Honte à elle : la droite moins bonne opposante à Hollande que la gauche ?<!-- --> | Atlantico.fr
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Un membre de l'opposition brandit un carton rouge lors de questions au gouvernement.
Un membre de l'opposition brandit un carton rouge lors de questions au gouvernement.
©Flickr

Chronique du pot aux roses

Quelques députés de l'opposition envisagent d'aider Manuel Valls à faire passer sa réforme du statut de la SNCF/RFF en évoquant un intérêt général mal compris afin de surfer sur un anti-syndicalisme qu'ils espèrent partagé par leurs électeurs.

Serge  Federbusch

Serge Federbusch

Serge Federbusch est président du Parti des Libertés, élu conseiller du 10 ème arrondissement de Paris en 2008 et fondateur de Delanopolis, premier site indépendant d'informations en ligne sur l'actualité politique parisienne.

Il est l'auteur du livre L'Enfumeur, (Ixelles Editions, 2013) et de Français, prêts pour votre prochaine révolution ?, (Ixelles Editions, 2014).

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1 - La politique du pire est (parfois) la meilleure des politiques

L’Union Molle et Pusillanime ? Quelques députés de l'opposition envisagent de voler au secours du gouvernement et d'aider Valls à faire passer sa réforme du statut de la SNCF/RFF. Ils évoquent un intérêt général mal compris et tentent de surfer sur un anti-syndicalisme qu'ils espèrent partagé par leurs électeurs.

Sur le fond pourtant, cette loi ne va pas dans la seule bonne direction qui vaille, à savoir la mise en concurrence rapide de ce pachyderme et la suppression des privilèges indus des salariés de la SNCF. Ces avantages plombent les comptes de l'entreprise et se traduisent par des investissements insuffisants et des tarifs excessifs. Il n'y a aucune raison de voter le texte gouvernemental. Le rapprochement prévu de la SNCF et de RFF n'est certainement pas la bonne manière de dérouiller ce mammouth de métal, bien au contraire. Et le fait que les cégétistes s’y opposent ne change rien à l’affaire.

Sur la méthode, pourquoi aider Hollande et Valls dans un domaine quelconque ? Plus tôt les socialistes s'en iront, mieux cela vaudra pour la France. Les esprits conciliants et/ou trop calculateurs se trompent de pragmatisme. Il faut au contraire encourager les grévistes et l'extrême gauche à harceler le gouvernement. Aider Valls & Co dans leur bras de fer avec les syndicats revient à accréditer l'idée qu'ils agissent dans l'intérêt général et sont de bons réformateurs. Cela ferme la porte à une possible interaction de tous ceux qui veulent voir le "pouvoir" socialiste dégager au plus vite. Ne désespérons pas Sud-Rail !

Qu'importe le flacon pourvu qu'on ait la déflanbysation. Chaque jour de règne socialiste est une journée néfaste pour la République. Ce n'est pas de l'extrémisme mais du bon sens que d'en tirer la conclusion que, sur aucun sujet, le gouvernement ne doit pouvoir compter sur l'aide de la droite.

Du reste, on peut se demander si la gauche n'est pas la meilleure opposante à Hollande. En concentrant sa lutte sur des sujets sociétaux, la droite s'est placée sur un terrain choisi par le gouvernement. Il est des gens de droite et du centre favorables, pour diverses raisons, au mariage homosexuel. Engager le fer sur ce seul thème c'était donc prendre le risque de ne pouvoir compter sur toutes les forces d'opposition au gouvernement. La gauche radicale l'affronte sur des terrains plus sûrs, là où il est le plus défaillant, à savoir les questions économiques. Il faudrait que la droite en fasse de même et la pseudo réforme de la SNCF en est un, même si l’on ne s'y oppose pas pour les mêmes raisons que la CGT.

2 - Courage fuitons !

Epreuve de philosophie

Baccalauréat série PS

1 - Egalité et jalousie

2 - Décroître pour se développer ?

3 - Explication de texte : "Dans cette bataille qui s’engage, je vais vous dire qui est mon adversaire, mon véritable adversaire. Il n’a pas de nom, pas de visage, pas de parti, il ne présentera jamais sa candidature, il ne sera donc pas élu, et pourtant il gouverne. Cet adversaire, c’est le monde de la finance. Sous nos yeux, en vingt ans, la finance a pris le contrôle de l’économie, de la société et même de nos vies."

Questions : a) Que faire quand votre ennemi vous fait vivre ? b) Que gagne-t-on à rembourser ses dettes ? c) Les promesses engagent-elles aussi ceux qui n'y croient pas ? d) Lorsqu'on ne sait pas quoi dire, doit-on parler de changement ?

3 - Une intermittente de la solidarité gouvernementale

Nul n'ose poser la question qui fâche au sujet des intermittents : pourquoi des personnels administratifs, nullement artistes et travaillant principalement pour les chaînes de télévision, sont-ils massivement pris en charge par ce régime ? La réponse est simple : parce que l'Etat et les politiciens qui le peuplent ont peur des chaînes de télévision.

La situation pourrit donc et Filippetti vient de recevoir le Molière de  l'hypocrisie pour une réponse énigmatique à une interpellation du Monde : "Les intermittents posent comme condition préalable le non-agrément par le ministère du travail de l'accord du 22 mars ..."

Dixit Aurélie : "Il y a aussi cette concertation tripartite prévue dans l'accord du 22 mars, associant l'Etat, le patronat et les syndicats. D'une part, la concertation va être avancée au début de l'été. D'autre part, l'Etat est prêt à y prendre toutes ses responsabilités. L'Etat est prêt à aller très, très loin dans cette voie."

Toujours plus loin dans la parlote ! Comprenne cet enfumage qui pourra ... En tout cas, cela ne correspond guère à la position martiale de Valls, prêt à en découdre pour conserver une crédibilité qui s'effiloche de jour en jour comme en témoignent ses mauvais sondages.

Mais il est sans doute trop tard pour ce petit monde : les intermittents sont prêts à un combat radical. Il sera la traduction de leur angoisse face à un Etat autrefois protecteur mais désormais en faillite.

Il s'agit d'un fatum, d'une tragédie grecque qui a besoin d'hémoglobine. Il n'y a pas d'intermittence pour les canons de la beauté antique.

4 - Dernières nouvelles du déficit public

La Cour des Comptes commence à parler de 4 % du PIB pour 2014, en précisant que cela pourrait être davantage. Les réductions de dépenses sont "peu documentées", dit-elle, et les prévisions de recettes du gouvernement sont surestimées. La Commission de Bruxelles, qui craint l’humeur frondeuse des Français, fait semblant de regarder ailleurs. Les marchés continuent de surévaluer l’euro, espérant que l’Allemagne finira par imposer ses vues. Bref, le train accélère et le mur qui l’attend épaissit.

A lire de l'auteur de cet article : "Français, prêts pour votre prochaine révolution ?", de Serge Federbusch, publié chez Ixelles, 2014. Pour acheter ce livre, cliquez ici.

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