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Le contexte actuel pèse-t-il sur la sexualité des Français ?
Le contexte actuel pèse-t-il sur la sexualité des Français ?
©Reuters

Les temps sont durs...

La sexualité de Français est complètement chamboulée par la crise économique. Ralentie dans certains cas de dépression, l'activité sexuelle devient souvent un exutoire, et prend des formes plus agressives à cause de la résurgence de l'instinct de survie animal.

Atlantico : Le contexte actuel (crise, dépression économique, peur...) pèse-t-il sur la sexualité des Français ?

Erick Dietrich : Oui et non. Face à un traumatisme ou une agression comme la crise économique actuelle, l’individu a trois façons de réagir : la sidération, la dépression ou l’agression.

Dans le cas d’une attitude dépressive, le retentissement sur la sexualité va être négatif : angoisses de performance chez les hommes entrainant éjaculation précoce, érections instables, mais aussi chute du désir, etc. Chez les femmes, chute du désir sexuel, anorgasmie, perte de la fonction érotique.

Dans le cas d’une attitude agressive : la sexualité va être investie par cette énergie agressive avec des comportements qui vont pousser les femmes et les hommes vers des besoins sexuels plus importants. La sexualité, dans certains cas, va donc servir d’antidépresseur, d’anxiolytique  et augmenter certaines conduites sexuelles comme l’échangisme, le triolisme, les petits jeux sadomasochistes, la prostitution…

Si l’agressivité n’est pas trop élevée mais suffisamment présente pour éviter la dépression ou le marasme, que l’environnement n’entraîne pas la nécessité d’enjeux de pouvoir ou d’argent, étonnamment, c’est la sexualité qui résiste le mieux à la crise économique, car c’est ce qui coute le moins cher (les orgasmes ne sont pas encore fiscalement imposés). La sexualité devient une activité, qui occupe, permet de ne pas trop penser et va produire des hormones du plaisir en quantité importante.

Constate-t-on une différence de comportement entre les hommes et les femmes ?

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, face à la crise, c’est l’homme qui se met à faire l’amour pour se reproduire. Certains scientifiques expliquent que quand homo sapiens est menacé, il est encore et toujours biologiquement programmé pour que sa sexualité devienne plus productive, avec des partenaires différentes, pour perpétuer l’espèce.

Les démographes sont surpris par le maintien de la fécondité française malgré la crise économique qui sévit. Se reproduire est un loisir à la portée de tous, qui permet de se faire plaisir ou de se consoler avec des enfants, surtout dans des pays comme la France qui ont mis en place une politique familiale et un système de sécurité sociale assurant une certaine protection en matière de reproduction.


L'intensification de l'activité sexuelle rend-elle pour autant les gens plus heureux ?

Les périodes de crise économique ne sont pas favorables à la recherche d’une harmonie sexuelle épanouissante. La répression sexuelle mise en place par la crise, faisant de la sexualité une forme de bouc-émissaire, n’endiguera pas la violence ; bien au contraire, elle catalyse le cercle vicieux sexe/argent/pouvoir. Il est donc indispensable, non pas de réprimer, mais d’apprivoiser la violence qui puise son énergie dans les frustrations sexuelles pour que nous puissions vivre ensemble.

Lorsque le vernis social craque, en situation de crise économique, ce sont les pulsions sous-jacentes qui s'expriment. Il n’est pas rare en effet de voir, en temps de crise, un déferlement de conduites sexuelles déviantes et violentes, comme en tant de guerre on voit apparaitre des conduites telles que les meurtres, les tortures, les viols et les pillages généralisés. 

La vie du peuple s’inscrit dans le vide et la désespérance liés à la crise économique, les symptômes surgissent, le mal-être psychoaffectif est de plus en plus fort, les jeunes ne trouvent plus de sens à leur vie et à leur avenir. Les femmes et les hommes perdent le sens de leur existence, face à l’inertie et à l’injustice ambiante. Ils ressentent de plus en plus d’impuissance, qui génère désœuvrement, doutes, angoisses et solitude. Il en résulte détresse, dépression, suicide, rage et colère, ainsi que des formes de sexualités « déviantes ».

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