Sida : trente ans après son identification, toujours pas de vaccin <!-- --> | Atlantico.fr
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Le sida a été découvert il y a trente ans
Le sida a été découvert il y a trente ans
©Reuters

Triste anniversaire

Le 20 mai 1983, dans la revue américaine Science, l'équipe dirigée par le professeur Luc Montagnier révélait un nouveau virus, différent de ceux jusque là suspects d'être responsables du syndrome d'immunodéficience acquise.

Il y a trente ans, le monde venait de changer. Désormais, il devait faire face au virus du sida. En effet, c'est le 20 mai 1983, dans la revue Science, que l'équipe dirigée par le professeur français Luc Montagnier révélait l'existence de ce virus. Une découverte qui trente ans après continue de bouleverser la planète. Car le VIH est déjà responsable de la mort de plus de 28 millions de personnes. Pire, il n'existe toujours pas de vaccin. Même si en ce jour anniversaire, le patron de la recherche américaine sur ce pathogène se déclare "prudemment optimiste" quant au potentiel des travaux en cours.

"Il y a un degré d'optimisme prudent pour l'avenir de la recherche sur un vaccin contre le virus de l'immunodéficience humaine (VIH)", explique le Dr Carl Dieffenbach, directeur de la division sur le sida (DAIDS) à l'Institut américain des allergies et des maladies infectieuses (NIAID).  "L'échec - annoncé en avril - du dernier essai clinique (HVTN 505) d'un vaccin expérimental contre le VIH est un revers", reconnaît-il dans un entretien avec l'AFP. Mais pour lui, cela contribue à distinguer "deux axes assez clairs dans la recherche sur un vaccin".

Le premier est le suivi de l'essai clinique avec un vaccin expérimental (RV144) mené en Thaïlande en 2009 qui a été le premier à montrer une certaine efficacité avec un taux d'immunisation de 31%. "Nous avons cherché ces deux dernières années à déterminer les raisons les plus probables qui font que ce vaccin a fonctionné chez certains des sujets et maintenant nous travaillons avec les laboratoires (français) Sanofi Pasteur et (américain) Novartis pour préparer un vaccin qui sera testé en Afrique du Sud en 2014", précise le chercheur. Il a aussi indiqué qu'il s'agissait d'un partenariat entre l'Institut américain des maladies infectieuses, ces deux entreprises pharmaceutiques et la Fondation Gates.

La seconde direction de recherche porte sur la découverte de deux puissants anticorps en 2010 "qui pourrait aboutir à l'élaboration d'un vaccin expérimental d'ici 2018 si tout va bien", dit le Dr Dieffenbach. "Ces deux anticorps sont tellement puissants que leur seule combinaison peut littéralement anéantir - en culture de laboratoire - toutes les souches du virus VIH en circulation dans le monde", souligne-t-il. Ces anticorps présentent également l'avantage d'être efficaces avec une concentration contenue dans un vaccin, relève le patron du DAIDS (Division of Acquired Immunodeficiency Syndrome). Mais le problème est que ces anticorps sont rares puisque seulement 10 à 20% des personnes infectées par le VIH en produisent, explique-t-il.

Pour le moment, la seule révolution majeure pour les personnes séropositives date de 1996. C'est cette année là en effet qu'ont été mis sur le marché des traitements combinés surnommés trithérapies. Ce qui a permis de radicalement changer la donne. Désormais, les séropositifs dépistés précocement peuvent avoir une durée de vie équivalente à celle de la population générale, avec un risque de transmettre la maladie extrêmement faible.

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