Web 2.0 : une bulle sur le point d'éclater ?<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Media
Web 2.0 : une bulle 
sur le point d'éclater ?
©

Paf !!

Toutes les entreprises ne jurent que par les blogs et les réseaux sociaux. Mais savent-elles seulement pourquoi ? Star des années 2000, le web 2.0 - qui englobe la façon dont les utilisateurs ont créé ou influé sur les contenus Internet - pourrait trouver ses limites dans les années 2010.

Alban Raïs

Alban Raïs

Né le 10 mai 1976, Alban Raïs est avocat depuis 2002,  il est spécialisé dans le droit pénal des affaires, le droit de la responsabilité, et conseil d'entreprises.

Voir la bio »

C’est une guerre d’intelligence économique que se livrent actuellement éditeurs de logiciels et grands noms de la téléphonie mobile. En ligne de mire : les nouveaux systèmes d’exploitation, connectivité illimitée, navigation facilitée et applications en tous genres. En toile de fond : la richesse de l’expérience individuelle, la volonté de partage et l’échange des idées pour le bien-être collectif.

Le web 2.0 : une réalité économique…

Aucun doute, les usages du web 2.0 ou du web social sont désormais pleinement appréhendés par les opérateurs économiques qui voient dans ces regroupements d’utilisateurs par communauté d’intérêts l’émergence de clientèles spontanées immédiatement exploitables. Le web social obsède ainsi les entreprises soucieuses de rester compétitives. Et bon nombre de PME qui n’auraient pas encore pris le pas des nouvelles technologies et de l’e-commerce s’interrogent sur l’opportunité de créer quelques blogs, wiki ou espaces de travail en ligne et d’accéder ainsi au statut 2.0.

… Longue, coûteuse et douloureuse…

Mais s’approprier les fonctionnalités d’Internet n’est guère chose aisée. Le web social, basé sur le concept d’autorégulation dit de « la sagesse des foules », implique que les utilisateurs d’une nouvelle interface communiquent entre eux et enrichissent volontairement et quotidiennement les informations sur les produits mis en ligne.

Ce regroupement thématique en vue du partage, s’il n’impose que quelques aménagements de l’architecture logicielle d’un système d’information, nécessite cependant de s’engager dans un long et lourd processus, non plus seulement économique mais également sociologique (modification des pratiques habituelles, réactivité incessante, orientation participative, etc).

Le succès d’un passage de l’entreprise traditionnelle à l’entreprise 2.0 implique donc un chantier d’envergure, parfois coûteux, ainsi qu’une organisation particulièrement stricte et rigoureuse. Le temps faisant défaut et l’entreprise 2.0 devant, en principe, rester l’accessoire de l’activité économique primaire, le recours à quelques prestataires spécialisés est alors généralement de rigueur.

… Et qui pourrait être victime de son succès.

Cet investissement est-il encore aujourd’hui réellement nécessaire au maintien de la compétitivité sur la marché voire même seulement opportun ? A l’heure d’un web social saturé d’informations en tout genre – que résume assez bien le néologisme « infobésité » - mais également perturbée par la gouvernance émergente de petits groupes d’utilisateurs identifiés dont l’action tend à anéantir le principe même de sagesse des foules, on peut effectivement se demander si le web 2.0 n’aurait pas atteint son paroxysme et s’il ne pourrait pas finir par souffrir de dépréciation.

Souvenons-nous de la « bulle spéculative Internet » et du krach des années 2000, laquelle avait été précédée par une forte période d’euphorie… L’expérience non plus individuelle mais collective devrait donc conduire toute PME désireuse d’accéder au statut 2.0 par simple phénomène de mode, à murir plus avant sa réflexion avant de s’engager dans un pari qu’elle ne pourrait, par la suite, honorer.

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !