Nicolas Sarkozy : "Si c'était à refaire, je le referais", au sujet de son soutien à Emmanuel Macron<!-- --> | Atlantico.fr
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Emmanuel Macron et Nicolas Sarkozy.
Emmanuel Macron et Nicolas Sarkozy.
©Ludovic MARIN / POOL / AFP

Interview

Dans un entretien accordé au Journal du Dimanche, l’ancien président de la République aborde plusieurs sujets : son choix lors de la présidentielle, l’affaire Lola, la crise énergétique, sa famille politique, mais aussi sur la réforme des retraites.

Dans un entretien accordé au Journal du Dimanche, l’ancien président de la République aborde plusieurs sujets : son choix lors de la présidentielle, l’affaire Lola, la crise énergétique, sa famille politique, mais aussi sur la réforme des retraites. 

Nicolas Sarkozy ne regrette pas son choix lors de la présidentielle d’avoir apporté son soutien à Emmanuel Macron : « Si c’était à refaire, je le referais. » Il « ne voulait ni de M. Mélenchon ni de Mme Le Pen. Dans l'intérêt de la France, la meilleure décision possible était donc d'aider le président Macron ». Un chef de l'État qui, selon son successeur, possède les qualités nécessaires – « calme, modéré, refusant toute forme d'excès » - pour conduire le pays en temps de crises. « On ne répond pas à une situation éruptive en étant éruptif soi-même : il faut du sang-froid, de la mesure et de l'expérience. Il me semble que le président Macron possède toutes ces qualités », explique l'ex chef de l'État.

Revenant sur l’actualité, l’ancien président a évoqué le meurtre de Lola, « un acte ignoble » : « La mort de Lola, quel que soit le criminel, est un drame absolu. » Nicolas Sarkozy se dit « scandalisé par la non-exécution des reconduites à la frontière» dont il considère qu'il aurait fallu s'en occuper depuis «longtemps ». Il rappelle avoir été « littéralement insulté » pendant son quinquennat parce que son gouvernement organisait « des chartes de reconduite dans les pays d'origine », rappelle que les OQTF (obligation de quitter le territoire) étaient alors supérieurs aux 6% actuels. Dans le contexte, Nicolas Sarkozy prend soin d'appuyer la politique de son ami Gérald Darmanin à Beauvau. « Gérald Darmanin a raison de réclamer davantage de fermeté », déclare-t-il. Pour Nicolas Sarkozy, si l'action du ministre de l'Intérieur ne peut être critiquée, « le problème central c'est celui de nos juridictions (qui) sont en train de nous transformer en État d'impuissance ». « Quand une personne n'a pas le droit de rester en France, alors l'État doit avoir la possibilité de la renvoyer, au besoin sous la contrainte », tranche-t-il. Nicolas Sarkozy juge que l'Algérie d'ailleurs devrait augmenter le nombre de laissez-passer consulaires pour permettre l'exécution des OQTF.

Lorsqu’il évoque l’énergie, Nicolas Sarkozy estime que le président et son gouvernement « ont eu raison » de financer le bouclier énergétique, malgré son coût et les critiques. Pour l’ancien chef d’Etat, « le bouclier n'est en rien la cause de la crise. Le bouclier n'est pas une erreur : c'est juste une conséquence ». Nicolas Sarkozy condamne surtout « l'irresponsabilité » des choix opérés ces dix dernières années en matière de nucléaire : l'arrêt de réacteurs nucléaires et d'investissements dans la filière « C'est le résultat d'un choix stratégique irresponsable, en rupture complète », condamne Nicolas Sarkozy en ciblant « François Hollande qui, pour séduire les écologistes, a pris le risque insensé de suspendre l'avenir de la filière nucléaire ». L'ancien président qui dénonce aussi la puissance du «lobby antinucléaire» se réjouit qu'Emmanuel Macron, qui avait annoncé la fermeture de 14 réacteurs en 2018, ait « changé d'avis » sur cette question.

Nicolas Sarkozy a estimé que les rumeurs sur son départ de LR en cas de victoire de Bruno Retailleau étaient fausses : «quitterait» sa famille politique. «J'en resterai membre ma vie durant. Parce que j'aime ses militants. Parce que je partage avec eux des souvenirs et des émotions qui sont gravés pour toujours dans mon cœur. On ne quitte pas sa famille politique», répond-il. À l'attention d'Aurélien Pradié et surtout de Bruno Retailleau qui veulent «tourner la page» du sarkozysme, Nicolas Sarkozy juge que «c'est leur droit» mais qu'ils font fausse route selon lui. «Je leur ferai remarquer qu'il s'agit d'un livre», énonce Nicolas Sarkozy pour mieux souligner qu'ils s'inscrivent tous dans une longue histoire de la droite qui a commencé avant eux et qui se poursuivra après. «Être pris pour cible est une habitude que j'ai depuis bien longtemps. C'est sans doute la preuve que j'existe encore...», ironise Nicolas Sarkozy qui rappelle qu'il a quitté la vie partisane depuis 2016. «Les chiffres sont cruels», appuie-t-il en rappelant les défaites de François Fillon, de François-Xavier Bellamy et de Valérie Pécresse. Pour lui, si «les plus conservateurs parmi nous» ont leur place à droite, ils ne doivent pas «représenter, diriger, imposer leurs vues à toute la droite républicaine». Ce serait selon lui «une erreur stratégique». Un message adressé subtilement à l'attention de Bruno Retailleau, soutenu par François-Xavier Bellamy.

Il estime par ailleurs que la réforme des retraites doit être faite "le plus rapidement possible". 

Le Figaro

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