Tour d’Europe des campagnes pour les Européennes : direction la Suède <!-- --> | Atlantico.fr
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La Suède tient une place particulière en Europe, à la fois observateur et membre.
La Suède tient une place particulière en Europe, à la fois observateur et membre.
©Reuters

Et chez vous, comment ça va ?

Dixième étape de notre tour d'Europe des campagnes pour les élections européennes : la Suède. Même si le pays n'est pas dans l'euro, il reste très attentif sur les questions européennes, particulièrement concernant la sécurité dans les pays Baltes et les relations avec la Russie.

François-Charles  Mougel

François-Charles Mougel

François- Charles Mougel  est professeur des Universités d'Histoire contemporaine à Sciences-po Bordeaux. Il est l'auteur de L'Europe du Nord contemporaine de 1900 à nos jours aux éditions Ellipses (2006) et de Histoire des relations internationales. De la fin du XVIIIème siècle à l'aube du IIIème Millénaire (2013).

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Atlantico : A l'approche des élections européennes, quels sont les principaux thèmes qui occupent les débats en Suède ? Par quels partis sont-ils portés, et sont-ils focalisés sur l'Europe en elle-même, ou bien les préoccupations d'ordre national prévalent-elles ?

François-Charles Mougel : Il est important de rappeler que les élections européennes précèdent de peu les élections générales en septembre prochain et vont donc servir de test en termes de mobilisation électorale et de participation. Les médias suédois observent très attentivement cette campagne en prévision des élections locales.

La Suède tient une place particulière en Europe, à la fois observateur et membre. Les thèmes principaux des débats concernent le bon fonctionnement des institutions, et en particulier la présidence du Parlement européen, qui sera doté de nouveaux pouvoirs et de nouvelles responsabilités avec l’application du Traité de Lisbonne. Ils sont aussi très attentifs à la gestion économique dans le cadre du traité budgétaire de Bruxelles. Même si la Suède ne participe pas à l’Euro, elle s’enquiert du respect des termes du traité budgétaire par ses partenaires.

Les partis sont également préoccupés par les enjeux de la politique extérieure, et notamment des relations avec la Russie avec laquelle la Suède partage près de 1000 kilomètres. La sécurité dans les pays Baltes est également une source de préoccupation depuis les tensions liées à la crise ukrainienne. Même si elle a une tradition de neutralité, la Suède est également en lien avec tout le dispositif occidental, comme l’Otan.

L’autre thème fort et qui concerne de près les pouvoirs européens est celui de la protection des zones sauvages de l’Arctique et de la pollution de la mer Baltique dans le cadre de la "dimension septentrionale". Ils sont aussi de plus en plus sensibles à notre monnaie. Ils sont bien conscients que l’euro a globalement résisté à la crise, et qu’elle a été le garant d’une certaine protection des marchés économiques européens.

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Quelles sont les forces en présence, et à quels résultats s'attend-on ?

8 partis suédois sont représentés au Parlement européen, avec deux places en plus accordées à la Suède par rapport aux précédentes élections, ce qui portera leur nombre à 20. Parmi les plus importants on trouve le parti Social-Démocrate qui remporterait près de 30% des sièges. Les modérés monteraient aussi très légèrement. Les libéraux quant à eux ont nettement déclinés dans les sondages et ne remporteraient peu voir aucun siège, alors que les verts sont partis pour en avoir un. Le parti pirate quant à lui est très en baisse dans les sondages, après avoir fait 7,2% en 2009, les mêmes le placent actuellement à 2,2%. Y aura-t-il une remontée de dernière minute ? C’est assez incertain.

Il y a un véritable effet de polarisation sur les deux principaux partis au détriment des formations politiques plus modestes.

A quel niveau de mobilisation des Suédois s'attend-on ?

La participation en 2009 était de 45.5%, et d’après des estimations prudentes elle pourrait dépasser les 50% du fait des tensions sécuritaires de la région. Ce facteur met le pays en attente de l’Europe, et surtout sur la possibilité d’un projet de défense européenne. Mais ils sont aussi intéressés par les sujets qui touchent l’identité européenne. En témoigne leur rejet du traité de libre-échange transatlantique qui pourrait mettre à mal un système social qu’ils ont réussi à préserver jusqu’à aujourd’hui.

Qu'en est-il des partis dits eurosceptiques ? Pourraient-ils, comme cela devrait-être le cas en France, effectuer une percée ?

Les partis extrémistes n’ont pas bonne presse en Suède. Et d’ailleurs, ils ne jouissent d’aucun siège pour le moment et contrairement à leurs voisins au Danemark et la Finlande, où leur présence dans les médias et dans les instances représentatives est élevé. On peut dire que c’est le fait d’une poussée néo-nazi il y a peu de temps et qui a fini par discrédité les formations extrémistes, créant une allergie aux idées anti-démocratiques. Ils sont en revanche très attentifs à la question de l’immigration, puisque la population étrangère en Suède représente 10% de la population totale ce qui est énorme pour un pays de 10 millions d’habitants.

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