Quand la révolution passe par la profondeur, quand le balancier suspendu se souvient de Voltaire et quand les heures s’en-chantent : c’est l’actualité des montres… <!-- --> | Atlantico.fr
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Ces amants inspirés par le Grand Canal de Venise s’animent mécaniquement sans vraiment susciter de frisson aphrodisiaque. Les talking pieces horlogères ne sont plus ce qu’elles étaient…
Ces amants inspirés par le Grand Canal de Venise s’animent mécaniquement sans vraiment susciter de frisson aphrodisiaque. Les talking pieces horlogères ne sont plus ce qu’elles étaient…
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Mais aussi le bide érotique du Grand Canal, le double empennage luminescent et les femmes qui peuvent rouler des mécaniques…

Grégory Pons

Grégory Pons

Journaliste, éditeur français de Business Montres et Joaillerie, « médiafacture d’informations horlogères depuis 2004 » (site d’informations basé à Genève : 0 % publicité-100 % liberté), spécialiste du marketing horloger et de l’analyse des marchés de la montre.

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ULYSSE NARDIN : Une mise en scène plus scurrile que polissonne…

Les montres érotiques existent au moins depuis la Renaissance, l’excellence mécanique des horlogers n’ayant cessé de les augmenter de dispositifs d’affichages de scènes rendues encore plus torrides par l’usage d’automates en mouvement. On les baptisait talking pieces quand il s’agissait de faire monter le rose aux joues des jeunes femmes qui découvraient des animations très osées cachées derrière d’innocents cadrans. Au poignet, ça fait toujours rigoler les copains : Gérald Genta, Svend Andersen ou Blancpain avaient relancé cette mode, avec plus ou moins de réalisme, sinon de vulgarité. On raconte que quelques-unes de ces montres érotiques sont revenues au service après vente pour remplacer la représentation de l’ancienne maîtresse par le portrait de la nouvelle égérie érotique du propriétaire. Spécialiste des automates, la maison Ulysse Nardin n’en est pas à son coup d’essai dans ce domaine, mais on ne peut s’empêcher de conclure à une évidente décadence dans l’expression esthétique de cet érotisme horloger, qu’on réduit ici à une copulation mécanique vaguement pimentée par une pincée de fétichisme (talons aiguilles, jarretière), dans un décor vénitien trop conformiste pour rester convaincant. On aura compris qu’il suffit d’actionner le poussoir de cette Hourstriker Erotica Jarretière pour que l’étalon mécanique s’élance et que la dame allongée à la missionnaire sur la méridienne donne du sien avec de furieux coups de rein tout aussi mécaniques. Beaucoup d’énergie cinétique pour trop peu d’efficacité érotique. De l’art ou du cochon ?

LUMINOX : Deux compteurs pour un double empennage…

La marque de fabrique des montres Luminox (Suisse) est essentiellement leur système de luminescence LLT : grâce à de micro-capsules de gaz, les aiguilles et les index s’illuminent spectaculairement dans l’obscurité, même sans sollicitation préalable par une source lumineuse. D’où le nom de la marque : Luminox, de Lumi (« lumière ») et de Nox (« nuit »). En prime, des prix très accessibles, comme les 850 euros de cette P-38 Lightning, dont le chronographe est automatique. On aura reconnu dans le nom de ce modèle un hommage au fameux avion à double empennage de la Seconde Guerre mondiale : d’où le style un peu vintage du boîtier « coussin », avec deux compteurs à l’ancienne et une grande date pour la touche contemporaine. Il existe une version GMT (double fuseau horaire) de cette sympathique P-38 Lightning.

CARL F. BUCHERER : Pour les femmes qui aiment rouler des mécaniques…

Une chronographe mécanique pour les dames, pourquoi pas ? Le cadran nacré et les diamants (de belle taille) attestent de cette vocation féminine de ce boîtier de 40 mm. Côté fonctionnalités, les trois compteurs et la grande date de ce chronographe mécanique à remontage automatique garantissent l’impeccable précision suisse de cette Patravi ChronoDate proposée par Carl F. Bucherer – une des manufactures indépendantes les plus attachantes de l’industrie horlogère helvétique. Étanchéité à 50 m pour les sportives et les intrépides…

ORIS : La révolution, c’est l’évolution intelligente…

Pour sa montre de plongée Aquis, Oris a mis au point le profondimètre le plus malin qu’on puisse imaginer, puisqu’il ne comporte aucune pièce mécanique. L’eau de mer s’engouffre dans un conduit capillaire foré dans le verre de la montre et ouvert à 12 h : c’est la pression même de l’eau qui indique la profondeur le long de ce capillaire, sur une échelle jaune qui court autour du cadran. Génial et malin, parce que toute panne mécanique est impossible : une idée bien dans l’esprit d’une marque qui veut créer « des montres authentiques pour des gens authentiques ». Il était logique d’offrir à cette Aquis Depth Gauge une version chronographique (mouvement automatique), enrichie d’une date de belle taille à 6 h. L’ensemble est costaud (boîtier de 48 mm, lunette tournante très professionnelle, aiguilles et index luminescents), mais il sait rester équilibré pour un « instrument » professionnelle de plongée (la montre est livrée avec deux bracelets munis de prolongateurs qui permettent de s’adapter à la combinaison sans changer les réglages pour le poignet).

MANUFACTURE ROYALE : Une quintessence de la mécanique néo-classique…

L’idée de cette Voltige est de nous faire battre le cœur à l’unisson de son propre cœur battant mécanique : suspendu au-dessus du cadran, le balancier de ce chef-d’œuvre de la mécanique contemporaine dévoile des oscillations généralement confinées au verso de la montre. C’est effectivement de la… voltige horlogère, qui concentre le regard sur les performances mécaniques de la montre : un architecture à la fois très classique et très contemporaine dans ses détails de finition (la « grille » en nid d’abeilles du compteur de la petite seconde, la rampe du plan incliné qui soutient le balancier, le soleillage en nuances de gris du cadran) comme dans ses qualités techniques. Jeune marque de haute horlogerie pour amateurs exigeants, cette Manufacture royale a repris en mode néo-classique les traditions de la manufacture de montres autrefois installée aux portes de Genève, mais du côté français, par Voltaire, dans le dernier quart du XVIIIe siècle.

AU TEMPS DE LA CHANSON : La playlist qui ne (en)chante les heures…

Un Jean Ferrat qui se voit en « heure arrêtée au cadran de la montre » (Que serais-je sans toi ?) ou les Rita Misouko qui mélodisent « Ding ding dong Ringing at your bell ». Ray Charles qui nous assure que « Night time is the right time » ou les Aphrodite Childs pour nous signaler que « It’s five o’clock ». Jacques Dutronc qui nous rappele que « Il est cinq heures, Paris s’éveille » ou Chagrin d’amour dans « Cinq heures du mat’, j’ai des frissons ». Déjà des dizaines de chansons qui (en)chantent le temps qui passe, les heures, les horloges et les montres : à terme, la compilation de la playlist « Au temps de la chanson » (Business Montres & Joaillerie) pourrait en compter plusieurs centaines tellement ces thèmes sont obsessionnels dans toutes les cultures dominantes de la chanson contemporaine (domaine français et anglo-saxon essentiellement, le plus souvent avec les paroles originales). Un régal pour les amateurs de montres, qui découvriront avec plaisir les textes de Boby Lapointe aussi bien que ceux de Charles Trenet, à moins qu’ils ne préfèrent les Rolling Stones ou les Pink Floyd…

La playlist ici

• LE QUOTIDIEN DES MONTRES

Toute l’actualité des marques, des montres et de ceux qui les font, c’est tous les jours dans Business Montres & Joaillerie, médiafacture d’informations horlogères depuis 2004...

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