La pollution de l’air aurait des effets sur la santé plus importants que ce qu’en pensaient les scientifiques jusqu’à présent<!-- --> | Atlantico.fr
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©JACQUES DEMARTHON / AFP

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La pollution de l'air et ses effets ont fait l'objet de multiples études. Les plus récentes d'entre elles laissent à penser que le problème est plus grave que prévu. Ce qu'il faut savoir.

Michel Malka

Michel Malka

Le docteur Michel Malka est pneumologue. Il exerce à Paris.

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Olivier Blond

Olivier Blond

Olivier Blond est conseiller régional, délégué spécial à la santé environnementale et à la lutte contre la pollution de l'air et Président de Bruitparif.

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Atlantico : Les effets de la pollution de l'air ont été étudiés, mais les dernières études scientifiques, publiées notamment dans la revue Science (Assessing the health burden from air pollution) laissent à penser qu'une exposition, même minime, pourrait entraîner des conséquences importantes sur la santé. Quel est l'état des connaissances aujourd'hui sur l'impact concret de la pollution de l'air sur la santé ?

Olivier Blond : Chaque jour, des nouvelles données sont découvertes. Sur la qualité de l'air, il y a eu 3 grandes révolutions. Il y a eu la première révolution entre 1970 et 1980, où on a réalisé l'impact toxicologique de la qualité de l'air, au début sur la fonction respiratoire, c'est-à-dire les poumons, la gorge, le nez. La deuxième phase a été lors de la découverte, il y a plus de 20 ans, de l'impact de la pollution de l'air sur la fonction cardio-vasculaire, le cœur, les veines, les artères. Cette étape a été une révolution car l'essentiel de la mortalité vient de cette influence. Il y a toujours autant d'étonnement lorsque l'on découvre que la pollution de l'air fasse autant de morts. La troisième révolution, qui nous concerne actuellement, est l'impact sur les aspects cérébraux : l'augmentation du risque d'Alzheimer, de Parkinson qui est lié à la pollution de l'air. Les chercheurs proposent de voir encore plus loin et d'analyser les risques des faibles doses. Cette étape est très intéressante pour les scientifiques car cela fait écho à quelque chose qui est fondamental en santé environnementale et qui n'est pas propre à tel ou tel polluant. Très souvent, y compris dans les faibles doses, il y a des effets de la pollution qui peuvent être majeurs et qu'il n'était pas possible de mesurer jusqu'à présent. L'impact des faibles doses, pour tout un ensemble de molécules toxiques, est quelque chose sur lequel beaucoup de travaux sont menés car il y a un fort enjeu derrière cette question.

Michel Malka : On a bien étudié les effets de la pollution de l'air, mais les dernières études scientifiques laissent à penser qu'une exposition, même minime, pouvait entraîner des conséquences importantes sur la santé. 

La prise de conscience sur les effets de la néfaste de la pollution remonte aux années 1990 avec en particulier les études sur l'ozone. A l'époque, ce sont surtout les conséquences respiratoires de la pollution qui étaient évoquées en particulier chez les enfants. On expliquait ainsi l'augmentation de fréquence de l'asthme chez les jeunes enfants (même si la pollution n'en était pas la cause univoque). 

Progressivement les études se sont enrichies avec un nombre de plus en plus importants de polluants aériens : des gaz (ozone, no2, so2., Co2...) dont les particules sont classés selon leur diamètre <10 microns, inf à 2.5 microns 

Les polluants de l'air :

  •  Les particules ou poussières en suspension (PM) 
  •  Le dioxyde de soufre (SO2)
  •  Les oxydes d'azote (NOx)
  •  Les composés organiques volatils (COV)
  •  L'ozone (O3)
  •  L'ammoniac (NH3)
  •  Les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP)
  •  Les métaux lourds….

Si on parlait initialement surtout de pollution extérieure de l'air ambiant, rapidement est apparue la notion de pollution intérieure intra-domiciliaire qui est causée par l'utilisation d'un combustible (charbon, bois ou pétrole lampant) dans un foyer ouvert ou un fourneau rudimentaire et dans un espace mal aéré. Ces deux formes de pollution peuvent agir l'une sur l'autre, l'air circulant de l'intérieur vers l'extérieur et vice versa. La pollution à l'intérieur des habitations, qui provoque chaque année plus de 4 millions de décès, touche davantage l'Afrique et l'Asie, où des technologies et des combustibles polluants sont utilisés quotidiennement par les familles pour cuire, se chauffer ou s'éclairer. Les femmes et les enfants, qui passent généralement plus de temps à l'intérieur, sont les plus touchés. En Occident la pollution intérieure est également présente parfois du fait de l'absence d'aération et de l'utilisation de divers matériaux industriels. Bien entendu les effets de la pollution peuvent varier selon le ou les polluants incriminés mais il s'agit souvent de « cocktails » de polluants.

