Iran : l'ayatollah Khameini, l'homme qui valait 95 milliards de dollars <!-- --> | Atlantico.fr
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Selon Reuters, la fortune personnelle de l'ayatollah Ali Khameini est de 95 milliards de dollars
Selon Reuters, la fortune personnelle de l'ayatollah Ali Khameini est de 95 milliards de dollars
©REUTERS/khamenei.ir/Handout

Colossal

C'est ce que révèle ce mardi une enquête de l'agence de presse Reuters. Le total de ses revenus dépasse celui des exportations pétrolières de l'Iran.

Attention : les chiffres qui suivent risquent de vous donner le tournis. Selon une vaste enquête menée par Reuters, Ali Khameini, le guide suprême de l'Iran, est à la tête d'une immense fortune. A en croire l'agence de presse, l'ayatollah régnerait sur un empire économique de 95 milliards de dollars, soit près de 70 milliards d'euros. Une fortune d'autant plus impressionnante qu'elle représente davantage que la valeur des revenus pétroliers annuels de l'Iran, qui ont atteint 67,4 milliards de dollars selon le Fonds monétaire international.

Pour en arriver à de tels chiffres, les journalistes de Reuters ont mené l'enquête pendant près de six mois. Au cours de celle-ci, ils ont mis à jour le fait que Ali Khamenei a la main mise sur une organisation assez obscure, baptisée Setad. Elle possède des parts dans pratiquement chaque secteur de l’économie nationale : cela va de la finance au pétrole en passant par les télécommunications, la production de pilules contraceptives ou encore l'élevage d'autruches. Si rien ne prouve que le guide suprême puise dans les fonds de Setad pour s'enrichir personnellement, il apparaît clairement pour Reuters que l'organisation donne à l'ayatollah, au pouvoir depuis 24 ans, les moyens financiers d'opérer indépendamment du parlement et du budget national.

Plus précisément, Setad a bâti son empire en confisquant systématiquement des milliers de biens appartenant à des Iraniens au profil varié, qu'ils soient chiites, membres de minorités religieuses, hommes d'affaires ou membres de la diaspora. Ainsi, l'organisation détient désormais, sur ordre de la justice, un monopole sur la saisie de propriétés au nom du guide suprême. Selon Reuters, elle vend régulièrement ces biens aux enchères. Par exemple, au mois de mai 2013, près de 300 biens ont été mis aux enchères : les bénéfices engrangés représentent des millions de dollars.

A l'origine, Setad, selon l'un de ses cofondateurs, devait aider les pauvres et les anciens combattants et n'était censée exister que pendant deux années. Près de vingt-cinq ans plus tard, l'organisation est devenue un mastodonte économique. Outre l'immobilier, sous Ali Khameini, Setad a pris des parts dans des dizaines d'entreprises publiques ou privées. Objectif avoué : créer un conglomérat iranien pour stimuler la croissance économique de la République islamique. S'il est difficile d’évaluer précisément le montant total de ses avoirs en raison de l’opacité de ses comptes, selon Reuters, cet empire économique vaut 95 milliards de dollars qui se divise de la manière suivante : 52 milliards de dollars en biens immobiliers et 43 milliards en parts d’entreprises.

Cependant, la Setad serait dans le viseur du Trésor américain. En juin dernier, des sanctions ont été prises contre l'organisation et quelques unes de ses filiales. Le Trésor a ainsi qualifié la Setad de "vaste réseau de sociétés-écrans masquant des actifs pour le compte (...) des dirigeants iraniens", ce à quoi l'ambassade d'Iran aux Emirats arabes unis a répondu en qualifiant ces conclusions de "parcellaires" et ajouté qu'elles n'avaient "aucun fondement". Dans un autre message, le directeur général des relations publiques de Setad, Hamid Vaezi, a déclaré que Setad réfutait les allégations du Trésor américain et "a entrepris d'engager un avocat aux Etats-Unis pour traiter cette question". Et d'affirmer : "Cette communication vous informe que toute action de la part de votre organisation pourrait influer sur notre litige aux Etats-Unis et nuire à notre position, ce dont nous vous tiendrons pour responsable". Le sujet est donc sensible.

lu sur Reuters

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