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Les valeurs de notre République sont aujourd’hui menacées, de l’intérieur comme de l’extérieur, et notre démocratie est en panne, à l’image de ce qui se passe dans une large partie du monde occidental.
Les valeurs de notre République sont aujourd’hui menacées, de l’intérieur comme de l’extérieur, et notre démocratie est en panne, à l’image de ce qui se passe dans une large partie du monde occidental.
©LUDOVIC MARIN / AFP

Grand Sursaut

Incivilités, violences, défiance, désinformation, refus de l’autorité, complotisme, populisme, décivilisation… Les valeurs de notre République sont aujourd’hui menacées, de l’intérieur comme de l’extérieur, et notre démocratie est en panne, à l’image de ce qui se passe dans une large partie du monde occidental. Comment en sommes-nous arrivés là ? Comment sortir de l’impasse ? Telles sont les questions, graves, complexes et urgentes auxquelles il nous faut impérativement répondre aujourd’hui.

Gérard Mermet

Gérard Mermet

Gérard Mermet est sociologue, directeur du cabinet d’études et de conseil Francoscopie. Dernier ouvrage paru : Francoscopie 2030 (Nous, aujourd’hui et demain), Larousse, 2018.

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Un Grand Sursaut est de toute évidence nécessaire pour la France. La condition première pour le réaliser est de retisser les liens sociaux très distendus, parfois même rompus entre les citoyens, mais aussi entre eux et les acteurs politiques, économiques, sociaux, intellectuels ou médiatiques du pays. Il s’agit de réconcilier les Français, en développant à la fois leur responsabilité individuelle et leur sens de l’intérêt collectif.  

Pour y parvenir, il nous faut réaffirmer nos valeurs républicaines. En les complétant par des valeurs que je qualifie de « post-individualistes », c'est-à-dire tournées vers les autres plutôt que centrées sur soi-même : respect, ouverture, considération, écoute, bienveillance, empathie… Mais ces valeurs humanistes et compassionnelles ne suffiront pas ; nous devrons aussi faire preuve de courage, de pragmatisme, de fermeté, d’abnégation. Et même d’intransigeance dès lors que nos fondements seront menacés, ou lorsque les « autres » refuseront la main que nous leur tendrons.

L’objectif du Grand Projet à engager est d’inciter chaque citoyen à s’impliquer davantage dans l’avenir commun, à participer plus activement aux débats nationaux afin de faire valoir ses droits, mais aussi et surtout de remplir ses devoirs envers la collectivité. C’est ainsi que nous pourrons réduire à la fois les fractures sociales et les « factures » qui plombent notre « économie en 3D » : Dépenses, Déficits, Dettes. Et aller ainsi vers une « écolonomie », plus soucieuse de l’environnement et moins créatrice d’inégalités sociales. Il nous faudra pour cela obtenir des « compromis synergiques » qui nous permettront d’avancer beaucoup plus vite ensemble que séparément. Et en recherchant dans chaque domaine un « PGCR » (plus grand commun rassembleur) destiné à conjuguer efficacité et équité.

Nous pourrons ainsi nous rassembler sans pour autant chercher à nous ressembler. En plaçant par exemple au pouvoir un parti « apolitique » ou « transpolitique » (coalition), essentiellement préoccupé du bien commun, capable de réunir tous les citoyens de bonne volonté, de bonne foi et de bon sens. Sinon, il nous faudra accepter le déclin, progressif ou brutal, mais inéluctable. 

Les valeurs « post-individualistes » définiront ce que devra être l'« honnête individu du XXIe siècle ». Une femme ou un homme Réaliste, Rationnel et Responsable. C'est-à-dire doté(e) de bonne volonté, de bonne foi (laïque ou religieuse) et de bon sens. Capable de mettre en question ses certitudes, de modifier ses attitudes, de transformer ses habitudes, et d’accroître ses aptitudes. De prendre aussi un peu d'altitude, pour voir plus loin dans l'espace et dans le temps, plutôt que de se laisser aveugler par la proximité et le court terme.

Nous avons à choisir dès maintenant entre deux destinées possibles pour la France. Poursuivre notre route sur l’impasse où nous nous trouvons, et mener à son terme la « décivilisation ». Ou engager le Grand Projet qui nous permettra d’y échapper. Soyons donc positifs sur notre avenir ; comme l’affirmait Shakespeare, « Il n’est de crépuscule qui ne présage une aube (1) ».

Gérard Mermet est sociologue et président du cabinet d’études et de conseil Francoscopie. Il publie "L’avenir est en NOUS ! (Avant qu’il soit trop tard)", aux éditions JDH. 

(1) Macbeth, acte IV, scène iii.

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