes ou de contrôles à distance (appareil photo, musique, appareils domestiques, etc.) pour devenir vite indispensable. Le tout pilotable par les poussoirs et la couronne de la montre, en liaison avec le téléphone personnel. Ceci à un prix qui sait rester accessible (moins de 400 euros, avec deux bracelets) tout en ressemblant à une vraie montre : chronobikons donc vers les loisirs de l’été – après tout, on n’est plus obligé d’avoir au poignet la même célèbre montre connectée carrée que deux centaines de millions de personnes portent déjà sur cette planète…

YEMA : Une irrésistible sportive chic…

Un cadran texturé rond dans un boîtier métallique plus ou moins tonneau (vaguement octogonal) à pans coupés dans lequel s’intègre un bracelet à maillons métalliques, les indispensables touches de Super-LumiNova, une lunette travaillée pour n’être ni ronde, ni polygonale, un verre saphir légèrement proéminent pour la touche vintage, un mouvement automatique « manufacture » vraiment « maison » avec 42 heures de réserve de marche, un boîtier en acier de 39 mm qui prouve que le temps des « grosses patates » de poignet est révolu, un prix intelligent sous les 900 euros : il n’en faut guère plus pour faire de la nouvelle Yema Urban Traveller un challenger très efficace sur le marché du « sport chic » citadin exportable en vacances, mais toujours portable axu temps froids de l’hiver. Franchement, il vous sera difficile de trouver mieux que cette proposition d’une des plus dynamiques marques indépendantes françaises, que vous optiez pour le cadran bleu, pour le saumon ou pour le blanc. Bonne nouvelle : les Français savent à nouveau faire des bonnes montres !

MAURICE LACROIX : La couleur des vacances…

L’usage d’une « montre d’été » tend à s’imposer chez les amateurs, qui ne veulent pas forcément risquer sur les plages et les sentiers des vacances leurs belles montres urbaines ou leurs « sportives chic » de grandes maisons. On s’intéresse donc à des « vraies » montres, qui proposent à la fois un vrai design, une vraie qualité horlogère et des vraies couleurs estivales, avec un vrai style de belle horlogerie, généralement avec des bracelets tout-terrain en caoutchouc ou à maillons métalliques, mais à des prix raisonnables. Ce qu’on appelle souvent une tool watch de vacances, qui ne sera ni déplacée à la plage, ni ridicule en cocktail mondain. D’où l’excellente proposition de la maison indépendante suisse Maurice Lacroix, dont les Aikon automatiques ont adopté une vraie allure estivale sans rien perdre de leur autorité horlogère : cadrans texturés « Clous de Paris » turquoise Tanager, rose Ballerine ou orange Soda s’assortissent à la couleur des bracelets pour donner le ton. Chaque montre – masculine ou féminine : rie nn’est interdit ! – est livrée avec un bracelet métallique et un confortable bracelet interchangeable en caoutchouc, mais on peut s’amuser en désassortissant cadrans et bracelets…

ICE-WATCH : La rétronostalgie digitale…

Maintenant que toutes les montres à quartz se retrouvent munies d’aiguilles comme les montres mécaniques traditionnelles, les nouvelles générations retrouvent un charme fou aux montres « digitales » (en bon français : numériques) dont l’affichage de l’heure par chiffres sur un écran avait disrupté le marché dans les premières années de la révolution du quartz. Si une marque comme Casio a fait de la réédition de ces montres digitales le pilier de son offre vintage [on se souviendra que de telles Casio étaient les montres préférées des terroristes islamistes et qu’elles étaient considérées par les services secrets américains comme un « marqueur » de suspicion terroriste], la marque indépendante européenne Ice-Watch semble bien décidée à ne pas passer à côté de ce retournement générationnel de l’entrée de gamme : voici donc, sous une forme octogonale très seventies et à des prix qui ne dépassent pas la centaine d’euros, une nouvelle Ice Digit très typée Ice-Watch par son goût de la couleur, la douceur de son silicone et le style rétronostalgique de son écran LCD rétroéclairé qui fait défiler en chiffres les heures, les minutes, les secondes (fonction chronographique en prime), les jours ou l’heure du réveil – on se fait très vite au maniement des quatre poussoirs. Une étanchéité à 100 mètres sécurise cette Ice Digit aussi élégante qu’amusante au poignet…

