Semaine morcelée, nombre de départs et budget en baisse : 2016, un triste cru pour les vacances de la Toussaint ?<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Consommation
38% des gens qui ne partiront pas déclarent ne pas partir car ils manquent d'argent. Et 33% préfèrent économiser pour d'autres vacances, soit 6 points de plus que l'année précédente.
38% des gens qui ne partiront pas déclarent ne pas partir car ils manquent d'argent. Et 33% préfèrent économiser pour d'autres vacances, soit 6 points de plus que l'année précédente.
©MARK SAGLIOCCO / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP

Halte touristique

Vous avez dit vacances ? Le week-end de la Toussaint risque d'être le résidu de ces vacances du même nom pour bien des Français cette année. En cause : la situation économique, le contre-coup des attentats et surtout une maladresse politique dans ce nouveau calendrier qui ne semble satisfaire personne.

Jean-Pierre Nadir

Jean-Pierre Nadir

Jean-Pierre Nadir est un homme d'affaire. Il est le président fondateur du comparateur de vol et de voyages Easyvoyage.

 

Voir la bio »

Atlantico : Du 29 octobre au 1er novembre a lieu le week-end de la Toussaint, propice à une pause après la rentrée. Comment se porte le tourisme pendant cette période ?

Jean-Pierre Nadir : Sur les cinq grandes périodes de vacances, la Toussaint est clairement le parent pauvre. Et cette année, le phénomène est clairement accentué par le fait qu'on ait morcelé la semaine en deux avec un départ en milieu de semaine assez inhabituel. La plupart des gens ont manifesté leur mécontentement face à cette nouvelle disposition, et devraient partir uniquement le week-end au lieu de prendre de réelles vacances. Ce nouveau calendrier, qualifié d'"incompréhensible" et de "stupide" par les Français, gêne aussi évidemment les professionnels.

17% des Français partiront à la Toussaint, principalement le week-end, mais il faut savoir que l'on considère comme vacances le fait de passer deux nuits en-dehors de chez soi dans la plupart des études. La plupart d'entre eux vont rester en France. 38% des gens qui ne partiront pas déclarent ne pas partir car ils manquent d'argent. Et 33% préfèrent économiser pour d'autres vacances, soit 6 points de plus que l'année précédente. On voit que les vacances sont considérées comme nécessaires mais pas obligatoires, et que c'est généralement la Toussaint qui en fait les frais par temps de difficultés financières pour les Français.

Quelles sont les tendances de ce genre de période, en matière de pratique touristique ?

Depuis près de trois ans, l'hébergement famille-ami ou résidence secondaire est passé devant l'hébergement payant (AirBnb inclus). Sur ce point, les vacances de la Toussaint n'échappent pas à la règle, voire même sont renforcées : les départs pour le non-payant sont estimés plus nombreux à cette période. 

Pour ce qui est de l'impact des attentats, les Français restant principalement en France ont beaucoup moins de crainte que les étrangers quant au fait de se déplacer sur leur territoire. Leurs habitudes de consommation n'ont pas été beaucoup modifiées. 

Cette année, les Français partent en moyenne un jour de moins que l'année précédente. C'est lié au calendrier qui encourage à ne prendre que le week-end en ne prenant qu'un jour le lundi 31 octobre. Le budget moyen est en baisse de 10%, autour de 638 euros.

Comme souvent lors des périodes hors hiver, c'est la mer avec 64% qui attire le plus, au contraire de la montagne, qui ne concerne que 9% des gens. Les séjours en ville progressent un peu.

Où se rendent nos touristes français quand ils partent malgré tout en vacances ?

La tendance générale, c'est moins loin, moins longtemps, moins cher. Les vacances de la Toussaint sont des jours familiaux ou de transition. Il y a donc peu de voyage à l'étranger. Aujourd'hui les destinations traditionnellement fortes en France subissent de plein fouet l'effet post-printemps arabes. 

La destination la plus visitée reste les Canaries, qui font un carton et reste la grande destination soleil d'hiver de proximité. Le Maroc s'en sort encore mais est malgré tout en baisse par rapport aux grandes années (il y a plus de cinq ans). Une destination redémarre : l'Egypte. Al-Sissi a stabilisé le pays et a donné des gages aux touristes pour qu'aucune insécurité ne soit ressentie, par exemple entre Louxor et Assouan. C'est le moment idéal pour y aller : les prix sont bons, il n'y a que dix bateaux qui circulent sur le Nil contre 350 avant. Pareil pour les grands sites, comme la Vallée des Rois, que l'on peut visiter avec souvent cent fois moins de monde. En revanche, les prix aériens sont moins donnés qu'auparavant.

L'Italie domine toujours en termes de tourisme de ville, comme partout en Europe. L'Italie s'appuie toujours sur le potentiel culturel de son trio magique que forment Venise, Rome et Florence. Londres marche très bien, la livre sterling basse encourageant les touristes à venir, notamment pour le shopping. Il y a aussi un petit phénomène au Cap-Vert. Le Sénégal ne fonctionne pas trop bien en ce moment.

En long-courrier, deux destinations dominent : New York et le Japon. Dans les nouvelles destinations, il y a toujours Cuba, mais le carton est tellement important que c'est déconseillé à ceux qui veulent du calme. Il y a aussi la République dominicaine avec un soleil à un excellent rapport qualité/prix : pour 1200 euros, on a une semaine dans un 5 étoiles sur place. Il y a aussi Dubaï à 6 heures de Paris qui s'en sort. Il y a un début d'intérêt pour Oman. 

La nouvelle destination très émergente est la Colombie, qui bénéficie du deal avec les FARCS. La dynamique écolo autour de Medellin est très bien vu, et le buzz autour de la série Narcos a surtout montré des paysages splendides qui poussent les gens à venir découvrir cette destination très méconnue.

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !