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Secrets sur Internet

Une étude bat en brèche de nombreux clichés. Entre autres : les jeunes ne seraient guère friands de Twitter, trouvent l'email ringard et n'oublient jamais d'effacer les traces qu'ils laissent sur la toile.

Les adolescents ont des secrets, c'est bien connu. Mais l'avènement des nouvelles technologies a-t-il changé la vie des jeunes, ont-ils de nouveaux secrets ? Une étude menée par Business Insider révèle ce qu'ils font sur le web.

Pour commencer, il est important de rappeler que les adolescents surfent sur Internet avant tout depuis leurs smartphones. Près de 50% d'entre eux possèdent en effet un iPhone ou gadget du même type, quand pratiquement tous ont au moins un téléphone portable.

Mais ce n'est pas l'unique plateforme qu'utilisent les jeunes pour surfer sur Internet. Près de 75% d'entre eux possèdent en effet un ordinateur portable, qui sont plus répandus chez les jeunes filles que chez les garçons. Étonnamment, les jeunes ne sont pas très friands des tablettes numériques. Seuls 14% d'entre eux possèdent en effet un iPad ou un modèle du même type.

Maintenant, il reste à découvrir ce que font les jeunes avec toutes ces machines !

Bien évidemment, ils aiment communiquer entre eux.Les e-mails, et la messagerie instantanée AIM ? Certainement pas ! Pour les vieux tous cela ! Alors qu'en mai 2011, 7 500 millions de jeunes envoyaient des e-mails, ils ne sont plus que 6 400 millions un an plus tard.

L'un des deux moyens principaux choisis par les adolescents pour communiquer reste en effet les SMS. Pour un tiers d'entre eux, c'est même le premier choix pour échanger avec leurs amis. 68% des adolescents envoient  au moins un SMS par jour, comme le dévoilait une étude du Pew Internet Research Center ! Bien plus que le reste de la population. En effet, quand les 13-17 ans envoient 3 417 messages par mois en moyenne, les 25-34 ans n'en envoient "que" 928.

Deuxième moyen de communiquer : les réseaux sociaux. Plus de la moitié des adolescents consultent un réseau social tous les jours, sans compter le site de micro-blogging Twitter, qui reste très peu utilisé par les adolescents. Seulement 11% des jeunes twittent, ce qui signifie qu'un plus grand nombre, 35%, "visitent des mondes virtuels" ! Sans surprise, c'est le "voyeurisme" qui l'emporte sur les réseaux sociaux avec la consultation des profils Facebook des amis. Ce qui n'est pas nécessairement une bonne chose. Une étude américaine a en effet montré que Facebook pouvait avoir des effets négatifs sur la psychologie des jeunes, notamment en les rendant plus narcissiques, mais agressifs, déprimés, anxieux tout en provoquant des maux d'estomac ou encore des problèmes de sommeil.

N'allez toutefois pas imaginer que les jeunes ne se servent d'Internet que pour communiquer. Comme pour les autres classes d'âge, les adolescents se servent du web comme un outil de recherches, et également pour jouer en ligne !

Mais contrairement aux autres, les adolescents n'achètent pas vraiment en ligne ni ne lisent les journaux. Une étude américaine révélait toutefois que 62% des jeunes apprécieraient se renseigner sur l'actualité sur le web.

Le plus intéressant reste évidemment les choses qu'ils font et dont les parents n'ont aucune idée ! Près d'un tiers d'entre eux n'hésitent ainsi pas à publier sur Internet leur numéro de téléphone. Moins surprenant, 32% se révèlent être de petits coquins à visiter des sites pornographiques, ce que près de neuf parents sur dix ignorent pourtant !

C'est que les jeunes savent couvrir leurs traces :  plus de la moitié d'entre eux n'oublient jamais d'effacer l'historique du navigateur, et toujours sur leurs gardes, ils diminuent les fenêtres sur l'ordinateur dès que leurs parents approchent.