LOUIS VUITTON : Une leçon de belle horlogerie…

La nouvelle montre « sportive chic » de Louis Vuitton, plus Tambour que jamais, ne sera pas disponible en boutique avant quelques mois, mais on peut déjà profiter des promesses qu’elle nous fait : celle d’une icône immédiatement reconnaissable, bien plus originale et moins galvaudée que les icônes qui tiennent actuellement le haut du pavé sur ce segment de marché, très confortable à porter, avec un très fort indice de substance horlogère qui en font une montre de connaisseur et surtout pas un fétiche de mode éphémère et transitoire. Cette nouvelle Tambour a perdu du volume par rapport à sa grande sœur d’il y a vingt ans – 40 mm de tour de taille et un peu plus de huit millimètres d’épaisseur – mais sans rien perdre de son élégance et de ses marqueurs identitaires de base (le boîtier en « chaudron », la lunette gravée des douze lettres « Louis Vuitton » en face de chaque index des heures, la petite seconde à six heures, etc.). En revanche, la nouvelle Tambour a perdu l’attache centrale de son bracelet, ce qui lui permet de s’afficher aujourd’hui avec ce bracelet métallique « intégré » dans le boîtier sans lequel une montre « sport chic » ne le serait pas vraiment : le confort fluide et la souplesse de ces maillons améliore encore le plaisir de porter une montre qui se glissera tout aussi bien sous une manche de costume qu’elle accompagnera un maillot de bain – même si l’étanchéité à 50 m est ici un peu juste pour des loisirs nautiques approfondis [c’est la rançon de la minceur de la montre]. Autre atout de cette montre : son mouvement automatique « manufacture », avec un micro-rotor en or, des finitions très soignées [notez le parti-pris monocolore, jusque dans les « pierres » qui ressemblent à des diamants plus qu’à des rubis] et une précision chronométrique garantie par le nouveau bulletin de marche que délivre désormais le prestigieux Observatoire de Genève. Si le prix n’est pas très câlin (dès 19 500 euros pour le modèle en acier, beaucoup plus pour les futurs modèles en or), c’est qu’on est chez Louis Vuitton, leader mondial du luxe, face à une élégante et très distinguée proposition de très haute horlogerie, et non chez une de ces marques « industrielles » qui ont la prétention de se faire passer pour des ateliers d’artisanat horloger : si une chose est certaine, c’est que vous en croiserez pas de sitôt cette nouvelle Tambour au poignet des idolâtres de la spéculation horlogère, qui ne portent pas de montres pour ce qu’elles sont ou parce qu’ils les aiment, mais pour ce qu’elles peuvent leur rapporter le jour où ils les revendront. Question de valeurs, messieurs les suiveurs de Panurge…

BON À SAVOIR : En vrac, en bref et en toute liberté…

•••• WATCHPEOPLE : ce sera sans doute une des « bombes » horlogères de la rentrée de septembre, avec un possible tir du premier feu d’artifice fin août à Genève – logique, puisque la première collection de la nouvelle Watchpeople (petite sœur de Ice-Watch) sera… Swiss Made ! Si, si, avec un mouvement suisse, un assemblage en Suisse et un contrôle qualité en Suisse, mais une impertinence pas forcément suisses. Promesse du concept : de célèbres icônes horlogères revisitées avec un peu d’humour, de couleurs et de glamour, mais dans le respect de leurs codes fondamentaux. Bref, un peu d’insolence néo-générationnelle au poignet, avec d’infinies possibilités de varier les plaisirs pour habiller sa montre à sa guise (cadran, lunette, bracelet, etc.) – sans éroder l’identité de l’icône en question. Le tout à des prix à peine supérieurs aux 200 euros, ce qui permettra d’iconiser son poignet en toute reconnaissance de cause sans risquer de se faire couper le bras par un malfaisant mal voyant. Enfin, de la culture horlogère accessible (désolé, pour l’instant, pas la moindre image à faire fuiter autour de Watchpeople)… •••• ARGON : les lecteurs d’Atlantic-Tac se souviendront du conte de fées de ces jeunes créateurs français qui avaient récemment réussi, sur Kickstarter, une campagne de sociofinancement à plus d’un million d’euros. Ce qui était méritoire pour un « ovni horloger » de cette nature (Atlantic-Tac du 12 mai dernier). Manque de chance pour eux, le propriétaire sino-américain de la marque Aragon a trouvé qu’un gaz comme l’argon polluait son terroir aragonais. Du coup, la campagne a été purement et simplement annulée par Kickstarter, au nom de considérations touchant à la propriété intellectuelle, ceci sans prévenir l’équipe d’Argon – soit un gros million de dollars vaporisé sans préavis ! Heureusement, la marque a aussitôt relancé l’opération, cette fois sous le nom de marque SpaceOne qui était celui de la montre : rendez-vous sur le site SpaceOne Watches pour re-souscrire à ce grand saut dans l’hyperespace horloger [même prix et mêmes conditions]

• LE QUOTIDIEN DES MONTRES

Toute l’actualité des marques, des montres et de ceux qui les font, c’est tous les jours dans Business Montres & Joaillerie, médiafacture d’informations horlogères depuis 2004...

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