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Mali : Le référendum sur la constitution mis à mal dans le nord et le centre du pays
Mali : Le référendum sur la constitution mis à mal dans le nord et le centre du pays
©OUSMANE MAKAVELI / AFP

Couac démocratique

Alors que la junte au pouvoir, menée par Assimi Goïta espère en tirer une légitimité à créer un régime présidentiel fort, l'opposition a contesté la validité du scrutin tandis que les groupes armés du nord et du centre du Mali ont refusé la tenue du référendum dans les zones qu'ils dominent.

Pour la première fois depuis l’avènement des militaires il y a trois ans, les Maliens étaient appelés à voter sur l’avenir de leur pays en crise. Le référendum organisé par la junte portait sur l'adoption d'un projet de constitution, dont le but est de renforcer les pouvoirs du président. Environ 8 millions d'électeurs étaient concernés par ce vote, alors que la tenue du scrutin a été empêché dans de nombreuses localités du nord et du centre du pays par la menace djihadiste et les désaccords politiques. Les résultats sont attendus dans les soixante-douze heures.

L'affluence était forte dans les bureaux de vote de Bamako, avant la fermeture des bureaux de vote à 18 heures locales (20 heures à Paris) et le début du dépouillement, a constaté un correspondant de l’Agence France-Presse (AFP) sur place. Le chef de la junte, le colonel Assimi Goïta, a été parmi les premiers à voter à Kati, près de Bamako. « Je suis convaincu que ce référendum ouvrira la voie à un Mali nouveau, un Mali fort, un Mali efficace, un Mali au service du bien-être de la population », a-t-il dit.

Mais la situation reste loin d'être rose dans le reste du pays, bien moins fermement tenu par les militaires : les groupes armés du Nord ont refusé la consultation dans la ville stratégique de Kidal et sa région. Décriant une trahison de l'accord signé avec les forces gouvernementales en 2015, les anciens mouvements rebelles signataires d’une paix fragile avec Bamako ont refusé d’y permettre l’acheminement du matériel électoral. Dans la région de Ménaka (au nord-est), les opérations se sont limitées à la capitale régionale en raison de l’insécurité, alors que l'organisation Etat Islamique y gagne du terrain.

Parmi les changements par rapport à la Constitution de 1992, c’est surtout l’acceptation ou non d’un renforcement des pouvoirs présidentiels qui est l’un des enjeux de la consultation. Le projet pensé par et pour les militaires leur donne une place centrale dans la gestion de l'Etat, ce qui pousse ses détracteurs à le considérer comme le moyen d'un maintien des militaires au pouvoir au-delà de la présidentielle prévue en février 2024, malgré leur engagement initial à rétrocéder la place aux civils après les élections. La victoire du oui paraît acquise.

Le Monde

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