Ukraine : la trêve en trompe-l'œil de Vladimir Poutine<!-- --> | Atlantico.fr
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Vladimir Poutine et le ministre de la Défense russe, Sergueï Choïgou, lors d'une réunion au Kremlin.
Vladimir Poutine et le ministre de la Défense russe, Sergueï Choïgou, lors d'une réunion au Kremlin.
©MIKHAÏL KLIMENTIEV / SPOUTNIK / AFP

Cessez-le-feu

Vladimir Poutine a ordonné jeudi un cessez-le-feu en Ukraine pour le Noël orthodoxe durant les 6 et 7 janvier. Kiev dénonce "l'hypocrisie" de la Russie et la volonté de gagner du temps.

Jérôme Pellistrandi

Jérôme Pellistrandi

Le Général Jérôme Pellistrandi est Rédacteur en chef de la Revue Défense nationale.

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Atlantico : Dans un communiqué du Kremlin jeudi matin, la Russie a fait savoir qu’elle était ouverte aux négociations si l’Ukraine intégrait les « nouvelles réalités territoriales ». Le même jour, Vladimir Poutine annonçait un cessez-le-feu unilatéral pour le Noël orthodoxe. Comment le comprendre ?

Jérôme Pellistrandi : Il y a effectivement eu une accélération des évènements à l’approche du Noël orthodoxe, dont on sait qu’il est très important pour les Russes (mais aussi pour les Ukrainiens). Le patriarche Kirill, très proche de Vladimir Poutine, avait demandé une trêve de Noël. Ce cessez-le-feu est peut-être la première bonne nouvelle depuis le début de la guerre puisqu’il pourrait y avoir un arrêt des combats pendant 36h sur le front, ce qui n’est pas arrivé depuis le début de la guerre.

C’est aussi une bonne opération de communication pour Vladimir Poutine qui a initié cette démarche. Car si les Ukrainiens ne respectent pas la trêve, il sera très facile de dire à son opinion publique que la Russie est agressée.

Mais il est assez clair que le discours de fond n’a pas réellement changé sur les négociations. Tant Poutine que Lavrov disent qu’ils sont prêts à discuter, à leurs conditions. Et ces conditions sont tout bonnement inacceptables pour les Ukrainiens parce que cela reviendrait à accepter qu’une partie du territoire Ukrainien revienne aux Russes. Il semble donc qu’aucun accord ne soit possible pour l’ouverture des négociations, donc il faut rester extrêmement prudent, y compris pendant la trêve.

Est-ce que cette trêve peut être le témoignage d’une faiblesse russe ?

Techniquement, oui, pour les Ukrainiens comme pour les Russes. 36h de cessez-le-feu, ce n’est jamais négligeable dans ce type de conflit. Sachant que les Ukrainiens resteront particulièrement vigilants pour ne pas risquer la déroute. Des deux côtés les pertes sont très importantes. Et on le voit bien sur le terrain, il y a un épuisement qui se traduit par une stabilisation de la ligne de front, ce qui rend très difficile la possibilité de mener une bataille décisive.

Si la trêve est mise en œuvre, je pense qu’il y aura le silence sur le champ de bataille. Il ne faut pas attendre d'évolution décisive. Chacun des deux camps a besoin de régénérer ces forces. Mais la question, c’est que se passera-t-il après la trêve ?

Faut-il voir dans cette trêve un geste de bonne volonté ?

Au regard des atrocités commises par les forces russes, il sera difficile pour les Ukrainien d’y voir un gage de bonne volonté. Ce sera 36h sans combat, mais il ne faut pas surinterpréter ce cessez-le-feu, ni espérer qu’il fasse évoluer quoi que ce soit entre les deux pays.

A combien sont estimées les pertes à l’heure actuelle ?

Les dernières estimations de l’état-major de l’UE parlent d’au moins 60 000 soldats russes tués.  Et trois fois ce nombre seraient blessés, soit 250 000 soldats russes hors de combat. Du côté Ukrainien, les pertes sont moins importantes mais se chiffrent malgré tout en dizaine de milliers. Et ce sans compter les lourdes pertes civiles.

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