Près de 38.000 migrants ont traversé la Manche depuis le début de l’année 2022. Rishi Sunak souhaite coopérer davantage avec la France contre les traversées illégales.
Le Premier ministre britannique Rishi Sunak s’est accordé avec le président français Emmanuel Macron pour coopérer davantage contre les traversées illégales de la Manche. Ce sujet a été évoqué lors de leur premier entretien téléphonique ce vendredi 28 octobre. Cette réalité est en constante augmentation et au cœur de tensions régulières entre Paris et Londres.
Le nombre d’exilés ayant tenté de traverser la Manche depuis le début de l’année a atteint un record.
28.526 migrants ont traversé illégalement la Manche pour rejoindre le Royaume-Uni sur le total de 2021.
Plus de 38 000 migrants ont effectué la très dangereuse traversée de la Manche sur des embarcations de fortune depuis le début de l’année 2022, plus que sur toute l’année dernière, déjà record. Selon les autorités britanniques, jusqu’à 80 % de ces nouveaux migrants sont désormais Albanais.
Rishi Sunak, qui vient de succéder à Liz Truss, a profité de cet appel au président français pour « souligner l’importance de la relation entre le Royaume-Uni et la France, voisin et allié » et dit « attendre avec impatience » un sommet bilatéral l’année prochaine.
« Le Premier ministre [britannique] a souligné l’importance pour les deux pays de rendre la route de la Manche totalement impraticable pour les trafiquants d’êtres humains. Les dirigeants se sont engagés à approfondir leur partenariat afin de décourager les traversées mortelles de la Manche qui profitent aux criminels organisés », selon un communiqué du 10 Downing Street.
Le compte-rendu de la présidence française n’évoque pas ce sujet, indiquant simplement la « disponibilité » d’Emmanuel Macron pour « approfondir la relation bilatérale entre la France et le Royaume-Uni, notamment dans les domaines de la défense, des affaires stratégiques et de l’énergie ».
Les deux pays se sont déjà accordés pour que le gouvernement britannique aide financièrement les autorités françaises à mieux surveiller les côtes françaises pour empêcher les départs.
Selon le journal The Times, Rishi Sunak veut aller plus loin et veut un accord global avec des objectifs chiffrés de bateaux interceptés et des agents de la police britannique des frontières patrouillant en France. Rishi Sunak souhaite également fixer des objectifs pour que 80% des demandes d’asile soient traitées sous six mois, contre une moyenne de 480 jours, et aussi durcir les conditions d’octroi de l’asile.
Rishi Sunak, lui-même petit-fils d’immigrés indiens, a adopté une position très dure sur l’immigration. Il soutient le projet controversé des gouvernements conservateurs précédents d’envoyer les demandeurs d’asile au Rwanda, toujours suspendu à un examen par la justice.
Il a aussi nommé l’ultraconservatrice Suella Braverman au ministère de l’Intérieur, une décision interprétée comme un geste en direction de l’aile droite du parti conservateur.
Le secrétaire d’Etat à l’Immigration Robert Jenrick a indiqué cette semaine qu’il souhaitait une relation plus « constructive » avec Paris, en particulier pour prendre des mesures communes avec les autorités albanaises.
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