Soleil faiblard : les scientifiques essaient de comprendre sa somnolence actuelle<!-- --> | Atlantico.fr
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Le Soleil traverse actuellement sa période la moins active depuis plus d'un siècle.
Le Soleil traverse actuellement sa période la moins active depuis plus d'un siècle.
©Reuters

L'astre au repos

Le cycle solaire actuel, qui s'étale sur onze ans, est moins intense que les précédents. Selon certains scientifiques, le phénomène serait lié à la "dynamo interne" de l'astre.

Philippe Lamy

Philippe Lamy est astrophysicien et chercheur émérite au CNRS. Il a été l'un des concepteurs de la mission Rosetta.

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Atlantico : Le Soleil traverse actuellement sa période la moins active depuis plus d'un siècle, a indiqué à l’AFP Doug Biesecker, un physicien de l’Agence américaine océanique et atmosphérique (NOOA). Le nombre de taches décomptées depuis le début du cycle actuel, débuté en 2008, serait inférieur à la moyenne observée ces derniers siècles. Traversons-nous effectivement une période de « somnolence solaire », et celle-ci est-elle normale ?

Philippe Lamy : Rappelons que l’activité du soleil mesurée par le nombre de taches à sa surface varie de façon quasi-périodique avec une période de 11 ans (qui elle-même varie un peu). Le minimum d’activité solaire atteint entre l’actuel cycle 24 et le précédent (le 23) a été tout à fait anormal. Il a été à la fois très long, approximativement de la fin 2007 à la fin de l’année 2009,  et très profond, mais il est maintenant terminé. L’activité est donc repartie depuis, mais comme prédit par de nombreux experts, ce cycle 24 est moins intense que le précédent. On constate qu’il est similaire au cycle 5, qui s’est déroulé de 1796 à 1802. Comme quoi l’histoire se répète, et d’ailleurs les experts ne s’en affolent pas du tout.

Quels sont les effets de cette baisse de l’activité solaire ?

Cela donne lieu en particulier à une fluctuation de la constante solaire, qui est très faible, de l’ordre de 1%. Les cycles solaires ne sont pas répétitifs, on en distingue sur les siècles précédents des ensembles de trois ou quatre qui sont relativement élevés suivis de plusieurs moins intenses. Nous venons de passer une période de trois cycles relativement intenses, et la conjoncture actuelle permet de penser que nous entrons dans une série de cycles plus modestes. Ces événement sont très intéressants d’un point de vue physique, et notamment relativement au magnétisme du soleil : c’est probablement la "dynamo interne" de ce dernier qui est responsables des phénomènes en question, même si nous sommes encore loin d'en comprendre tous les mécanismes. Mais rien de tout cela n’est réellement ressenti à l’échelle humaine.

Quel est le lien entre ces cycles et les ères glaciaires, longues et moins longues, auxquelles la Terre a été soumise ?

Entre le milieu du 17e et le début du18e siècle, très peu de taches solaires ont été observées, un phénomène remarqué par E.W. Maunder, d’où le nom de "minimum de Maunder".  A la même époque, s’est produit un refroidissement en Europe, sorte de mini période glaciaire. La question de savoir si les deux phénomènes sont liés donnent encore lieu à d’intenses débats dans la communauté scientifique. De ce côté, des avancées sont encore à effectuer…

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