Même à de faibles niveaux, l'exposition aux polluants peut provoquer, le jour même ou dans les jours qui suivent, des symptômes irritatifs au niveau des yeux, du nez et de la gorge mais peut également aggraver des pathologies respiratoires chroniques (asthme, bronchite, bronchiolite…) ou favoriser la survenue d'un infarctus du myocarde, voire provoquer le décès surtout pour les personnes les plus vulnérables comme les enfants en bas âge, les personnes malades et/ou âgées. Une étude sur l'impact à court terme des particules en suspension (PM10) sur la mortalité dans 17 villes françaises sur la période 2007 et 2010 a été menée par Santé publique France. Les résultats montrent qu'une augmentation de 10 µg/m3 des niveaux de PM10 du jour et des cinq jours précédents se traduit par une augmentation de 0,5% de la mortalité non accidentelle. L'excès de risque est plus élevé chez les personnes de 75 ans et plus (+1,04%) et les effets sur la mortalité sont plus importants en été. Ces résultats confirment ceux des études menées depuis 1997 en France et dans d'autres pays qui ont, pour la plupart, conclu à une augmentation, d'une part, de la mortalité et des hospitalisations pour causes cardiovasculaires, attribuables aux particules fines (PM10 et PM2.5), et, d'autre part, de la mortalité et des hospitalisations pour causes respiratoires, attribuable à l'ozone (O3) et au dioxyde d'azote (NO2) en été. Une seconde étude sur l'impact à court terme du dioxyde d'azote NO2 sur la mortalité dans 18 agglomérations françaises sur la période 2010 et 2014 montre qu'une augmentation de 10 µg.m-3 de NO2 du jour et de la veille (retard 0-1) se traduit par une augmentation de 0,75 % de la mortalité non accidentelle (IC95%: [0,4 - 1,10]). Les effets du NO2 sont plus importants chez les personnes âgées de 75 ans et plus et pendant la saison chaude. Ainsi, une augmentation de 10 µg.m-3 de NO2 se traduit par une augmentation de 3,07 % de la mortalité non accidentelle le jour suivant chez les personnes âgées de 75 ans et plus. Ces associations sont stables à l'ajustement sur les PM10. Ces résultats confirment que l'exposition au NO2, en tant que traceur de la pollution lié au trafic, est associée à court terme avec la mortalité, même à des concentrations, en moyenne annuelle, conformes à la réglementation européenne et à la valeur guide de l'OMS. Les effets à court terme de la pollution sont particulièrement flagrants lors des pics de pollution et dans les jours qui suivent. Les polluants sont en effet des irritants très réactifs qui abîment les muqueuses et facilitent les réactions allergiques et inflammatoires mais aussi les infections par des micro-organismes.

A plus long-terme, même à de faibles niveaux de concentration, une exposition sur plusieurs années à la pollution atmosphérique peut induire des effets sur la santé bien plus importants qu'à court terme. De nombreuses études montrent un rôle de la pollution atmosphérique sur la perte d'espérance de vie et la mortalité, mais également sur le développement de maladies cardiovasculaires, maladies respiratoires et du cancer du poumon. 

En effet, par une toxicité directe sur les cellules pouvant entraîner des altérations génétiques, par une action indirecte via une réaction pro-inflammatoire et un stress oxydatif et par un affaiblissement des mécanismes de défense de l'organisme, les polluants peuvent induire : 

  • Au niveau cardiovasculaire : une réduction de la variabilité du rythme cardiaque, une augmentation de la pression artérielle et de la coagulabilité sanguine et une progression de l'athérosclérose conduisant au développement de maladies coronariennes (infarctus du myocarde) et d'accidents vasculaires cérébraux. 
  • Au niveau respiratoire : une réduction de la capacité respiratoire, une augmentation de la réactivité bronchique, une croissance cellulaire anormale pouvant conduire au développement d'une bronchopneumopathie chronique obstructive, de l'asthme, d'infections respiratoires inférieures, et dans certains cas à un cancer du poumon. 

 On estime à 40 000 personnes les décès chaque année en relation avec la pollution de l'air en France correspondant à une perte de 7,6 mois d'espérance de vie.

