Ingratitude
Ultra-gauche, anars, black-blocs : les (étrangement) "protégés" d’Emmanuel Macron et de Gérald Darmanin passent à l’ennemi
La manifestation contre les méga-bassines à Sainte-Soline dans les Deux-Sèvres a été marquée par un déferlement de violences de la part de militants écologistes radicaux contre les gendarmes.
Xavier Raufer
Xavier Raufer est un criminologue français, directeur des études au Département de recherches sur les menaces criminelles contemporaines à l'Université Paris II, et auteur de nombreux ouvrages sur le sujet. Dernier en date: La criminalité organisée dans le chaos mondial : mafias, triades, cartels, clans. Il est directeur d'études, pôle sécurité-défense-criminologie du Conservatoire National des Arts et Métiers.
Jadis, l'officielle Radio-Pékin de la "Grande Révolution Culturelle Prolétarienne" était un festival délirant-fanatique. Ah ! La "paysanne-pauvre opérée d'une tumeur de trente kilos", clamant à son réveil "Longue vie au Président Mao"... Ce, sans délaisser la sagesse ancestrale chinoise : Radio-Pékin évoquait souvent ce paysan idiot qui, soulevant une grosse pierre, se l'était ensuite laissée retomber sur le pied.
Eh bien, à présent, Macron-Darmanin vivent exactement cette mésaventure du paysan-simplet. L'affaire remonte même avant, l'étrange aboulie face aux anarchistes, à l’ultragauche, etc., vient en fait de la présidence Hollande ; ce, malgré leurs exactions, attentats, etc.
Ces groupuscules ont moult casquettes : éco-saboteurs un jour, Black Blocs ou Antifa ensuite ; total, quelques centaines d’agitateurs professionnels. Voleurs, fraudeurs, drogués etc. : une tourbe où la police recrute aisément ses indicateurs. Sous Hollande-Macron cependant, leur répression est quasi-nulle ; jamais les magistrats antiterroristes ne sont saisis de leurs purement idéologiques attentats, jugés par des sous-fifres, voire "oubliés". D'où l'"extravagant sentiment d'impunité" de l'ultragauche, déploré par la presse.
Dès avril 2020, le Renseignement territorial alerte sans résultat sur des "Appels à l'action directe suivis d'effet" provenant des anars-antifas ; les syndicats s'inquiètant aussi de la patente collusion : dès janvier 2020, la CGT, FO et l'UNEF de Lille s'indignent auprès du préfet de ravages urbains commis en toute quiétude par des "individus aisément reconnaissables... cassant sans être inquiétés".
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Ce lumpenproletariat anar ("bandes armées de la Macronie" ?) est-il tenu au chaud, futurs agents provocateurs si "on" approchait trop du pouvoir ? En tout cas, vers la présidentielle du printemps 2022, Macron-Darmanin évitent avec soin tout ennemi à l'ultra-gauche.
- janvier 2022 - spectacle : un M. Darmanin martial « décide » de dissoudre le brulot Nantes révoltée (créé en 2012). À ce jour : « Nantes révoltée est sans nouvelle du gouvernement ». Le décret de dissolution (Art. 212-1, Code de la sécurité intérieure) dort à Beauvau.
- Janvier 2022 - 600 « autonomes » ravagent Nantes, à l’appel du KANAL (Komité Nantais pour l’autonomie des luttes). Commerces (Zara, Monoprix, banque, bar) détruits, vitrines fracassées, police assaillie, soutien amusé d’élus écologistes ; répression zéro.
- Avril 2022 - la nuit de la présidentielle, émeutes anars-Antifa à Paris, Rennes, Nantes, Lyon et Toulouse ; graffiti : "Brûle la droite... Guerre sociale", mobilier urbain et vitrines éclatés, deux-roues poubelles et chantiers incendiés, tirs de mortiers, jets de projectiles. Le même mois, une meute anar pille le restaurant de l'université Paris-VIII ; deux fois de suite. Un salarié du restau-U : « Ils sont identifiés par les vidéos, mais pas inquiétés... Ils font ça depuis 2018 » ; pour tout cela, répression zéro.
- Avril 2022 toujours : une vingtaine de Black Blocs et anars cagoulés ravage le campus Condorcet d’Aubervilliers (93) : portes, casiers et vitrines défoncés, ordinateurs volés ou détruits, livres et dossiers pillés. Des centaines de milliers d’euros de dégâts. Aux murs, inscriptions antisémites et menaces de mort. Répression zéro.
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Cette grande mansuétude perdure depuis lors, malgré les énormes et répétitives exactions des Anars-Antifa-Black Blocs, etc. Et la justice ? Depuis 2020, un platonique Parquet national antiterroriste "suit l'évolution du phénomène" :
- Agression physique de militants de droite, dont à répétition, ceux de l'UNI : répression zéro - ou bien en mode farce comme à Grenoble, avec quelques heures de travail d'intérêt général. À Dijon (Juin 2020) un émeutier violent est "condamné" à 90-jours amende à 5 euros et - l'État-policier dévoilant ici sa gueule hideuse - "à la confiscation de sa matraque".
- À Lyon, les autonomes du GALE appellent à lyncher les policiers - zéro suites ni sanctions,
- En décembre 2022, une centaine de casseurs anars-écolos ravagent près de Marseille une usine, puis disparaissent "sans être inquiétés",
Pendant ce temps, la justice réceptionne des interpellés-bidon et les élargit illico pour "Infractions non caractérisées".
Aujourd'hui, comme prévisible, la meute anar-antifa a flairé le sang et casse tant et plus, en marge (voire en tête) des défilés conspuant la réforme des retraites. Devant un pays ravagé, où les exactions (impunies) se chiffrent par centaines, M. Darmanin dénonce "d'inacceptables attaques" et la "violence de casseurs d'extrême-gauche".
MM. Macron, Darmanin et Dupond-Moretti ne peuvent s'en prendre qu'à eux-mêmes : leur "réserve-citoyenne" face à la montée de la droite nationale a déserté en rase campagne. La voilà de retour dans la "guerre sociale".
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