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L'impunité des joueurs
de football américains
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Agressions sexuelles

Vendredi soir, des milliers d'étudiants se sont rassemblés sur le campus de l'université de Penn State, en hommage aux victimes d'agressions sexuelles.

Vendredi, les huit millions de followers du compte twitter aplusk ont pu lire ce message indigné : "Comment pouvez-vous virer Joe Pa? (…) Je trouve ça de mauvais goût." L'acteur américain Ashton Kutcher, auteur du message, faisait référence au départ mercredi du mythique entraîneur de l'équipe de football de l'université de Penn State, en Pennsylvanie.

C'était sans compter la réaction indignée d'une bonne partie de ses fans : Joe Paterno est tenu moralement responsable dans le cadre de plusieurs affaires d'agressions sexuelles, notamment de pédophilie, commises par les membres de son équipe. Ashton Kutcher s'est immédiatement excusé, et annonce qu'"à partir de maintenant, je vais arrêter de tweeter jusqu'à ce que je trouve un moyen de gérer correctement ce flux".

Mais la question soulève un problème plus grave que les gazouillis d'Ashton Kutcher : la culture de l'impunité au sein de cette équipe. Sa biographie fait de Joe Paterno "l’entraîneur qui a le plus gagné de matches de toute l’histoire du football universitaire". Mais quand, En 2002, un moniteur lui raconte avoir vu Jerry Sandusky, dans les douches avec un garçon de dix ans, Joe Paterno ferme les yeux sur les agissements de son assistant. Jerry Sandusky vient d'être inculpé pour agression sexuelle sur huit mineurs, entre 1994 et 2009.

Le renvoi de Joe Paterno a déclenché de nombreuses réactions. Vendredi soir, des milliers d'étudiants se sont réunis sur le campus de Penn State, munis de bougies, en hommage aux victimes des abus sexuels. Il y a eu aussi de nombreuses protestations, parfois violentes, après le départ d'un homme considéré comme une idole. Mais d'après un journaliste américain, quand en 2002 Joe Paterno décide de ne rien dire à la police, "ce n'est pas la première fois qu'il montre une approche ambigüe à l'encontre des membres de son programme accusés d'agressions sexuelles".

Alors qu'en 2002, le cornerback Anwar Phillips est accusé d'agression sexuelle sur l'un de ses camarades de classe, et exclu de l'université pendant deux semestres, l'entraîneur continue de le faire jouer. Ce choix, il le justifie quelques mois plus tard : "C'est le problème de personne, sinon le mien. Ce n'est pas le problème des fans, et ce n'est pas votre problème."

Entre 2002 et 2008, au moins quatre joueurs de Penn State ont été accusé d'agressions sexuelles. Le problème n'est limité ni à cette équipe, ni à ce campus. En 2004, une enquête d'USA Today montre que 168 plaintes pour agressions sexuelles ont été déposées contre des sportifs étudiants ou professionnels en 12 ans. Sur ces 168 plaintes, 22 seulement ont abouti à un procès, et six condamnations ont été prononcées.

La mère d'une des victimes de Penn State raconte son histoire, et le silence de son fils.

Lu sur The Daily Beast

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