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Iran : le guide suprême Ali Khamenei se distancie de l'accord nucléaire
©Reuters

Géopolitique

C'est le guide suprême qui contrôle la politique étrangère de la République islamique.

L'ayatollah Ali Khamenei, guide suprême de la République islamique d'Iran, et donc dirigeant suprême de l'État, s'est publiquement et fortement distancé de l'accord nucléaire que son pays a conclu avec les membres du Conseil de sécurité de l'Onu, l'Allemagne et l'Union européenne. L'accord prévoit une réduction importante des activités nucléaires du régime en échange de la levée d'un certain nombre de sanctions économiques. L'ayatollah a accusé les États-Unis de ne pas remplir leurs engagements et a déclaré que l'accord est un exemple de "la futilité des négociations avec les américains." S'il n'a pas rejeté l'accord officiellement, cette sortie montre la dissatisfaction de l'Iran, une dissatisfaction qui pourrait encore le détricoter. 

Ses propos ont été mis en avant par les médias officiels iraniens, montrant l'intention du régime et de l'ayatollah d'envoyer un signal au reste du monde. "Aujourd'hui, même les responsables diplomatiques et ceux qui était présents aux négociations réitèrent le fait que les États-Unis ne tiennent pas leur promesse ; malgré des paroles douces et sucrées, les États-Unis s'affairent à endommager et frustrer les relations économiques de l'Iran avec d'autres pays", a-t-il déclaré. Selon lui, l'accord a "encore une fois démontré la futilité des négociations avec les américains [...] et la nécessité de ne pas faire confiance aux promesses des États-Unis." Il a mis en garde contre la coopération avec les États-Unis sur des crises régionales, faisant sans doute allusion aux guerres en Syrie et au Yémen. 

Il est avéré que de nombreuses répercussions économiques positives liées à l'accord ne se sont pas encore matérialisées pour l'Iran. Si le pays a pu augmenter ses ventes de pétrole, il reste coupé en grande partie du système financier international. En effet, si les sanctions liées au programme nucléaire iranien sont levées, celles liées à ses violations des droits de l'homme sont toujours en place. Le pays n'a donc pas accès au système financier américain, et les grandes banques européennes, qui doivent également respecter les réglementations américaines, ne veulent pas non plus travailler avec l'Iran. Ces problèmes ont par exemple retardé l'achat de 200 avions de ligne Boeing et Airbus par Iran Air, un contrat pourtant spécifiquement autorisé par l'accord nucléaire. La diplomatie américaine a fait de nombreuses démarches pour faciliter l'investissement international en Iran, mais sans grand succès jusqu'à présent. 

Les propos de l'ayatollah Khamenei, qui avait validé l'accord, sont les plus forts qu'il ait prononcés jusqu'à présent à ce sujet. Ces propos pourraient renforcer politiquement la faction conservatrice au sein du régime iranien, qui s'oppose à l'accord nucléaire. 

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Lu sur le New York Times

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