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Culture du viol ? : des salariés de l’ONG Aides ont décidé de témoigner
©JEFF PACHOUD / AFP

Libération de la parole

La rédaction de Street Press a mené une vaste enquête sur l’ONG Aides. Une quinzaine de membres de l’association ont dénoncé certaines pratiques et dérives.

Alors que la parole se libère dans le sillage du mouvement MeToo ou de l’affaire Duhamel, la rédaction de Street Press vient de publier une enquête sur l’ONG Aides et l’attitude de certains de ses membres. Des salariés de l’ONG ont décidé de briser le silence et se sont confiés à Street Press. 15 salariés ont témoigné de ce qu’ils ont vu ou subi. Ils dénoncent une véritable « culture du viol » au sein de l’association de lutte contre le VIH qui mène un combat essentiel au quotidien et se mobilise dans le cadre de la prévention contre le SIDA.

Parmi les nombreux témoignages, un jeune homme de 25 ans embauché par l’association de lutte contre le VIH raconte son quotidien. Il a notamment été chargé pour l'association d’organiser et tenir des stands de prévention dans des lieux festifs. Lors de dépistages rapides dans une boite gay connue du sud de la France, il va subir trois situations gênantes (embrassé de force et pression pour avoir un rapport sexuel dans les toilettes). Le lundi suivant, en réunion, il raconte sa soirée difficile et fait part de son malaise. Sa supérieure, la coordinatrice, lui répond alors :

« Tu savais bien pour quoi tu signais, je croyais que tu connaissais le milieu gay, moi. »

Selon la rédaction de Street Press, les « agressions sexuelles semblent banalisées ». Pendant longtemps, la peur de nuire au combat et aux actions menées par l’association aurait poussé les victimes au silence.

Dans le cadre de leur enquête, StreetPress a recueilli les témoignages de 15 salariés, témoins directs ou victimes de faits très problématiques et répétés, commis par leurs collègues, notamment des agressions sexuelles, une absence de culture du consentement ou bien encore un climat de travail sexualisé.

L’association qui regroupe près de 450 salariés et plus de 2.000 bénévoles serait traversée par une véritable culture du viol. Ce concept sociologique est utilisé pour qualifier un ensemble de comportements et d’attitudes partagés qui minimiseraient, normaliseraient voire encourageraient le viol. Certains témoignages évoquent la nécessité de ne pas rompre le contrat de confiance avec l’association, qui exige une forte loyauté.

Une grande partie de la sociabilité professionnelle au sein de l’association se déroule lors de weekends de rassemblements, d’après Street Press. Des sessions de formation ou des congrès se poursuivent souvent par des soirées.  A l’issue de ces soirées, des représentants de l’ONG ont reçu de manière insistante et non désirée des clichés des parties intimes de certains de leurs collègues ou de cadres ou de supérieurs hierarchiques, reposant la question du consentement et d’un climat pesant. Le contexte de travail rendrait les frontières entre le personnel et le professionnel poreuses, selon les témoignages.

La banalisation de propos et de comportements sexistes est aussi évoquée par certains membres de l’ONG qui ont accepté de témoigner auprès de Street Press.

L’ONG Aides a assuré auprès de Street Press qu’elle mettait tout en œuvre pour que la direction prenne la situation à bras-le-corps.

Pour retrouver l’enquête de Street Press, cliquez ICI

Street Press

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