Après les critiques de Volodymyr Zelensky, Emmanuel Macron maintient qu'un génocide "doit être qualifié par des juristes, pas par des politiques"<!-- --> | Atlantico.fr
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Volodymyr Zelensky a jugé "très blessante" la position d'Emmanuel Macron, qui a refusé de reprendre le terme "génocide" employé par Joe Biden.
Volodymyr Zelensky a jugé "très blessante" la position d'Emmanuel Macron, qui a refusé de reprendre le terme "génocide" employé par Joe Biden.
©Sergei SUPINSKY / AFP

Choix des mots

Volodymyr Zelensky a jugé "très blessante" la position d'Emmanuel Macron, qui a refusé de reprendre le terme "génocide" employé par Joe Biden pour qualifier la situation en Ukraine.

Lors de son déplacement au Havre ce jeudi, Emmanuel Macron a tenu à répondre aux reproches adressés par Volodymyr Zelensky, qui a jugé "très blessante" la position de la France concernant le potentiel génocide commis par l'armée russe en Ukraine, selon des informations de BFMTV.

Le président Joe Biden a justifié cette semaine l'emploi du terme "génocide" pour qualifier l'action de Vladimir Poutine en Ukraine : 

"Il est de plus en plus clair que Poutine essaie simplement d'effacer l'idée même de pouvoir être un Ukrainien".

Interrogé sur ces propos mercredi sur France 2, Emmanuel Macron a refusé de suivre le positionnement de son homologue américain. Il a récusé une "escalade des mots" en indiquant vouloir "rester prudent".

"Je dirais que la Russie a déclenché d'une manière unilatérale une guerre brutale",  a commenté le président de la République.

Ce positionnement mesuré a été critiqué par les autorités ukrainiennes

À l'occasion d'une conférence de presse organisée dans le cadre de la visite en Ukraine des présidents polonais, lituanien, estonien et letton, Volodymyr Zelensky a réagi aux déclarations d'Emmanuel Macron, qu'il a jugées "très blessantes pour nous", "si elles sont vraies".

Invité de France Bleu Normandie ce jeudi à l'occasion de sa visite au Havre, Emmanuel Macron a indiqué qu'il avait eu l'occasion d'échanger avec Volodymyr Zelensky sur ce sujet : 

"D'abord, je lui ai répondu directement, puisque je l'ai eu ce matin avant de venir, et je lui reparlerai ce soir après ce déplacement. (...) La France, depuis le premier jour, est aux côtés de l'Ukraine. La France est le pays qui a le plus, entre 2014 et 2020, aidé l'Ukraine à s'équiper pour se défendre, et de loin. Je vous invite à regarder les chiffres".

Emmanuel Macron estime néanmoins que "les mots ont un sens, et il faut être très prudent. Mon rôle est évidemment de bâtir la paix, de stopper cette guerre et d'aider le président Zelensky. Mais il est aussi d'éviter une escalade et de protéger les Français contre une extension de la guerre. (...) Le mot génocide a un sens. Il doit être qualifié par des juristes, pas par des politiques".

Emmanuel Macron a tenu à préciser sa position et a alerté sur la prudence à avoir sur l'utilisation de certains mots : 

"Si c'est un génocide, et j'attire l'attention de tout le monde, les États qui considèrent que c'est un génocide se doivent, par les conventions internationales, d'intervenir. Est-ce que c'est ce que les gens souhaitent? Je ne le crois pas. Cela voudrait dire devenir cobelligérant". 

Emmanuel Macron souhaite que "tout le monde sache garder raison" afin d'éviter de tomber dans une situation "où les mots n'auraient plus de sens" : 

"Ce n'est pas aider l'Ukraine que de rentrer dans l'escalade verbale sans en tirer toutes les conséquences".

BFMTV

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