WhatsApp veut nous convaincre que son changement de CGU est (quasi) neutre pour nos données personnelles : faut-il y croire ?<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
High-tech
WhatsApp changement de CGU utilisateurs données personnelles smartphones RGPD
WhatsApp changement de CGU utilisateurs données personnelles smartphones RGPD
©STAN HONDA / AFP

Inquiétude des utilisateurs

WhatsApp poursuit sa mise à jour de conditions d’utilisation. Afin de rassurer les utilisateurs, une nouvelle bannière fera son apparition. WhatsApp va-t-il perdre de nombreux usagers face à d'autres offres comme Signal ?

Anthony Poncier

Anthony Poncier

Anthony Poncier est Docteur en Histoire, membre du collectif Réenchanter Internet et expert en transformation digitale et en stratégies collaboratives. En cette qualité, il accompagne les entreprises dans la conception de leurs stratégies médias sociaux, ainsi que dans la création de leurs réseaux internes.

Voir la bio »

Atlantico : Malgré la polémique sur le transfert de données entre WhatsApp et sa maison mère Facebook, lapplication de messagerie persiste dans sa mise à jour de conditions dutilisation. Pour convaincre, elle affichera sur l’écran des utilisateurs une bannière indiquant clairement ce qui change et ce qui ne change pas. Cette stratégie de transparence a-t-elle de quoi convaincre ?

Anthony Poncier : Pas exactement car WhatsApp a communiqué de manière maladroite et l’inquiétude des utilisateurs venait du fond et non de la forme. Actuellement, WhatsApp ne revient pas en arrière, l’entreprise considère avoir mal communiqué et met en place un meilleur plan de communication. Durant cette période, nombreux ont été les utilisateurs à apprendre que WhatsApp faisait partie de Facebook. Ce dernier n’étant pas la référence en matière de protection de la vie privée, les utilisateurs ont découvert une nouvelle facette de la messagerie instantanée.

Les nouvelles conditions d’utilisation devaient être mises en place le 8 février et cela a été repoussé jusqu’au 15 mai, mais dans l’absolu on revient sur les mêmes choses. Seul un bandeau a été placé afin d’informer des nouvelles informations de confidentialité et que majoritairement le service WhatsApp business est impacté. Ce qui ne change pas et qui est intéressant de savoir est que WhatsApp n’autorise pas davantage de données avec Facebook dans le but d’optimiser son service. Fondamentalement, le service le faisait déjà avant sans que les gens soient au courant.

En Europe, il est à rappeler que nous sommes toujours protégés par le RGPD. L’impact est donc différent dans l’Union européenne que dans le reste du monde.

Allons-nous voir une fuite des utilisateurs vers d’autres messageries plus sécurisées comme Signal ?

Beaucoup d’utilisateurs vont ouvrir des comptes sur Signal, mais vont garder un compte WhatsApp. Elle reste la messagerie dominante sur le marché. Dans toute messagerie, si vos contacts ne sont pas dessus, pour échanger il faut bien passer ailleurs. Une majorité des échanges se fait encore sur WhatsApp plus que sur Signal. WhatsApp en contre attaque a d’ailleurs pointé du doigt certaines applications qui ne proposent pas le chiffrement de bout en bout comme Telegram.

Ceux qui refusent les nouvelles conditions d'utilisation seront privés de la fonctionnalité messages mais pourront toujours recevoir des appels. Pourquoi ce choix ? 

Un message doit être émis alors que l’appel, si l’application est installée, peut être reçu. Lorsque l’on reçoit un appel on est récepteur et non acteur. C’est aussi une stratégie de la part de WhatsApp, si on continue à recevoir des choses de l’extérieur, on peut se poser la question d’un retour sur le service afin d’envoyer un message. Sans le dire, ils incitent les utilisateurs à revenir et signer les nouvelles CGU. C’est une porte ouverte laissée à un éventuel retour.

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !