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Sexy sexas : connaissez-vous les bobos version 2017, ces boomers bohèmes qui n’ont certainement pas renoncé aux plaisirs de la vie ?
©Flickr

I'm sexy and I know it

Contrairement aux idées reçues, le CNRS révèle que les seniors "vivent bien leur âge" et sont bien plus heureux que la jeunesse.

Serge Guérin

Serge Guérin

Serge Guérin est professeur au Groupe INSEEC, où il dirige le MSc Directeur des établissements de santé. Il est l’auteur d'une vingtaine d'ouvrages dont La nouvelle société des seniors (Michalon 2011), La solidarité ça existe... et en plus ça rapporte ! (Michalon, 2013) et Silver Génération. 10 idées fausses à combattre sur les seniors (Michalon, 2015). Il vient de publier La guerre des générations aura-t-elle lieu? (Calmann-Levy, 2017).

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Le Centre National pour la Recherche Sociale a révélé que les personnes de plus de 65 ans déclarent constamment des niveaux élevés de bien-être, de satisfaction et de valeur de vie et sont beaucoup moins anxieux que le reste de la population ». Que signifie précisément ce chiffre ?

Serge Guérin : D’un point de vue sociétale, ce type d'étude démontre une récente catégorie sociodémographique qui est née en France : les jeunes senior qui ont le plus souvent entre 60 et 75 ans, que j’ai dénommé "Bobo"s pour "Boomers Bohêmes" .Très marqués par la révolution des mentalités et des modes de vie de 1968, retraités ou non, ils entendent rester des actifs sociaux, à la fois hédonistes et concernés par le monde contemporain. Ce sont d’ailleurs des très grands fidèles des médias et de l’information. Les Boomers. Bohêmes bénéficient en outre du "triangle d’or", symbolisé par le temps disponible, un pouvoir d’achat pouvant être confortable et une belle qualité de santé. Ce sont aussi des personnes qui s’engagent fortement dans la vie sociale, principalement au sein d’associations, qu’elles soient caritatives, sportives ou des loisirs.

Ces études sont faites par déclaratif. On demande aux gens, comment ils se sentent et les réponses sont souvent liées à un système de comparaison. Comment étais-je auparavant ? Comment étaient mes aînés ? Comment sont les plus jeunes ? Sur ces trois items, les gens, à tort ou à raison, estiment que leur vie est plus facile que celle de leurs enfants, de leurs parents ou de leur propre vie. En particulier sur la question de la criante du chômage. Car même s'ils n'ont pas des revenus très élevés, ils n'ont pas cette angoisse. Ce sont également encore des moments où les problèmes de santé ne sont pas trop d'actualité. À 60 ans dans la grande majorité, on est en forme.

Quelle évolution observe-t-on en la matière par rapport aux années précédentes ?

Cela fait très longtemps que de nombreuses études démontrent que les jeunes seniors se disent heureux et sereins. Ils le sont, car dans les périodes de crise, on a tendance à se dire que c'était plus facile avant. On remarque aussi qu'avec l'âge, on apprend à relativiser les choses. On a pu le constater au cours des récents attentats terroristes en France. Les seniors étaient moins choqués par les nouvelles, car ils avaient déjà fait face à de nombreuses périodes troubles de l'Histoire (la guerre d'Algérie par exemple) ou en porte l'héritage (de la Deuxième Guerre mondiale via leurs parents et grands-parents). Le bonheur est moins lié à des satisfactions de cours termes mais plutôt sur du long terme. Ils n'ont pas de crainte particulière, sont en bonne forme, dans un environnement familial serein, ils sont heureux. Et c'est une permanence.

Qu'implique cet écart entre le bonheur des séniors et les difficultés des juniors pour notre société ?

 Lorsque l'on est junior, la société attend beaucoup de vous. Avoir un logement, être en couple, avoir un enfant ou encore avoir un CDI. Outre le fait que tous ces critères n'impliquent pas nécessairement pour la personne d'être "heureuse" - on peut par exemple ne pas souhaiter avoir un enfant à trente ans et se considérer comme très heureux -, toutes ces attentes qui ne correspondent pas nécessairement aux vôtres génèrent un sentiment de décalage et un fort niveau de stress.

Et contrairement aux seniors, les trentenaires n'ont pas cette capacité à relativiser les événements. On a pu le constater au cours des récents attentats terroristes en France.

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