Les jeunes et Internet, une grande histoire de communication ? Oui, et non. S'ils ne cessent de s'envoyer des messages sur les réseaux sociaux, ou des SMS via téléphones portables, 49% des adolescents assurent pourtant qu'ils préfèrent parler à leurs amis de visu, tout en assurant que leurs interactions sur Internet a amélioré les relations qu'ils entretiennent avec leurs amis.

Une génération décidément bien paradoxale.

Atlantico a interrogé Régis Bigot, Directeur du département "conditions de vie et aspirations des Français" au CREDOC (Centre de recherche pour l'Etude et l'Observation des Conditions de vie).

Atlantico : Les emails sont peu populaires chez les ados… L’email serait-il has been ?

Régis Bigot : Les adolescents, plus nomades, se sont très vite appropriés le téléphone mobile et les SMS, alors que le courriel s’est historiquement imposé aux adultes, qui se sont saisis de l’outil dans le milieu professionnel. Cette dichotomie n’est pas nouvelle, les deux publics coexistent : les études les plus récentes montrent que les SMS n’excluent pas les courriels.

Il est vrai qu’avec le smartphone, il est possible d’être nomade et d’envoyer indifféremment SMS et courriels. Pourtant, la dichotomie demeure. Mais les deux moyens de communication ne supposent pas la même intrusion dans la vie privée. L’injonction de répondre à un courriel est moins forte que lors des échanges par SMS, qui s’apparentent beaucoup à du chat.

Les ados n’aiment pas Twitter, privilégient les SMS… leur comportement va-t-il évoluer en grandissant ou sont-ce là les habitudes des adultes de demain ?

La diminution du fossé numérique a permis la diffusion des nouveaux usages d’une génération à l’autre, en termes de pratique mais aussi d’opinion sur les nouvelles technologies. Malgré tout, certains usages sont spécifiques à la jeunesse et ne seront pas importés à l’âge adulte. Les études sociologiques montrent par exemple que le réseau relationnel dans le « monde réel » est extrêmement dense à l’adolescence et tend à s’étioler au fil du temps. Chat et SMS sont donc particulièrement associés à une certaine période de la vie. En vieillissant, ils se mettront probablement à envoyer des courriels pour communiquer dans l’univers professionnel.

30% des adolescents publient leur numéro de téléphone en ligne, et seuls 14% des parents s’en doutent. De même, un tiers des ados consultent des sites pornographiques, et seuls 12% des parents en sont conscients. La fracture numérique est-elle inter-générationelle ?

C’était davantage le cas il y a une dizaine d’années. Aujourd’hui, une très large partie de la population dispose d’un accès à internet, quelle que soit la catégorie sociale ou l’âge. Le différentiel de maîtrise des nouvelles technologies entre adultes et plus jeunes n’est pas considérable. De plus, la tolérance des parents est plus grande vis-à-vis des usages technologiques, parce qu’ils se disent que c’est l’avenir. Même les familles peu aisées s’équipent, se disant que c’est pour l’avenir de leurs enfants, pour faire des études, pour s’intégrer dans le monde moderne. Il y a donc assez peu de contrôle et d’interdit. Le regard est au contraire plutôt encourageant. Les parents ne sont pas incompétents, et les enfants ne profitent pas de cette incompétence. L’explication réside surtout dans l’envie des parents que leurs enfants attrapent une révolution en marche.

52% des adolescents déclarent que les interactions en ligne leur ont permis d’améliorer leurs relations avec leurs amis. Un ado qui est absent des réseaux sociaux aujourd’hui se sent-il seul ?

En effet, près des trois quarts des adolescents considèrent que sans accès à internet, il y a un risque d’exclusion sociale. Les réseaux sociaux se sont imposés non seulement pour améliorer ses relations réelles, mais aussi rencontrer de nouvelles personnes, qui peuvent se transformer en relations réelles par la suite. 

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