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Plus dur, le retour ?
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Otages

Avant Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier, 14 journalistes français ont été retenus en otage. Leur libération n'a pas toujours été très facile à vivre.

Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier étaient jusqu'à ce jeudi 29 mai les derniers journalistes français retenus en otage dans le monde. 14 de leurs confrères ont subi le même sort depuis le début des années 80, au Liban, en Irak ou encore aux Philippines. Les Inrocks s'interrogeaient justement, en octobre dernier, sur les jours et les mois qui ont suivi leurs libérations. "Combien de dépressions, de licenciements et de divorces ?" se demandait l'hebdomadaire, rappelant que le photographe Brice Fleutiaux s'était suicidé après sa détention de huit mois en Tchétchénie.

Le caméraman Jean-Jacques le Garrec, détenu sur l'île de Jolo, expliquait ainsi aux Inrocks : "Quand on est pris en otage, le pire, c'est de ne pas revenir. Mais quand on revient, le pire, c'est le retour". Même son de cloche pour Jean-Paul Kauffmann, otage au Liban, qui décrit la "violence" du retour "à la lumière". Florence Aubenas, elle, explique que l'otage libéré doit composer avec un "climat empoisonné" par les nerfs à vif des proches qui ont attendu son retour.

Dans l'un de ses ouvrages, Jean-Paul Kauffmann parle aussi du "syndrome de Luis de Leon", du nom de ce professeur espagnol détenu pendant 10 ans sous l'Inquisition qui, une fois libéré, repris ces cours par cette phrase : "Comme je le disais hier...". L'otage libéré aurait en effet cette l'impression que "rien n'a changé et tout est différent".

Après sa libération, Jean-Paul Kauffmann est devenu écrivain pour "oublier" le journalisme. Philippe Rochot, lui aussi otage au Liban, s'est relevé grâce au journalisme. Jean-Jacques Le Garrec a poursuivi son activité de cameraman, mais sans jamais retourner dans des pays "à risques".

Au delà de la question de la poursuite ou non de leur activité de journaliste, un psychiatre militaire explique : "Les plus gravement atteints souffrent de névroses traumatiques, les autres de stress. Le problème, c'est que les journalistes acceptent beaucoup plus difficilement l'hospitalisation. Ils se sentent vite humiliés, défaillants. Leur médiatisation n'aide pas non plus. Le journaliste de retour de captivité se sent flatté, dans la peau du héros, jusqu'au moment où il s'effondre".

Lu sur Les Inrocks

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