Jean-Louis Debré se paie Gérald Darmanin, L’Obs Vincent Bolloré ; Le Point publie un formidable échange entre Emmanuelle Seigner et Samantha Geimer, qu'avait violée Roman Polanski ; L’Express tente de démêler l’inné de l'acquis<!-- --> | Atlantico.fr
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Les Unes des hebdos du 13 avril.
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Revue de presse des hebdos

Et aussi : Bolloré, nouvel ennemi public n°1 ; des jours comptés pour la Nupes ? ; Darmanin et Braun-Pivet, carriéristes ; dans le Point, la parole de 2 femmes qui dérangent.

Alice Maindron

Alice Maindron

Alice Maindron a enseigné la philosophie à vos chères têtes blondes, et a sévi dans le conseil et la formation. 

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Dans vos hebdos cette semaine, quand une ancienne victime de Pokanski rencontre l’épouse actuelle du réalisateur, ça fait des étincelles, et c’est tout à leur honneur. L’Express tente de séparer l’inné et l’acquis, quand science et idéologie s’emmêlent ; Marianne dénonce le maintien du désordre, mais nous met enfin sur un podium : cocorico, nous sommes les champions du monde des milliardaires !

Bolloré, nouvel ennemi public n°1 pour l’Obs

Bolloré, c'est d’abord la Françafrique dans toute sa splendeur. Plus pour longtemps, mais pas parce que Macron en a promis la fin. L'industriel a cédé ses activités logistiques africaines, sans doute car il est désormais soumis au contrôle de l'agence française anticorruption. Deux dossiers judiciaires le menacent : en Guinée-Conakry, il aurait aidé Alpha Condé à conquérir le pouvoir contre la gestion du port de la capitale. Au Togo,

Il est mis en examen pour corruption dans l'attribution à son groupe du port de Lomé. Dans cette dernière procédure, il n'a pas pu pu plaider coupable, ce qui lui aurait évité un procès public… « pour préserver son groupe et non parce qu'il était fautif. »

Au Cameroun et au Cambodge, des paysans accusent le groupe d'atteinte aux droits environnementaux, et d’appropriation de terres ancestrales… 

De l’industrie aux médias

L’industrie, la logistique et l'énergie, pèsent pour près de 380 milliards d'euros dans sa fortune : Vivendi, sa branche médiatique dirigée par son fils Yannick, c’est une paille, avec ces petits 9,6 millards d’euros… Pourtant, c'est sur ce terrain qu’il fait grincer les dents, jusqu’à Bruxelles : son OPA sur le groupe Lagardère attend toujours la bénédiction de la Commission européenne, gardienne de la concurrence. Elle créerait une situation de quasi-monopole. Mais le terrain économique semble le moins important, à en croire l’hebdo : il s’en prend autant à la méthode Bolloré, qu’à ses buts supposés.

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Derrière cette attaque, plusieurs critiques : quant à la méthode de prise en main, et sur le front du pluralisme. Après chaque acquisition, Vincent Bolloré a su pousser les équipes en place à partir, en prenant des décisions inacceptables à leurs yeux. C’est la fin des Guignols à Canal+, l’arrivée de Morandini à I-Télé. A Paris-Match et à Europe 1, les rédactions se vident. En 2020, il introduit Nicolas Sarkozy dans le groupe Lagardère.

Depuis, il a confié la maison à ses enfants : Cyril prend a direction du groupe, et celle de la holding familiale revient à l’aîné. Alors faut-il s'inquiéter que le jeune retraité de 70 ans se lance dans la politique ? 

Un Trump à la française ?

CNews a ouvert largement ses plateaux à Eric Zemmour dès avant sa candidature. L’Obs tente la comparaison avec Fox News, la chaîne américaine du groupe Murdoch qui a contribué à l'élection de Donald Trump en 2016. Mais à en croire l’historien David Collomb, comparaison n'est pas raison : « contrairement à Vincent Bolloré, Murdoch ne diffuserait pas une messe en prime-time sur Fox News. »

Au ministère de la Culture, on s’inquiète : « il y a déjà eu une vingtaine d'interventions de l'Arcom, depuis 2019, pour C8 et CNews. Au bout combien d'interventions l'Arcom estimera que ces obligations ne sont pas respectées ? » Les médias du groupe sont vent debout pour dénoncer une « dérive totalitaire. »

L’hebdo cite Zemmour : « Vincent Bolloré est très conscient du danger de civilisation qui nous guette, de remplacement de civilisation […]. Il a un sentiment de mission, absolument. » Quand on regarde 3 minutes Cyril Hanouna, on se demande si le choix des guerriers est judicieux…

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Nupes : le réveil des dupes ?

Depuis la défaite de la candidate mélenchoniste en Ariège, il y a de plus en plus d’eau dans le gaz au sein de la Nupes, nous explique Le Point. Entre l’élection de Sophie Binet à la tête de la CGT, la création par Bertrand Cazeneuve de son mouvement La Convention, la dénonciation par les militants du comportement des députés LFI, l’alliance semble avoir du plomb dans l’aile.

Le PS est dans ses petits souliers vis-a-vis de Martine Froger, la nouvelle députée ex-socialiste ariégeoise qui a battu la candidate Nupes : faut-il la compter dans ses rangs ? L’Obs nous rapporte que cette dernière ne compte pas participer aux travaux de la Nupes. Ça tombe bien : Mathilde Panot ne veut pas d’elle.

La nouvelle patronne du PS parisien, Lamia El Araje s’indigne dans le Point du populisme des élus LFI, et en particulier des positions de Danielle Simonnet, qui lui a raflé son siège de députée du 20° arrondissement : « Il y a quelques semaines, LFI a retiré de sa niche parlementaire l’augmentation du smic à 1 600 euros juste pour placer la réintégration dans les hôpitaux du personnel non vacciné. C’est prendre les gens pour des imbéciles. » Et de conclure : « ces gens-là sont dangereux pour la démocratie. » On l’avait compris.

Dans Marianne, Jack Dion nous met tout de même en garde : qualifier les opposants à LFI de « front républicain » conduirait à y inclure le RN, qui, lui, n’est pas anticapitaliste… On a du mal à suivre, mais il semble que « le camp Macron se divise sur le RN », nous dit l’Obs. Plus exactement, il semblerait que, de plus en plus, la majorité renvoie les extrêmes dos à dos. 

Et pas qu’au PS…

LFI ne soigne pourtant pas le PCF, dont la ligne officielle est désormais anti-Mélenchon : le Point cite Paul Vannier sur Twitter, à propos de la rencontre entre Fabien Roussel et Bernard Cazeneuve : « Je propose à Fabien Roussel de se consacrer à l’organisation de son barbecue avec Cazeneuve et de laisser la #NUPES tranquille. Son petit jeu de diviseur nous a déjà coûté le second tour de la présidentielle. » Yannick Jadot devrait apprécier…

Chez les écolos, on semble aussi un peu refroidis : le secrétaire national des Verts a tout compris, rapporte l’Obs : « ce récit qui se dit radical, dans la conflictualisation à outrance, permet à Jean-Luc Mélenchon de garder une hégémonie, mais au prix d’un affaiblissement de ce camp. » 

L’Express pointe à juste titre que les difficultés pourraient bien venir du grand tabou de gauche, l’immigration. Il rapporte l’étude BVA pour la Fondation Jean-Jaurès : près d’un sympathisant de gauche sur deux juge qu’il y aurait trop d’immigrés en France. Comment en parler ? François Ruffin en a fait son prochain sujet… 

PS ou Nupes, qui éclatera en premier ?

En interne, l’affaire Froger cristallise les divisions : Mayer-Rossignol, « l’ennemi de l’intérieur, » est pour la réintégration de Froger, de même que Carole Delga : « nous ne pouvons pas rester enfermés dans une gauche minoritaire et contestataire. »

Après la Convention de Cazenave, on sait que le mouvement de Nicolas Mayer-Rossignol s’appellera Refondation. Quant au nom de celui de Stéphane Le Foll, qui tire à vue sur Olivier Faure, les paris sont ouverts : à Atlantico, on penche pour Atomisation. Le poulain de François Hollande sera-t-il enfin l’instrument de la vengeance de l’Ex ? Le PS survivra-t-il à ces ? Un vrai soap opera ! 

Marianne hésite : Darmanin à Matignon ? Braun-Pivet à l’Elysée ?

Peu importe finalement la décision du Conseil Constitutionnel : Darmanin se voit de toutes façons Premier ministre. En mai et en juin, deux fois le gouvernement va devoir utiliser le 49.3 pour faire passer des textes sur les finances publiques : deux occasions supplémentaires de renverser le gouvernement Borne, s’il tient jusque là. Et le premier flic de France est dans les starting-blocks.

L’Express le confirme en le citant : « Pour bien gouverner, il faut bien poser la question sociale. » 

Debré, son meilleur ennemi

Marianne nous apprend que le nouveau meilleur ennemi de Darmanin, c'est Jean-Louis Debré. « Il joue son jeu. il force le trait. Il veut être l'homme de l’ordre. Avec lui, tout le monde est un terroriste ! il est celui qui incarne un changement de pied. Il veut faire peur aux gens qui manifestent. Mais c'est très dangereux. » Il surjoue l’indignation, à coups de « terrorisme intellectuel de l'extrême gauche, »,de «  bordélisation » du pays, d’ « ultragauche venue pour faire la guerre. » Pour mieux apparaître comme celui qui fera le pont entre ce qu'il reste de la droite, et le marcionisme ? « Il voit tout le monde, matin, midi et soir, et surtout les LR, » confie un proche à l’hebdo. 

Le darmanisme : une méthode.

La surenchère verbale s’accompagne d’une approche plus dangereuse : sur Sainte-Soline, son prédécesseur place Beauveau questionne : « pourquoi n'a t-on pas fouillé les gens en amont ? Est-ce qu'il y a eu une volonté de laisser faire un certain désordre, pour mieux incarner l'ordre ensuite ? » Un policier va dans son sens et confie que ce ne sont pas les casseurs qui sont apparus, mais que « les consignes du maintien de l'ordre se sont durcies. »

Sa stratégie dépasse bien le champ du maintien de l’ordre : en matière de réforme des retraites, il aurait plaidé pour « aller au carton », admet un proche du ministre. Parce qu'il connaît bien les LR ou parce qu'il joue la carte du départ de Borne, nul ne le saura jamais. Mais Jean-Louis Debré pose les bonnes questions : « dans quelle mesure ce pouvoir veut refaire le coup de 1968, incarner l'ordre public face au désordre ? »Au risque de cliver encore plus ?

Sa promesse ? Que "le prochain sujet soit celui des salaires. » On apprend dans l’Express qu’il l’a dit à des députés de la majorité : « Il faut reparler à cette France qui gagne entre 1000 et 2000 euros par mois. »

Un de ses conseillers nous décrit sa méthode : « s'il est nommé, Gérald proposera 6 ou 8 textes forts, et engagera la responsabilité de son gouvernement sur ces priorités. » 

Yaël Braun-Pivet, dans la course

Pour poursuivre dans sa veine de politique-fiction, Marianne voit en Yaël Braun-Pivet une prétendante à la course à l’Elysée. Le style de l’occupante du perchoir, « c’est une simplicité avenante, une volonté d’apaisement. » Apprécié par un connaisseur, Olivier Marleix, le chef de file des LR à l’Assemblée : elle aime montrer qu'elle s'entend bien avec les ligues leaders d’opposition, tout comme elle s’entend avec les députés macronistes.

Richard Ferrand a manœuvré pour qu'elle soit ministre des Outre-mer, afin qu’elle ne l'empêche pas d'être reconduit à la tête de la chambre basse, poste sur lequel elle lorgnait en 2020… Raté pour lui, risqué pour elle, elle l’emporte dès la primaire interne, face à Roland Lescure, candidat de l’Elysée. « Politiquement, elle s'est construite contre l’état-major de Macron » dit une conseillère. Alors quand dès l'été 2022, on apprend qu'elle lorgnerait L’Élysée…La présidence ? impossible de savoir ce qu'elle en pense. « Sur 2027, elle ne dit jamais non ! elle trouve des formules pour esquiver » confirme une ancienne proche.

Une ombre au tableau, dans ce portrait : ses rapports autoritaires avec ses collaborateurs : « elle a réussi à obtenir ce poste en ayant l'étiquette « ennemi du président, » donc elle répercute ça sur ses collaborateurs. » Qu'en penser ? On retrouve les mêmes termes dans la bouche des collaborateurs d'Elisabeth Borne…

Des femmes libres

Pour retrouver l'air pur des grandes hauteurs cette semaine, direction le Point. A 13 ans, Samantha Geimer a été violée par Roman Polanski. Que peut-elle bien avoir à dire à Emmanuelle Seigner, son épouse actuelle ? Chacune a, au moment de l’arrestation du réalisateur en 2009, écrit. Sans doute pour se retrouver, parce que le miroir que leur tendaient les media n’avait aucun sens. Le Point a réuni ces deux femmes, toutes deux coupables : la victime, de ne pas avoir voulu s’installer dans ce statut : « j’allais bien, je vais toujours bien. Et qu’on ait fabriqué ce truc me pèse énormément ». Emmanuelle Seigner : « après #Metoo, c’est comme si je n’arrivais plus à travailler. » Sa faute supposée ? Ne pas avoir abandonné son époux.

Samantha ne se laisse pas enfermer : elle a la dent dure contre « les gens (qui) prétendent agir au nom de la justice, ou parce qu’ils me soutiennent, mais c’est aux antipodes de ce que je veux et de tout ce que je dis vouloir. » Pour elle, il a purgé sa peine, versé un dédommagement. Si, grâce à la procédure du plaider-coupable, le viol a disparu de la qualification juridique, ça ne choque pas sa victime : son avocat s’en est expliqué à l’époque : « elle en serait stigmatisée toute sa vie et la justice n’est pas faite de ce genre de chose. » Le choix du pardon ? Un choix « pas pour lui […] Je l’ai fait pour moi »  

#Metoo, en clair-obscur

A les lire, le mouvement #Metoo n’a pas eu les vertus émancipatrices qu’il aurait dû avoir : « la bonne blague, tout ce qu’ils veulent, ce sont des femmes détruites, des femmes en souffrance. Et ils veulent exploiter cette douleur jusqu’au trognon. Et ce n’est pas libérateur. » Pour l’ancienne victime, c’est clair : se construire une identité autour du traumatisme, c’est anéantir toute possibilité de guérison, de passer à autre chose.

« On leur dit que, de toute éternité, elles vont rester ces pauvres petites choses, tristes et abîmées. Et, en fait, c’est ce qu’ils veulent, des femmes déglinguées. Mais cela n’est d’aucun secours pour les femmes que d’aller excaver leurs souffrances et de les afficher. » 

Elles voient toutes les deux d’un mauvais oeil l’évolution du féminisme

Mais la plus acide reste la victime de Polanski : « Il s’agissait d’être forte, d’être égale. Et, l’égalité, c’était d’avoir des opportunités, mais aussi de prendre des coups comme tout le monde. » Elle va jusqu’à émettre l’hypothèse que ce nouveau « féminisme des privilèges et de la protection » va jusqu’à renfermer les femmes, privées de liberté sexuelle car convaincues « que le sexe est violent, mauvais, dangereux, que les hommes sont là pour vous prendre un truc, vous détruire d’une manière ou d’une autre. » On y vient quand on supprime des lieux de mixité. Sécurité versus liberté…

Tous complices

Les victimes ont eu besoin des médias pour mener le combat, au nom de la vérité. « Sauf que la vérité, c’est qu’ils n’ont que leur carrière et leurs émissions à l’esprit. Ils ne veulent que de bons plateaux, de bonnes audiences. Dans beaucoup d’émissions, des journalistes semblent vous dire : « Vous avez beaucoup souffert, n’est-ce pas ? Eh bien, prenez place, j’aimerais vous faire souffrir encore un peu plus. » 

On l’aura compris, Samantha Geimer n’aime pas la simplification hâtive, ni l’instrumentalisation. Elle nous titille, dans cette interview dérangeante, pour sortir de nos postures moralisantes, que ce soit face aux victimes ou aux coupables : « Comme si les gens voulaient que je porte cette haine pour eux. » De l’humanisme magistral. 

J’y peux rien, c'est génétique

L’Express consacre un passionnant dossier à l’état de la controverse entre l’inné et l’acquis. On pourrait croire que les progrès technologiques allaient nous permettre de régler des querelles vieilles comme Hérode : ce n’est pas le cas, du moins pas encore, pour celle de l’inné et de l’acquis.

« Science : peut mieux faire »

Si le séquençage massif de l’ADN et le Big Data se combinent désormais pour trouver des marqueurs génétiques spécifiques aux maladies, le saut pour appliquer ces technologies au domaine cognitif ou comportemental n’est pas pour demain.

Pour mieux comprendre, entrons dans une salle de classe, et prenons un élève en difficulté. C’est la faute de son milieu social et familial ? Mais comment expliquer que son frère jumeau ne rencontre pas les mêmes difficultés ?

D'un côté, l’inné, et ses partisans. Nos capacités, nos comportements sont déterminés génétiquement, et il s'agit de repérer les parties du génome en jeu dans tel ou tel trait, quand cela est possible. Déjà, pour les pathologies, existe un « score polygénique » : il additionne les différentes variations du génome d'un individu pour le rapporter à la population étudiée, et ce faisant il calcule la probabilité qu’il peut avoir de développer telle ou telle caractéristique. De là à prédire avec certitude qu'un individu développera telle ou telle maladie ? On n'en est pas là : il faudrait encore des données, et des hypothèses pertinentes pour les faire parler.

Cette éventualité effraie tout de même les partisans de l’acquis, qui font la part belle à l’environnement, à l'histoire de l’individu. Autrement dit, l’équation oublie un gros, gros paramètre.

Science et politique

On aura beau chercher la voie du milieu, considérer que les deux composantes sont toujours déjà en jeu chez l’être humain, le débat ne s’arrête pas là, et prend une tournure plus politique. Quand bien même les inégalités entre les individus auraient une origine génétique, la question est de savoir qu’en faire. Deux lectures restent possible des inégalités : une, « de droite », qui, les rendant naturelles, les justifie, les entretiendrait, en catégorisant les individus, voire pourrait conduire à l’eugénisme. L’autre « de gauche », qui chercherait à les compenser au plan social, grâce à un dépistage et une prévention précoces. Echapper au déterminisme, en somme. En 2022, une étude génétique menée sur trois millions d’individus a expliqué près de 15 % des différences en matière de réussite scolaire. Insuffisant pour décider de l’orientation d'un enfant, mais quel usage sera-t-il fait de ces outils e/ou quand, il seront mûrs. Le souhait de la généticienne par qui le débat, houleux, est arrivé en France, Kathryn Paige Harden, c’est de faire de ces facteurs génétiques un facteur parmi d’autre, et d’utiliser les acquis de la science dans une visée non-eugéniste.

Car quoi qu’il en soit, il semblerait bien que nos réussites ne tiennent qu’à la chance : chaque individu est soumis à une double loterie, génétique et sociale. 

Macron, champion des baisses d’impôts ?

Dans le Point, Pierre-Antoine Delhommais nous rappelle que le taux des prélèvements obligatoires a atteint un niveau record, soit 45,3% du PIB en 2022… Et c’est beaucoup grâce à la hausse du produits des impôts sur le revenu des ménages et des entreprises : +10,5%, dus dynamisme de la masse salariale. « Le « ras-le-bol fiscal » nourrit à l’évidence cette colère sociale et ce mal-être économique qui s’expriment à travers l’opposition massive à la réforme des retraites. » Bien dit.

Inflation, piège à c… ?

On révise avec Marianne nos cours de sciences éco : augmenter les salaires fera-t-il s’enflammer les prix ? Le FMI a constaté que non : les prix augmentent plus vite que les salaires, puis ces derniers les rattrapent, et les deux se stabilisent. Alors pourquoi cette période d’inflation, si ce n'est pas la faute à la « boucle salaires-prix » ? La guerre en Ukraine a bon dos, et la pandémie s’éloigne. Ce sont les marges des entreprises qui progressent de manière stupéfiante, en particulier dans les secteurs de l’énergie, du fret, et de l’agro-alimentaire. On appelle ça la boucle profits-prix. Aucun rapport avec ce qui précède ?

Une petite dernière, pour la route…

Le Point cite « Les Sans Jours. Macron : les secrets d’un passage à vide », de Ludovic Vigogne. Celui-ci rapporte que le 15 juillet 2022, Pierre Moscovici, reçu par le chef de l’État, lui lance : « Tu n’as nommé que des inconnus sans aucun poids politique ! » Au président de la Cour des comptes, celui de la République répond : « C’est fait exprès. » Promis, la semaine prochaine on lira PifGadget.

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