Les résultats de la surveillance mise en place par Santé publique France montrent une association significative entre l'augmentation des niveaux de pollution tels que les particules PM2.5 et celle du nombre de décès. En effet, l'étude Gazel'Air a utilisé les données de la cohorte Gazel (coordonnée par l'unité UMS 11 de l'Inserm) afin d'établir, pour la première fois en France, le lien entre 25 ans d'exposition à la pollution atmosphérique, la mortalité et des indicateurs de maladies cardiovasculaires (MCV), respiratoires et le diabète dans une population d'étude de plus de 20 000 travailleurs EDF-GDF volontaires suivis de 1989 à 2015.

Plus de quatre millions ! C'est, selon l'OMS, le nombre de décès prématurés provoqués par la pollution de l'air extérieur chaque année dans le monde. 

Dernière évolution : la pollution n'atteint pas que les bronches, les poumons ou le cœur.

Un faisceau d'éléments de plus en plus probant suggère depuis une vingtaine d'années des associations plus ou moins fortes entre pollution de l'air et de nombreux troubles de la santé et des pathologies chroniques : diabète, obésité, maladies auto-immunes, allergies, troubles du développement et du spectre autistique, altération de la cognition et maladies neurodégénératives, troubles de l'humeur, accident vasculaire… Ainsi, l'étude Constances, une cohorte épidémiologique généraliste en population générale constituée d'un échantillon de 200 000 adultes, a pu montrer que les participants les plus exposé présentent de moins bonnes performances cognitives dans le domaine de la mémoire, du langage et des fonctions exécutives, et cela dès 45 ans (Bénédicte Jacquemin, Inserm Rennes). De nouvelles études montrent un rôle de la pollution de l'air également sur les troubles de la reproduction, les troubles du développement de l'enfant, les affections neurologiques et le diabète de type 2 continuer d'explorer les effets sur la santé. Ainsi tous les organes et fonctions de notre corps sont affectés par l'exposition aux polluants atmosphériques, même à de faibles doses. Pour autant, les mécanismes toxicologiques responsables de ces impacts sanitaires ne sont pas toujours clairement caractérisés. Et certains composés très nocifs, comme les particules ultrafines, les PM0,1, dont le diamètre est inférieur à 0,1 micron, sont encore trop peu étudiés. Pourtant elles pénètrent très profondément dans l'organisme.

En quoi ces nouvelles découvertes changent la donne ? Est-ce qu'il est possible d'imaginer mieux traiter toutes ces problématiques ? Est-ce que cela change certains aspects au niveau de la prévention de la pollution ?

Michel Malka : La donne est connue y compris des responsables internationaux.

Dans le monde industriel, neuf personnes sur dix sont exposées à des niveaux de pollution atmosphérique à l'origine d'une surmortalité. La pollution aujourd'hui a des effets comparables au minimum à ceux du tabagisme d'hier. Toutes ces données obligent les responsables à les prendre en compte : c'est ainsi que nombre de conférences, consensus, recommandations sont parus depuis des années. L'OMS a émis des recommandations et guides sur les niveaux de pollution à ne pas dépasser et avec des valeurs cibles de polluants à atteindre. Ces valeurs sont régulièrement revues à la baisse. En effet l'exposition chronique sur des années à un polluant en majore sa toxicité. De plus la toxicité de certains polluants de par leur nature ou de leur taille comme les particules extra fines <0.1 microns sont mal connus. 

Olivier Blond : Aujourd'hui, beaucoup d'efforts et de progrès ont été faits sur la qualité de l'air. Il est très important de rappeler que la qualité de l'air est le meilleur exemple d'action positive en matière d'environnement dont on dispose. Les concentrations des polluants ont diminué de 30% à 40% en 10 ans et de 60% sur les 20 dernières années. Cette situation s'améliore énormément.

Dans le même temps, les normes évoluent. Les directives européennes, qui vont bientôt être publiées, diminuent les seuils réglementaires auxquels il est possible d'être exposés. L'Organisation mondiale de la santé diminue aussi ses recommandations. Ces directives vont permettre de diminuer les niveaux et d'avoir une meilleure réglementation. Ces résultats et ces décisions sont des leviers politiques pour encourager toujours plus d'actions sur la qualité de l'air. Les chercheurs et la communauté scientifique estiment qu'il faut aller encore plus loin que les diminutions des normes qui ont été mises en place et que les efforts qui sont menés aujourd'hui. Un réel effet en termes de santé publique a été constaté, y compris à des faibles niveaux.

La mortalité est souvent associée à la pollution de l'air car il s'agit de la première cause de mortalité environnementale dans le monde, en Europe et en France. Selon les principales estimations, il y a autour de 50 000 morts par an en France et cela est principalement dû aux problèmes cardiovasculaires (infarctus et AVC), à 80%. La pollution de l'air générale ne va pas forcément causer un décès, mais elle peut causer des troubles et des maladies. En termes de morbidité, la pollution de l'air va entraîner des difficultés sur le plan neurologique, des troubles endocriniens, des problèmes de diabète.

Jusqu'à présent, lorsque la pollution était évoquée, le nombre de morts était sans cesse mentionné, mais il faut aussi penser au nombre de gens qui tombent malades et qui heureusement ne meurent pas.

S'il suffit d'une exposition minime pour être mis en danger, comment pouvons-nous nous protéger ?

Michel Malka : La prévention consiste tout d'abord à connaître les polluants pour mieux lutter contre ceux-ci. Des efforts colossaux pour les limiter sont menés par les industriels, bien que souvent insuffisants. Des efforts pour lutter contre la pollution intérieure par exemple sur le chauffage des populations des pays en voie de développement sont également menés souvent avec beaucoup de difficultés. 

Olivier Blond : La première chose à faire est de diminuer les niveaux de pollution dans l'environnement et la seconde est d'éviter de s'exposer. Individuellement, il faut éviter d'aller dans les endroits les plus pollués. Pour faire un jogging, il faut éviter de courir le long du périphérique en pleine heure de pointe. Il est préférable d'aller plutôt dans un parc aux heures creuses. Des applications permettent de trouver un itinéraire avec le chemin pour moins respirer la pollution.

Pour diminuer la pollution de l'air, il y a quatre sources principales. D'abord avec les transports en évitant les voitures polluantes, en empruntant les transports en commun… Ensuite, il y a les activités industrielles. Si vous habitez à côté d'une zone industrielle, au niveau local, il peut y avoir des expositions très fortes. Il ne faut pas également oublier l'agriculture avec les pesticides. Si vous êtes près de champs qui ont été arrosés la veille par des pesticides, vous respirez un air qui n'est pas sain. Enfin la source de pollution la plus importante est le chauffage urbain, notamment le chauffage au bois qui donne l'impression d'être sain alors qu'il émet beaucoup de pollution. En hiver, par exemple, dans les zones urbaines denses comme la région parisienne, le chauffage au bois représente la moitié de la pollution. Pour cela, il faut mieux isoler les maisons, essayer de remplacer le chauffage au bois, ou le chauffage au fioul, par de la géothermie ou des pompes à chaleur, ou du chauffage électrique… Il y a toujours des solutions.

Est-ce que la situation peut s'aggraver ? Ou est-ce qu'il faut apprendre à vivre aussi avec un air dégradé ?

Olivier Blond : La situation s'est déjà considérablement améliorée. En Ile-de-France, en 10 ans, un recul de 30% à 40% a été enregistré selon les polluants, et sur 20 ans, le taux a reculé de 60%. Les progrès vont se poursuivre.

Les deux problèmes qui restent à régler sont les particules ultra fines et l'ozone. Les particules fines, qui ont un gros impact en termes de santé publique, sont très difficiles à mesurer. La situation pour l'ozone est pire. Ce polluant est très particulier car il est produit par le rayonnement solaire en phase de canicule. Quand il fait plus de 30 degrés, il y a une production d'ozone avec le réchauffement climatique. Il s'agit donc du seul polluant qui augmente vraiment. Il est donc possible d'avoir des inquiétudes pour les Jeux olympiques. Il peut y avoir un pic de pollution en pleine compétition. Ce pic d'ozone serait évidemment un problème majeur car la première recommandation en cas de pic de pollution est d'éviter tout effort physique. 

Michel Malka : La situation peut s'aggraver en ne faisant rien pour reporter sur les générations futures le problème ou si on reste dans une vision étroite en ne s'intéressant qu'à un polluant (par exemple, l'ozone qui a vu sa lutte avoir quelques succès) ou en ne s'intéressant qu'à une cause de pollution (par exemple la voiture avec des voitures nettement moins polluantes actuellement mais sans vraie baisse de la pollution globale). D'autre part, dans l'industrie supprimer un polluant peut en créer un autre (confère la polémique sur les batteries de voitures électriques) !

En santé on voit bien l'interrelation de nombreux facteurs : ainsi on a pu prouver le rôle aggravant de la pollution sur le covid et la fragilité des populations défavorisées vis-à-vis de la pollution. En fait, pour traiter le problème de la pollution une conception large est souhaitable. On ne peut effectivement pas s'abstraire de la prise en charge de cofacteurs de la pollution. Traiter par ex les problèmes climatiques, éviter le réchauffement ; limiter les phénomènes d'hyperdensité et de surpeuplements, créer des cycles courts …vont de pair avec le traitement de la pollution. 

Les politiques publiques sont, on le voit bien, indispensables et amènent des résultats : si l'on estime actuellement la surmortalité en France de 40 000 personnes/an, elle était de 48 000 en 2010. Les améliorations étant lentes, il faut donc aussi s'adapter individuellement avec des actions bien connues au profit de la santé de tous (données airparif) :

  • Privilégier les transports en commun – train, métro, bus – le vélo et la marche à pied. Ils n'émettent peu voire pas de polluants dans l'air ambiant.
  • Privilégier les véhicules électriques plutôt que les véhicules thermiques. Les moteurs des véhicules électriques n'émettent aucun polluant de l'air gazeux contrairement à leurs homologues thermiques, et ne favorisent donc pas non plus la création d'autres polluants dans l'air comme l'ozone de basse altitude ou les particules secondaires. Ils émettent moins de particules fines : seules subsistent les particules d'abrasion des freins et des pneus sur la route. 
  • Privilégier les véhicules plus petits et plus légers. Ils consomment moins d'énergie et émettent moins de polluants de l'air ; le covoiturage. Pour une même quantité de polluants de l'air, c'est un moyen simple de transporter plus de personnes

Se chauffer sans polluer l'air constitue aussi une priorité : le chauffage, et en premier lieu le chauffage au bois ainsi qu'au fioul et au gaz, est le premier émetteur de particules fines en Île-de-France et le second émetteur d'oxyde d'azote. Il est possible de se chauffer en polluant moins l'air, en privilégiant :

  • La rénovation thermique des logements. Elle favorise la rétention de chaleur dans les logements et diminue donc les besoins de chauffage, et donc les émissions de polluants de l'air. La baisse des températures du chauffage dans les bâtiments résidentiel et tertiaire surchauffés permet également de faire des économies d'énergie et donc de limiter les émissions de polluants.
  • Les pompes à chaleur, la géothermie, le solaire thermique, et les réseaux de chaleur urbains sont des moyens de chauffage pas ou peu émetteurs de polluants de l'air, contrairement au chauffage au bois, au gaz et au fioul.
  • L'utilisation de moyens de chauffage plus performants. Les moyens de chauffage au bois récents labellisés Flamme verte permettent de diminuer nettement la consommation de bois et les émissions de particules dans l'air par rapport à une cheminée ouverte ou à un vieil insert fermé, même si les émissions de particules fines restent importantes.

D'une façon générale, il faut s'assurer d'être moins exposé à la pollution de l'air : l'air intérieur - d'une habitation, d'une voiture, d'un bureau, d'une école… est souvent plus pollué que l'extérieur : des polluants liés au chauffage, aux solvants, aux peintures, au ménage, à la cuisson… s'y ajoutent à la pollution de l'air extérieur. Les composés organiques volatils et les particules y sont particulièrement présents. Pour faire diminuer son exposition à la pollution de l'air :

  • Aérer sa maison, renouveler l'air plusieurs fois par jour. Penser particulièrement à aérer lors de l'utilisation de peintures, de vernis ou lors de l'usage de produits ménagers odorants, et lorsque l'on cuisine ou on passe l'aspirateur.
  • Éviter l'usage de cigarette en intérieur. Le tabac est fortement émetteur de monoxyde de carbone, benzène, nicotine, particules, aldéhydes, etc.
  • Limiter l'utilisation des désodorisants d'intérieurs, les encens et les bougies qui sont fortement émetteurs de composés organiques volatils en air intérieur.
  • Éviter de faire des mélanges avec ses produits ménagers : ne pas jouer au "petit chimiste ».
  • Privilégiez la mobilité en plein air comme le vélo et la marche à pied : les milieux confinés sont généralement plus chargés en pollution. L'habitacle des voitures par exemple est un de lieux dont la qualité de l'air est la plus dégradée au quotidien. Non seulement l'habitacle des voitures accumule les pollutions, mais en plus la prise d'arrivée d'air du véhicule est souvent située à l'avant, pas loin du pot d'échappement du véhicule suivant.
  • En vélo, rouler quand cela est possible dans des voies dédiées : s'éloigner, même de quelques mètres des véhicules routiers permet déjà de faire diminuer de façon conséquente son exposition à la pollution de l'air qu'ils dégagent.
  • Éviter le chauffage au bois avec une cheminée ouverte, qui émet un très grand nombre de particules dans l'air ambiant, mais aussi à l'intérieur de l'habitation qui l'héberge.
  •  Suivre les recommandations en cas de pics de chaleur et pollutions.

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